20.5.11

Nathalie Elgrably-Lévy ou comment vaincre le cancer

Son nom est probablement trop long pour qu'il devienne un mème sur Twitter, mais Nathalie Elgrably-Lévy occupe une bonne partie des tweets des gens que je suis, comme Jean-Simon Des Rochers et Éric Samson.

Si vous ne connaissez pas la bête, elle enseigne l'économie à HEC, mais ce qui fait rager, ce n'est pas qu'elle enseigne cette matière, mais bien qu'elle ait une chronique dans le Journal de Montréal, où elle traite assez, comment dire... vulgairement, je crois que c'est le bon mot, du financement de la culture. Ses préjugés envers les artistes sont aussi dignes de mention (je lui donne A+).

Évidemment, elle n'a pas que des détracteurs, elle a des fans, comme quelqu'un qui se fait appeler @DinDents (poétique) ou @LibreCommeCa. Ce qui est intéressant avec ces comptes Twitter, c'est qu'il ne s'identifie pas. Pas d'URL. Pas de vrai nom (ou de nom d'artiste, haha). Ron Fournier dirait que, dans son livre à lui, ça s'appelle de la lâcheté.

Répondre à des questions hautement dichotomiques et usant d'irréductibles raccourcis intellectuels peut être épuisant. Voilà pourquoi je vous propose les meilleurs liens que j'ai trouvés pour contrer la pensée de Nathalie Elgrably-Lévy, qui a évidemment le droit à ses opinions: elle a aussi le droit d'entendre les critiques faites à son égard.

Critiques de Nathalie Elgrably-Lévy:
Selon Wikipedia: 

Dans ses chroniques, Nathalie Elgrably-Lévy condamne les subventions publiques aux artistes, les orientations politiques des syndicats, la mobilisation des électeurs. Elle dénonce les associations étudiantes qui rejettent l'augmentation des droits de scolarité, le principe de la retraite par répartition, le Code du travail. Dans La Presse, la chroniqueuse Nathalie Petrowski la décrit comme une «idéologue de droite». Dans le journal Internet Rue Frontenac, la chroniqueuse Valérie Dufour écrit: « Donner un espace à Nathalie Elgrably? C'est une économiste qui travaille pour l'Institut économique de Montréal, un organisme de droite qui prône la privatisation des services publics tous azimuts.»

Nathalie Elgrably-Lévy, c'est l'ami des artistes (cette phrase est ironique (non mais on sait jamais qui va tomber sur cet article)).

Donc, si vous êtes confronté à quelqu'un qui vous dit qu'on devrait payer moins de taxes et arrêter de subventionner des artistes sans talent qui vivent grassement sur le dos de l'État, vous pourrez citer, improviser, et développer les arguments des quatre auteurs susmentionnés. 

Maintenant, je ne vous demande pas d'être d'accord avec moi, ni avec les auteurs mentionnés plus haut. Mais si vous l'êtes, merci de passer le mot, de transférer, de twitter, de facebooker, etc. On n'est jamais trop à contre-attaquer les économistes de la culture.

13.5.11

Rencontre printanière de Spirale

Invitation | Lancement

Ce soir on fête!

Les magazines culturels ne l'ont pas eu facile ces derniers mois et les résultats des élections ne laissent pas présager des jours plus heureux. Alors ce soir on en profite un peu...

On vous attend pour prendre un verre ou deux ou trois, et pour donner raison à Nathalie Elgrably-Levy en faisant la fête comme une bande de vilains privilégiés!

Vendredi 13 mai 2011
dès 17h30
Librairie Le port de tête
262, Mont-Royal Est, Montréal
Métro Mont-Royal

Patrick Poirier
Directeur
Magazine culturel Spirale
http://www.spiralemagazine.com
Tél.: 514-343-6111, poste 0843

11.4.11

Lancement de Raymond Bock, Éric Plamondon et Patrick Brisebois, le mercredi 13 avril au Port de tête

C'est avec grand plaisir que nous vous invitons au lancement de nos trois prochains titres en fiction, le mercredi 13 avril, de 17h à 21h, au Port de tête (262, Mont-Royal Est) : 

Page Facebook de l'événement ]

Atavismes, histoires
de RAYMOND BOCK, coll. « Polygraphe »




Hongrie-Hollywood Express, roman d'ÉRIC PLAMONDON, coll. « Série QR »




Trépanés, roman (nouvelle version) de PATRICK BRISEBOIS, coll. « Série QR »




Les trois auteurs seront présents pour dédicacer, vous rencontrer et plus généralement fêter la parution de leur livre.

Il y aura du vin, de la bière, des rafraîchissements et des bouchées de toutes sortes.

On vous attend en grand nombre !

— L'équipe du Quartanier

http://www.facebook.com/lequartanier 

16.3.11

Lancement du Quartanier, le jeudi 24 mars au Port de tête

J'y serai, et vous?


Bonjour,

Le Quartanier est heureux de vous inviter au lancement de ses deux nouveaux titres, le jeudi 24 mars au Port de tête, de 17h à 20h:

L'anthologie Liberté : l'écrivain dans la cité
- 50 ans d'essais (1959-2009)
sous la direction de PIERRE LEFEBVRE, OLIVIER KEMEID
et ROBERT RICHARD, Série QR

Le livre noir de l'art conceptuel
de CLÉMENT DE GAULEJAC, Série QR











Au plaisir de vous y retrouver!

— L'équipe du Quartanier

http://www.lequartanier.com/index.htm
http://www.facebook.com/lequartanier

infos : lequartanier@videotron.ca

Le Quartanier
4418, rue Messier
Montréal (Québec)
H2H 2H9

lequartanier@videotron.ca
www.lequartanier.com

+ + +

DIFFUSION
AU QUÉBEC

Diffusion Dimedia
www.dimedia.com

+

DIFFUSION
EN EUROPE

Librairie du Québec
à Paris / DNM
http://www.librairieduquebec.fr/

+ + +

Retrouvez
Le Quartanier sur Twitter et Facebook.

1.3.11

Deuxième gala de l’Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle

Organisé par Mathieu Arsenault, voici les détails pour le deuxième gala de l'Académie de la vie littéraire au tournant du XXIe siècle:

Quoi: 2e Gala de l’Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècleQuand: Le dimanche 6 mars 2011, 20h: Au CFC (Centre Fusion Culturelle, anciennement Zoobizarre), 6388, rue St-Hubert, Métro BeaubienCombien: Prix d’entrée : 4$
L’Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle remettra ses prix annuels lors d’un gala qui aura lieu le dimanche 6 mars 2011 au CFC  (Centre Fusion Culturelle, anciennement Zoobizarre) avec des lectures de certains des lauréats et les présentations des prix. Des prix seront ainsi remis à : 
  • Virginie Beauregard
  • Carole David
  • Geneviève Desrosiers (posthume)
  • Pascal Angelo Fioramore
  • Jon Paul Fiorentino
  • Chloé Germain-Thérien
  • François Guerrette
  • Alexandre Larchevêque
  • William S. Messier
  • Alessandra Naccarato
  • Simon Paquet
  • Maggie Roussel
  • Erika Soucy
  • Carl Vézina
  • Zviane
Plusieurs, peut-être même un tas de ces auteurs seront là, pour faire des remerciements, des lectures, et peut-être même signer des autographes et des cartes d'auteur à leur effigie.

28.2.11

La déclaration des droits de l'utilisateur de livre numérique

La déclaration des droits de l'utilisateur de livre numérique (de Sarah Houghton-Jan, via @bibliomancienne):

La déclaration des droits de l'utilisateur de livre numérique est un énoncé des libertés fondamentales qui devraient être reconnues à tous les utilisateurs de livres numériques.

Tous les utilisateurs devraient avoir les droits suivants :

  • le droit d'utiliser les livres numériques suivant les conditions qui en favorise l'accès avant celles des contraintes propriétaires
  • le droit d'accéder aux livres numériques sur n'importe laquelle plate-forme technologique, indépendamment de l'appareil et du logiciel que l'utilisateur choisit.
  • le droit d'annoter, de citer des passages, de partager le contenu des livres numériques dans l'esprit d'un usage équitable et du droit d'auteur.
  • le droit d'étendre la doctrine du premier achat au contenu numérique, qui permet au propriétaire du livre numérique de conserver, d'archiver, de partager et de revendre un livre numérique acquis.


Je crois en la libre circulation des informations et des idées.

Je crois que les auteurs, écrivains, et les éditeurs peuvent prospérer lorsque leurs oeuvres sont immédiatement accessibles à travers l'éventail le plus large possible de médias. Je crois que les auteurs, écrivains, et les éditeurs peuvent s'épanouir et avantageusement profiter du fait d'accorder aux lecteurs le maximum de liberté pour accéder, annoter, et partager les contenus avec les autres lecteurs; ce faisant, ils aident ces contenus à trouver de nouveaux publics et de nouveaux marchés. Je crois que les fournisseurs de livres numériques devraient apprécier les droits associés à la doctrine de la première vente parce que les livres numériques sont une pierre angulaire de la culture en contribuant au développement de la littéracie, de l'éducation et de l'accès à l'Information.

Les DRM (Digital Rights Management), à la façon d'un tarif agissent comme un mécanisme qui fait obstacle à la circulation libre et gratuite des idées, de la littérature, et de l'information. De même, les accords actuels concernant les licences font obstacle à la libre circulation des idées, de la littérature, et de l'information. Ainsi, les accords actuels concernant les licences signifient que les lecteurs ne possèdent jamais le contrôle final sur leur propre matériel de lecture. Ces dispositions ne constituent pas des conditions acceptables pour les livres numériques.

Je suis une lectrice. En tant que consommateur, je suis en droit d'être traité avec respect, et non comme un criminel potentiel. En tant que consommateur, je suis en droit de prendre mes propres décisions concernant les livres numérique que j'achète ou j'emprunte.

Je suis préoccupée par le futur de l'accès à la littérature et à l'information dans le contexte des livres numériques. Je demande aux lecteurs, aux éditeurs, aux développeurs et aux fabricants de supports de lecture d'appuyer les droits de l'utilisateur de livres numériques.

Ces droits sont les vôtres. Prenez position. Faites circulez. Copiez ce billet en entier. Ajouter vos commentaires, réutilisez-le, et distribuez-le aux autres. Bloguez-le. Tweetez-le (#ebookrights), partagez-le via Facebook, via le courriel, les téléphones.

Voici le texte original dans sa version anglaise :

The eBook User’s Bill of Rights is a statement of the basic freedoms that should be granted to all eBook users.

The eBook User’s Bill of Rights


Every eBook user should have the following rights:

the right to use eBooks under guidelines that favor access over proprietary limitations
the right to access eBooks on any technological platform, including the hardware and software the user chooses
the right to annotate, quote passages, print, and share eBook content within the spirit of fair use and copyright
the right of the first-sale doctrine extended to digital content, allowing the eBook owner the right to retain, archive, share, and re-sell purchased eBooks
I believe in the free market of information and ideas.

I believe that authors, writers, and publishers can flourish when their works are readily available on the widest range of media. I believe that authors, writers, and publishers can thrive when readers are given the maximum amount of freedom to access, annotate, and share with other readers, helping this content find new audiences and markets. I believe that eBook purchasers should enjoy the rights of the first-sale doctrine because eBooks are part of the greater cultural cornerstone of literacy, education, and information access.

Digital Rights Management (DRM), like a tariff, acts as a mechanism to inhibit this free exchange of ideas, literature, and information. Likewise, the current licensing arrangements mean that readers never possess ultimate control over their own personal reading material. These are not acceptable conditions for eBooks.

I am a reader. As a customer, I am entitled to be treated with respect and not as a potential criminal. As a consumer, I am entitled to make my own decisions about the eBooks that I buy or borrow.

I am concerned about the future of access to literature and information in eBooks. I ask readers, authors, publishers, retailers, librarians, software developers, and device manufacturers to support these eBook users’ rights.

These rights are yours. Now it is your turn to take a stand. To help spread the word, copy this entire post, add your own comments, remix it, and distribute it to others. Blog it, Tweet it (#ebookrights), Facebook it, email it, and post it on a telephone pole.

10.2.11

Les Obsédés textuels

Concours et scène ouverte -- Appel de candidatures

Le Printemps des Poètes annonce l'ouverture de son concours des OBSÉDÉS TEXTUELS 

Vous avez un penchant pour les mots, la scène, le plaisir et l'érotisme. 

Si le coeur vous en dit, inscrivez-vous à notre concours des OBSÉDÉS TEXTUELS, lequel se déroulera le mardi 1er mars 2011, à 20h, au Studio P, en ouverture de la 4e édition du Printemps des Poètes.

Conditions d'admissibilité
  • présenter un texte sur le thème de l'érotisme (sans vulgarité) d'une longueur maximale de 3 minutes à la lecture à haute voix ;
  • être disponible le 1er mars 2011 pour présenter le texte sur scène au Studio P • défrayer les coûts d'inscription de 8$ (qui comprennent l'entrée en salle pour assister à la soirée et les frais d'organisation, payables à la porte le soir de l'événement);
  • avoir 18 ans et plus.
Catégories
  • Meilleur texte (femme)
  • Meilleur texte (homme)
  • Meilleure performance (homme)
  • Meilleure performance (femme)
  • Coup de coeur du public
  • Prix spécial du jury 

Procédure d'inscription

Envoyez vos textes à l'intention de Chantal Bergeron: cbergeron@printempsdespoetes.ca avant le 25 février 2011.

Vos textes devront être accompagnés de vos coordonnées complètes (prénom, nom, date de naissance, numéro de téléphone, adresse postale et adresse électronique), d'une photo et d'une courte notice biographique.

Inscriptions limitées à 30 participants.

Règlements
  • une seule performance est permise par personne inscrite;
  • la durée maximale de la performance sera de 3 minutes par personne inscrite;
  • toutes incitations à la violence ou à la grossière indécence seront prohibées;
  • le jury et le public remettront les Prix à la fin de la soirée;
Le jury sera composé d'une équipe de libraires de la librairie Pantoute

SLAM cap, présentateur officiel à Québec du Slam de poésie dans le cadre de la
Ligue québécoise de Slam (LiQS)
SLAM cap : slamcap@live.ca
Blog : http://slamcap.blogspot.com/
Tremplin d'actualisation de poésie (Tap) : tapoesie@hotmail.com

--
André Marceau
Direction artistique
Tremplin d'actualisation de poésie (TAP)
http://www.culture-quebec.qc.ca/tapoesie/tap/index.html
Voyez également le blogue de SLAM cap, pour de plus amples infos sur nos activités
http://slamcap.blogspot.com/

4.2.11

Tokyo, Québec rencontre le Baise-livres

Avant même d’entamer la lecture de Tokyo, Québec, le lecteur tombe face à cette phrase de la présentation de l’auteur : « Leroy K. May a souffert les Études françaises à l’Université de Montréal ». Après avoir lu le texte, on conçoit bien que ce dernier a pu se faire enfoncer Proust dans la gorge à grands coups de citations pompeuses. Or, Tokyo, Québec semble justement poser la question : peut-on dépasser ce modèle littéraire ? Est-il possible d’écrire un roman anti-proustien ?

Lire la critique sur le baise-livres d'Elisabeth de Never Never Land.

tempête

tempête


.. dans un verre d'eau - ou la fin des lignes


deadline.
quand il m'a écrit ce mot là, je me suis dit que c'était fichu. qu'il n'y avait plus rien à écrire.
puisque la ligne était morte
tout avait déjà été écrit, dit, lu, entendu, raba ché
et puis je me suis ressaisie. je me suis
posée et j'ai
écouté.

deadline.
qui n'est pas la fin que l'on croit.
qui brouhaha dans les salles de rédac'
(tout ce bruit autour
alors qu'il faut boucler, flasher, imprimer, distribuer
quel chahut pour une limite alors que demain, il faudra tout autant recommencer
quel chahut..)
dead.    line.
quoi à la fin ? un point une      interrogation unecolère.. un temps suspendu                
                    en      vol    
                       plein
                          
                                       ailleurs
dead line n'est pas la mort que l'on croit                                          ailleurs
n'est pas non plus une fin en soi                                                                                                aill         eurs
une faim
plutôt oui. celle de ne pas cesser.
deadline.
petite mort.
mais pas. pas mort.
juste un chemin parcouru. d'autres suivront.

le point final n'est pas celui qu'on veut bien nous faire croire. il se prolonge sur d'autres voies de traverse.
là à rêver..                                    ou pas.


(je n'aime pas les dates limites. je préfère le souffle du vent.)

De Jeanne, dans le cadre des vases communicants de février. Mon texte, Hommage à Zavack, est ici. merci Jeanne!


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« Tiers Livre et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »
La liste des participants est disponible sur le blogue des vases communicants et sur Facebook

25.11.10

Si Jacques Martin était poète

L'entraîneur du Canadien de Montréal n'est pas reconnu pour son talent d'orateur, dans ni l'un ni l'autre des deux langues officielles.

Mais rêvassons quelque peu, en ce beau jeudi glacial après une jolie victoire du CH, et imaginons si Jacques Martin était poète. Après un match, devant un groupe de journalistes en liesse, il pourrait dire:

«Que nous nous remissions si rapidement après une défaite me fait chaud au coeur.»

«Que nos quatre trios contribuassent et que la brigade défensive travaillasse si bien me fait perdre mon air bête.»

«Il est de mise que nous disputassions nos meilleurs matchs sans la rondelle».

«Repliez-vous, avants! Broyez, défenseurs! Et que la coupe soit nôtre!»

Ah! Si Jacques Martin était poète...

22.11.10

Tokyo, Québec Meets Manon Lescaut

Et au bout de l'idylle, avant les virées en enfer d'Ell&Il, des écarts dans des villes de pixels (ici le Japon et le Tokyo du titre) où rejouer, mais en plus gore, des scènes qu'on dirait bien toutes droit tirées (extirpées même) de Manon Lescaut, et elle est assez dingue, je trouve, cette filiation, voulue ou pas voulue d'ailleurs, revendiquée ou pas, preuve que le « roman digital » (et Tokyo, Québec en est un, c'est même le plus parfait exemple) relève bien d'une évolution directe d'une littérature qui touche toujours juste quand elle mord à la marge.

Lire la critique entière sur le blogue de Guillaume Vissac, Fuir est une pulsion.

20.11.10

Expo de Sylvie Vigeant


Sylvie Vigeant est mariée à un gars que j'aime bien, Jean-François Chetelat. Je republie avec sa bénédiction l'un de ces posts.

L'autre
J’ai une femme. Ça arrive dans les meilleures familles. Nous avons deux beaux enfants. Ça aussi. À noter que dans le moment ils sont beaux, mais que la situation peut changer. L’un étudie aux États-Unis et la prochaine fois, je parlerai d’Ithaca, NY. L’autre est à l’UDM en philosophie. Enfin, pour l’instant.
Mais aujourd’hui je veux parler de ma femme et de sa peinture. Il y a dix ans, Sylvie Vigeant (c’est son nom) a suivi des cours magistraux, elle peignait des pots, des vases, des grappes de raisin et quelques pommes. Ensuite, elle s’est mise à faire des glacis, à reproduire un Vermeer, un Sisley, un Monet. Elle a fait quelques portraits, dont celui de notre chien, alors qu’il vivait encore (elle dessine rarement des cadavres.)
La fin de la justice
Un jour, fatiguée des matières académiques, elle a pris le large. Elle s’est inscrite à l’Atelier du Geste, dirigé par Andreé Bonnard. Et elle a commencé à se laisser aller. Ce n’était pas facile, ce n’est pas son côté naturel. Mais, bien guidée, bien entourée, elle a su utiliser ce qu’elle avait appris (une palette, pas mal de technique, un geste sûr). Elle a apprivoisé l’acrylique et les grands formats. L’art de travailler à l’intérieur d’un cadre donné. Choisir ses couleurs, ses pinceaux , se trouver une palette qu’elle pourrait reproduire à volonté, à plusieurs semaines d’intervalle. Elle a fait quelques expositions, à Verdun au Nu Art Café, une exposition collective  organisée par Le Cercle des Peintres du Québec. Chaque année, elle a participé à l’expo collective de l’Atelier. Rien pour faire une carrière, pas même de quo se payer du nouveau matériel. Au Parc St Viateur à Outremont, elle a failli vendre deux toiles, deux 30X44. Mais St Viateur l’a finalement laissé tombé et s’est dès lors confiée à Frère André. Saint Frère André. L’année dernière, en 2009, elle a comme…. explosé. Il y avait une rétrospective de Francis Bacon au Metropolitan Museum. Elle en est sortie troublée par l’engagement de l’artiste. Oui, un artiste,un vrai, ce n’est pas un dilettante, un hobbyiste, même passionné. Dès son retour, elle s’est mise à peindre des toiles à fond noir ou bleu sombre, d’où émergent des formes, des créatures. Rouges. Rouges comme une scène de crime, rouge comme une lave coulant d’un volcan. Elle a poursuivi, approfondi ce chemin. De cette démarche sont nées des oeuvres fortes,  monolithiques, inquiétantes, aux couleurs très travaillées. Des oeuvres qui nous questionnent  sur d’où l’on vient et où l’on va. Ce ne sont pas des oeuvres faciles, mais des tableaux comme La Fin de la justice ou Consultation, de grande dimension( 30X 44) nous interrogent sur des phénomènes touchant à la naissance , où à la mort. Chez Sylvie Vigeant, il se pourrait que ce soit la même chose,  C’est bien ce qui nous interpelle et nous questionne.
Deuxième vie
Quoi qu’il en soit, et ceci dit en toute impartialité !, allez la rencontrer lors du vernissage le 2 décembre 2010 à la Galerie Espace, 4844 St-Laurent.  Vous ne pouvez pas venir ? L’ artiste sera là tout le week-end et l’exposition dure du 1er au 7 décembre.Avec elle, une collègue  de l’Atelier du Geste, Véronique Besançon. Elle aussi vaut largement le détour. Je vous laisse sur quelques oeuvres. Prenez le temps de les regarder. Comme à Bernadette Soubirou, des « choses » vous apparaîtront. C’est le mystère de la peinture.
JFC

16.11.10

Causerie Derrida / Benoît Peeters à la librairie Olivierie

-- Communiqué -- 

À l'occasion de la parution de la biographie de Jacques Derrida par Benoît Peeters

Quoi: causerie
Quand: samedi 20 novembre, 15h
Avec qui: Benoît Peeters
: Librairie Olivieri, entrée libre – Réservations obligatoires: 514.739.3639 – Bistro: 514.739.3303
5219 chemin de la Côte-des-Neiges * À deux pas du métro Côte-des-Neiges
Animateur: Georges Leroux

Benoît Peeters est écrivain et scénariste, il a publié notamment Les Citées obscures avec François Schuiten chez Casterman; Hergé, fils de Tintin et Nous est un autre chez Flammarion. La parution de Trois ans avec Derrida - Carnets d'un biographe accompagne la sortie de la biographie de Derrida.

« En août 2007, le projet d'écrire la biographie de Jacques Derrida s'est imposé à moi comme une évidence. J'avais eu la chance de le connaître un peu; je n'avais jamais cessé de le lire. Pendant trois ans, j'ai consacré l'essentiel de mon temps à cette recherche, avec une constante passion. Je suis le premier à avoir pu explorer l'immense archive accumulée par Derrida tout au long de sa vie. J'ai retrouvé des milliers de lettres dispersées à travers le monde, rencontré plus de cent témoins, souvent bienveillants, quelquefois réticents. Derrida occupait ma vie, s'insinuant jusque dans mes rêves. Parallèlement, dans de minuscules carnets, j'ai consigné les étapes de cette quête de plus en plus obsessionnelle: les rendez-vous et les lectures, les découvertes et les fausses pistes, les réflexions et les doutes. Trois ans avec Derrida est le journal de cette aventure, en même temps l'éloge de ce genre souvent mal aimé qu'est la biographie. »

***

Écrire la vie de Derrida, c'est raconter la vie d'un Juif d'Alger, exclu de l'école à douze ans, qui devient le philosophe français le plus traduit dans le monde, l'histoire d'un homme fragile et tourmenté... C'est faire revivre des mondes aussi différents que l'Algérie d'avant l'Indépendance, la nébuleuse structuraliste, les turbulences de l'après-68. C'est évoquer une exceptionnelle série d'amitiés avec des écrivains et philosophes de premier plan; c'est reconstituer une non moins longue série de polémiques, riches en enjeux mais souvent brutales… C'est retracer une série d'engagements politiques courageux, en faveur de Mandela, des sans-papiers ou du mariage gay. C'est relater la fortune d'un concept – la déconstruction – et son extraordinaire influence, bien au-delà du monde philosophique, sur les études littéraires, l'architecture, le droit, la théologie, le féminisme, les queer ou les postcolonial studies…