3.3.10

Fabrique du numérique: plusieurs bilans

Comme le dit René Audet, un des trois organisateurs (Éric Duchemin et Clément Laberge sont ses complices) de la Fabrique du numérique qui a eu lieu vendredi passé au Cercle:
Impossible de proposer ici un bilan officiel : les acteurs étaient nombreux, l’organisation était tricéphale, la thématique avait beaucoup de déclinaisons…
En place et lieu, plusieurs bilans à l'image de cette fabrique qui a montré les multiples facettes du numérique, et ses possibilités non négligeables, soit celles de participer à un événement littéraire en ligne.

Il y François Bon (ici et ) qui fait une synthèse image et vidéo de la journée, touchant plusieurs cordes sensibles comme celle de l'auteur (qui manque de hauteur) en cette ère numérique où la consécration équivaut (encore) à livre papier. Il nous rappelle avec justesses que la consécration est à posteriori, que la vedette littéraire d'aujourd'hui n'est pas nécessairement celle que la postérité retiendra. Il faut lire François Bon souvent, longtemps.

Il y a les fort sympathiques Laurent Rabatel et Jean-François Chételat, que j'ai eu le plaisir de rencontrer jeudi passé. S'ils sont sympathiques dans un bistrot, ils ont surtout beaucoup de gueule et ne craignent pas la foudre des écrivains devant le regard du grand manitou. Laurent réclame qu'on coupe court au discours et qu'on fonce; Jean-François, plus nuancé, pointe quand même dans la même direction. Un genre de dichotomie université vs. cité (je paraphrase Audet) semble s'être installée, mais cette dichotomie n'est pas nouvelle. La fabrique, faute d'avoir réuni les deux "factions", aura eu le mérite de confronter les idées et de les faire progresser.

René Audet démontre dans son bilan l'entreprise hors d'atteinte qu'il a débutée avec cette fabrique: un monstre s'est installé dans la fabrique, incontrôlable — ce qui n'était pas à ne pas prévoir. Il affiche une certaine déception quant au manque d'audace:
De l’ordre de la déception : le manque d’audace, le manque d’idéalisme, le manque de vision. C’était le lieu de se projeter en avant, de faire des scénarios fous, à faible coût. Les gens avaient certes besoin de se rassurer, de trouver des réponses à des problèmes concrets, de sentir qu’il y avait des partenaires potentiels ou des gens partageant leur quête de repères. Normal, justifié, bien sûr. Mais. Quand tout est à inventer, il faut savoir proposer, imposer notre vision. Sinon on le fera à notre place. Ce défi est encore à relever (il le sera toujours d’ailleurs), mais me paraît particulièrement important.
Peut-être que le format ne se prêtait pas à cela... Peut-être que ses attentes étaient trop élevées. N'empêche qu'il a raison sur un point: il faut savoir proposer, ou disposer.

Il y a aussi Gilles Herman, Clément Laberge, Dominic Bellavance, François-B. Tremblay, Marie D. Martel / bibliomancienne, dont je n'ai pas eu le temps encore de lire les bilans, mais qui lancent sûrement les mêmes idées:
  • quels outils?
  • quels formats?
  • quelles plateformes de distribution?
  • quelles rétributions?
Mon bilan? Je ne manquerai plus jamais un événement de la sorte, surtout que je n'avais qu'à prendre le traversier pour m'y rendre! Quelle connerie j'ai faite...

J'aurais aimé brasser des idées avec Bon et Dubost (quel texte!), serrer la pince de Michel Dumais, rencontrer (finalement!) ma collaboratrice dans Kaosopolis, Marie-Hélène Voyer qui, elle aussi, m'a fait son bilan de la fabrique, mais en privé; il y a Bourbon qui, comme moi, s'est limité à une participation toute électronique et me confiait:
Pas grave c'est encore mieux à distance pour éprouver le numérique au maximum. 
Hymne pour éprouver le numérique: Dolphy à Oslo

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