25.11.10

Si Jacques Martin était poète

L'entraîneur du Canadien de Montréal n'est pas reconnu pour son talent d'orateur, dans ni l'un ni l'autre des deux langues officielles.

Mais rêvassons quelque peu, en ce beau jeudi glacial après une jolie victoire du CH, et imaginons si Jacques Martin était poète. Après un match, devant un groupe de journalistes en liesse, il pourrait dire:

«Que nous nous remissions si rapidement après une défaite me fait chaud au coeur.»

«Que nos quatre trios contribuassent et que la brigade défensive travaillasse si bien me fait perdre mon air bête.»

«Il est de mise que nous disputassions nos meilleurs matchs sans la rondelle».

«Repliez-vous, avants! Broyez, défenseurs! Et que la coupe soit nôtre!»

Ah! Si Jacques Martin était poète...

22.11.10

Tokyo, Québec Meets Manon Lescaut

Et au bout de l'idylle, avant les virées en enfer d'Ell&Il, des écarts dans des villes de pixels (ici le Japon et le Tokyo du titre) où rejouer, mais en plus gore, des scènes qu'on dirait bien toutes droit tirées (extirpées même) de Manon Lescaut, et elle est assez dingue, je trouve, cette filiation, voulue ou pas voulue d'ailleurs, revendiquée ou pas, preuve que le « roman digital » (et Tokyo, Québec en est un, c'est même le plus parfait exemple) relève bien d'une évolution directe d'une littérature qui touche toujours juste quand elle mord à la marge.

Lire la critique entière sur le blogue de Guillaume Vissac, Fuir est une pulsion.

20.11.10

Expo de Sylvie Vigeant


Sylvie Vigeant est mariée à un gars que j'aime bien, Jean-François Chetelat. Je republie avec sa bénédiction l'un de ces posts.

L'autre
J’ai une femme. Ça arrive dans les meilleures familles. Nous avons deux beaux enfants. Ça aussi. À noter que dans le moment ils sont beaux, mais que la situation peut changer. L’un étudie aux États-Unis et la prochaine fois, je parlerai d’Ithaca, NY. L’autre est à l’UDM en philosophie. Enfin, pour l’instant.
Mais aujourd’hui je veux parler de ma femme et de sa peinture. Il y a dix ans, Sylvie Vigeant (c’est son nom) a suivi des cours magistraux, elle peignait des pots, des vases, des grappes de raisin et quelques pommes. Ensuite, elle s’est mise à faire des glacis, à reproduire un Vermeer, un Sisley, un Monet. Elle a fait quelques portraits, dont celui de notre chien, alors qu’il vivait encore (elle dessine rarement des cadavres.)
La fin de la justice
Un jour, fatiguée des matières académiques, elle a pris le large. Elle s’est inscrite à l’Atelier du Geste, dirigé par Andreé Bonnard. Et elle a commencé à se laisser aller. Ce n’était pas facile, ce n’est pas son côté naturel. Mais, bien guidée, bien entourée, elle a su utiliser ce qu’elle avait appris (une palette, pas mal de technique, un geste sûr). Elle a apprivoisé l’acrylique et les grands formats. L’art de travailler à l’intérieur d’un cadre donné. Choisir ses couleurs, ses pinceaux , se trouver une palette qu’elle pourrait reproduire à volonté, à plusieurs semaines d’intervalle. Elle a fait quelques expositions, à Verdun au Nu Art Café, une exposition collective  organisée par Le Cercle des Peintres du Québec. Chaque année, elle a participé à l’expo collective de l’Atelier. Rien pour faire une carrière, pas même de quo se payer du nouveau matériel. Au Parc St Viateur à Outremont, elle a failli vendre deux toiles, deux 30X44. Mais St Viateur l’a finalement laissé tombé et s’est dès lors confiée à Frère André. Saint Frère André. L’année dernière, en 2009, elle a comme…. explosé. Il y avait une rétrospective de Francis Bacon au Metropolitan Museum. Elle en est sortie troublée par l’engagement de l’artiste. Oui, un artiste,un vrai, ce n’est pas un dilettante, un hobbyiste, même passionné. Dès son retour, elle s’est mise à peindre des toiles à fond noir ou bleu sombre, d’où émergent des formes, des créatures. Rouges. Rouges comme une scène de crime, rouge comme une lave coulant d’un volcan. Elle a poursuivi, approfondi ce chemin. De cette démarche sont nées des oeuvres fortes,  monolithiques, inquiétantes, aux couleurs très travaillées. Des oeuvres qui nous questionnent  sur d’où l’on vient et où l’on va. Ce ne sont pas des oeuvres faciles, mais des tableaux comme La Fin de la justice ou Consultation, de grande dimension( 30X 44) nous interrogent sur des phénomènes touchant à la naissance , où à la mort. Chez Sylvie Vigeant, il se pourrait que ce soit la même chose,  C’est bien ce qui nous interpelle et nous questionne.
Deuxième vie
Quoi qu’il en soit, et ceci dit en toute impartialité !, allez la rencontrer lors du vernissage le 2 décembre 2010 à la Galerie Espace, 4844 St-Laurent.  Vous ne pouvez pas venir ? L’ artiste sera là tout le week-end et l’exposition dure du 1er au 7 décembre.Avec elle, une collègue  de l’Atelier du Geste, Véronique Besançon. Elle aussi vaut largement le détour. Je vous laisse sur quelques oeuvres. Prenez le temps de les regarder. Comme à Bernadette Soubirou, des « choses » vous apparaîtront. C’est le mystère de la peinture.
JFC

16.11.10

Causerie Derrida / Benoît Peeters à la librairie Olivierie

-- Communiqué -- 

À l'occasion de la parution de la biographie de Jacques Derrida par Benoît Peeters

Quoi: causerie
Quand: samedi 20 novembre, 15h
Avec qui: Benoît Peeters
: Librairie Olivieri, entrée libre – Réservations obligatoires: 514.739.3639 – Bistro: 514.739.3303
5219 chemin de la Côte-des-Neiges * À deux pas du métro Côte-des-Neiges
Animateur: Georges Leroux

Benoît Peeters est écrivain et scénariste, il a publié notamment Les Citées obscures avec François Schuiten chez Casterman; Hergé, fils de Tintin et Nous est un autre chez Flammarion. La parution de Trois ans avec Derrida - Carnets d'un biographe accompagne la sortie de la biographie de Derrida.

« En août 2007, le projet d'écrire la biographie de Jacques Derrida s'est imposé à moi comme une évidence. J'avais eu la chance de le connaître un peu; je n'avais jamais cessé de le lire. Pendant trois ans, j'ai consacré l'essentiel de mon temps à cette recherche, avec une constante passion. Je suis le premier à avoir pu explorer l'immense archive accumulée par Derrida tout au long de sa vie. J'ai retrouvé des milliers de lettres dispersées à travers le monde, rencontré plus de cent témoins, souvent bienveillants, quelquefois réticents. Derrida occupait ma vie, s'insinuant jusque dans mes rêves. Parallèlement, dans de minuscules carnets, j'ai consigné les étapes de cette quête de plus en plus obsessionnelle: les rendez-vous et les lectures, les découvertes et les fausses pistes, les réflexions et les doutes. Trois ans avec Derrida est le journal de cette aventure, en même temps l'éloge de ce genre souvent mal aimé qu'est la biographie. »

***

Écrire la vie de Derrida, c'est raconter la vie d'un Juif d'Alger, exclu de l'école à douze ans, qui devient le philosophe français le plus traduit dans le monde, l'histoire d'un homme fragile et tourmenté... C'est faire revivre des mondes aussi différents que l'Algérie d'avant l'Indépendance, la nébuleuse structuraliste, les turbulences de l'après-68. C'est évoquer une exceptionnelle série d'amitiés avec des écrivains et philosophes de premier plan; c'est reconstituer une non moins longue série de polémiques, riches en enjeux mais souvent brutales… C'est retracer une série d'engagements politiques courageux, en faveur de Mandela, des sans-papiers ou du mariage gay. C'est relater la fortune d'un concept – la déconstruction – et son extraordinaire influence, bien au-delà du monde philosophique, sur les études littéraires, l'architecture, le droit, la théologie, le féminisme, les queer ou les postcolonial studies…

Mes 10 meilleurs amis en 2010

Allez hop, un p'tit post facile pour donner du love à ceux qui, en retour, m'en donne tout autant :
  1. Mélodie Nelson. La blogueuse coquine m'amène toujours autant de trafic. Qui eût cru que la dévergondée de la Main et bibi auraient tant de choses en commun?
  2. Lignes électriques. L'ami Bourbon persifle et signe. On a hâte de le lire! Ces posts se font plutôt rares, mais ils sont de qualité.
  3. Roule Rosie Roule. Eric McComber nous fait l'honneur de sa présence de plus en plus sur LKM. Et on l'apprécie.
  4. Laurenz Zavack. L'homme derrière l'un des premiers romans par Twitter (et Facebook) se fait discret ces temps-ci. Mais ces coups de gueule sont toujours aussi mémorables. Son «il suffit qu'un Beigbeder, toujours en retard d'une guerre, s'y mette et nous serons les pionniers», emprunté à un auteur québécois (inconnu?), demeure célèbre.
  5. Doctorak Go! Mathieu Arsenault, qui ne passe pas sa journée à jouer à démineur, m'a bien guidé lorsque j'ai soumis des manuscrits à des éditeurs. Je lui dois quelques bières!
  6. Jack. On se voit moins, on se parle moins, mais avec mon retour bientôt à Montréal (scoop!), on devrait se blueser ça bien comme il faut.
  7. 6 gares. Le blogue de Jean-François Chételat, éditeur chez Robert. Il tripe un peu trop sur les blondes, mais je l'aime avec tous ses défauts.
  8. Massir. Je suis toujours étonné de la revoir dans mes meilleurs référents. Et pourtant, depuis 4 ans (bientôt 5!), elle passe par ici plus souvent qu'à son tour… Faudrait que je lui rende la pareille…
  9. Robert ne veut pas lire. Ah Bob! Celui qui m'a fait naître, numériquement parlant, c'est presque un père pour moi. Merci de continuer à ruer dans les brancards!
  10. Louvain la neuve. Nina, silencieuse depuis trop longtemps déjà, m'a prodigué de nombreux coups de pieds au cul, et je l'en remercie infiniment. Grosses bises pour la femme de feu, la sireñamiga!

11.11.10

Message d'encouragement à ceux qui participent au NaNoWriMo


Salut les Nano!

Je m'appelle Leroy K. May et j'ai participé deux fois au NaNoWriMo, soit en 2006 et en 2008 et, rassurez-vous, dans les deux cas, je n'ai pas réussi à écrire 50 000 mots :-)

Mais là n'est pas vraiment l'important, à mon bien humble avis.

Tokyo, Québec

L'important, c'est d'écrire le plus possible pour essayer d'atteindre ce nombre de mots. Par exemple, en 2006, j'ai réussi à écrire 24 000 mots (de mémoire), que j'ai publié chaque jour sur mon blogue. Mais la bonne nouvelle dans tout ça, c'est que j'ai réussi à faire publier ce texte!

En effet, en 2009, j'ai contacté quelques maisons d'édition et Robert ne veut pas lire, une maison 100% numérique a accepté mon texte. Mais désillusionnez-vous: on travaille autant avec l'éditeur que sur son brouillon! J'ai eu la chance de travailler avec un gars qui en avait vu d'autres, qui a travaillé à la librairie Gallimard, entre autres, et qui voulait faire de mon texte un texte sans bavures, sans clichés. Quoiqu'il ait aimé l'ensemble du texte, on s'est échangés plusieurs courriels avant d'en arriver au manuscrit final. Le texte s'appelle «Tokyo, Québec» et vous pouvez y jeter un oeil ici: Tokyo, Québec chez Robert ne veut pas lire

Le texte a été publié en feuilleton à partir d'avril 2010 (environ), au rythme d'un ou deux chapitres par semaine, ce qui a créé un certain engouement. Les acheteurs recevaient un chapitre par semaine, et attendaient la suite la semaine suivante. Puis, une autre maison numérique, NumerikLivres, a republié le texte en septembre, en version epub et PDF. De plus, mon récit électronique est maintenant disponible sur plusieurs plateformes de vente, autant au Québec qu'en Europe. La version NumerikLivres est disponible ici: Tokyo, Québec chez NumerikLivres

Roman 1

En 2008, j'ai également participé au NaNoWriMo, avec la ferme intention de me rendre à 50 000 mots... mais j'ai encore échoué. Je me suis arrête à 34 000 et des poussières, mais cette fois, j'ai retravaillé le texte après le NaNo, j'ai incorporé les commentaires des lecteurs de mon blogue dans une autre histoire en parallèle, et je me suis rendu à 40 000 et des poussières. Mais ce n'est pas le nombre de mots qui compte, c'est l'histoire :)

Après avoir réécrit trois fois l'histoire (surtout de la micro-édition), j'ai soumis le texte à six éditeurs et j'ai eu trois réponses, deux positives et un rejet. Mais dites-vous que si vous recevez une lettre de rejet, c'est déjà bon signe! La plupart des éditeurs ne prennent pas la peine de répondre aux auteurs dont il rejette le manuscrit.

Depuis octobre 2009, je travaille à la réécriture de ce Roman 1, et j'ai bien hâte qu'il soit en librairie et en bibliothèque!

Tout ça pour dire que le NaNoWriMo est une excellente façon d'écrire un roman, mais dites-vous qu'à la fin du mois de novembre, au mieux, vous aurez un brouillon, et il faudra le retravailler par la suite. Sinon, ça demeurera un manuscrit au fond d'un tiroir.

Quelques trucs pour écrire
  • Donnez-vous une structure. Pour Tokyo, Québec, j'ai alterné l'action entre deux personnages pendant 14 chapitres. Puis, les personnages se sont rencontrés au 15e et s'en est suivi une finale sanglante au 18e. Pour Roman 1, la structure est plus complexe, mais je me suis donné des balises. Au chapitre un, je décris les personnages principaux, leurs intérêts et à la fin du chapitre arrive l'événement déclencheur: une enquête policière. J'ai écrit les grandes lignes des 24 chapitres en termes d'action (Joe fait ceci, Mary fait cela, etc.) 
  • Donnez-vous un repère en termes de mots. En tant que rédacteur professionnel, je me réfère souvent au nombre de mots à écrire pour déterminer combien de temps ça me prendra pour écrire (et aussi le tarif à charger :) Par exemple, je me dis que 10 pages devrait constituer un chapitre. Tout dépendant de l'interlignage que vous choisissez, cela peut représenter entre 300 et 500 mots (mais les éditeurs préfèrent recevoir des manuscrits bien aérés, à double interligne, donc environ 300 mots/page). Petit quizz de maths: si vous écrivez des chapitres de 3 000 mots, combien de chapitres vous faut-il pour arriver à terminer le NaNoWriMo comme un gagnant? (bon je sais on est des lettrés, on sait pas compter, demandez à quelqu'un qui sait compter ;-) 
  • Écrivez un synopsis. Cela m'a beaucoup aidé à comprendre mon histoire, à voir les grandes lignes. Imaginez que quelqu'un vous demande «ça parle de quoi ton roman?». Si vous êtes incapable de dire de quoi parle votre histoire rapidement, en quelques lignes, il y a quelque chose qui cloche. Un synopsis peut vous aider à mettre vos idées en place. 
Voilà, j'espère que mon «histoire» vous aura aidé à persévérer dans l'écriture de votre roman NaNoWriMo. Niaisez pas trop sur les forums, l'important c'est d'écrire :-)

3.11.10

Tokyo, Québec dans le iBookStore

Merci à Hellcat pour les photos!

Résumé de Tokyo, Québec et bio
Ze e-book
En passant Hellcat, va falloir que tu tweetes bientôt, sinon les grandes instances de Twitter vont te qualifier d'antispammer, c'est presque pire qu'un spammer, ça ;-)

2.11.10

Distribution numérique vs. distribution papier


La distribution d'une œuvre numérique est beaucoup plus simple que celle d'un livre papier en librairie ou en bibliothèque. Pour preuve, j'aimerais souligner le travail de Jean-François Gayrard chez NumerikLivres.

En effet, grâce aux efforts de JF, mon récit électronique (revu et corrigé par bibi, epubisé et tout) a été rendu disponible, en moins de deux mois, sur les plateformes de vente numériques suivantes :

En Europe
Au Québec
Au Québec toujours, mon opus est disponible chez l'ineffable Robert, quoique le site de Bob ait des problèmes ces temps-ci...
Et sûrement dans d'autres librairies en ligne (si vous en connaissez, n'hésitez pas à me les signaler :)

Ayant travaillé en librairie et pour un éditeur, je sais que le placement de livres en «office» et dans les réseaux de librairies et de bibliothèques est un travail de moine, sans parler des inévitables retours de livres abîmés. Il est certain que la majeure partie du gâteau se «mange» en librairie (surtout par les distributeurs) et que cela sera le cas pour un bon bout de temps, mais l'avènement du numérique et sa rapidité de déploiement est appelé à changer la donne.

Peut-être plus rapidement que prévu par certains...