30.10.10

Le français et les médias sociaux à la webtélé de Télé-québec

La semaine dernière, Nael Shiab m'a contacté pour m'interviewer au sujet du français et des médias sociaux. En fait, lui et son équipe, les Traits d'union, participent au concours le Triathlon du français qu'organise Télé-Québec et le Secrétariat à la politique linguistique.

Donc vendredi dernier, Nael et Charles-Éric Blais-Poulin m'ont posé quelques questions sur mon travail, la twittérature, l'avenir du livre. Le reportage sera en ligne le 1er novembre et vous pourrez voter! S'agira de se rendre sur le site Web du Triathlon du français, les indications devraient être claires ;-)
Voici les questions préparatoires que l'équipe m'avaient envoyées, et mes réponses. Les Traits d'union ont aussi une page Facebook.

Q1. Est ce que les contraintes d'écriture sur Twitter ne réduisent pas forcément la qualité de tout ce qu'on peut écrire dessus? (Exemple twittérature, twit-poésie, etc.). 

En fait, l’écriture à contrainte à travers Twitter n’est qu’une extension du roman par texto. Au Japon, en 2007, 5 des 10 best sellers les plus vendus avaient été écrits originellement sur des cellulaires (appelés des keitai shosetsu), puis republiés par des éditeurs audacieux. Ces histoires sont souvent très directes, sans développement de personnages, et s’adressent aux adolescents et aux jeunes adultes. N’empêche, lorsqu’on réussit à vendre 400 000 copies d’un livre, comme ce fut le cas pour Rin, qui a écrit « If you », on ne peut pas dire que ce succès soit le fruit du hasard. L’auteur a visiblement trouvé une corde sensible pour émouvoir un certain public.

Quant à savoir si c’est de la grande littérature, ce n’est pas à moi de juger (je ne l’ai pas lu non plus), je ne suis pas critique, mais comme le disait le titre d’un album d’Elvis, 50 Million People Can’t Be Wrong. On assiste peut-être simplement à un phénomène éphémère, mais une chose est certaine, la technologie a permis à des auteurs de d'utiliser autre chose que la dactylo, le papier et l’ordinateur. On peut maintenant écrire sur autre chose et par conséquence, trouver d’autres façons de rejoindre des lecteurs.

Par exemple, Thierry Crouzet a écrit Croisade, un twiller, soit la contraction des mots Twitter et thriller. Croisade a été écrit sur Twitter sous la forme de texto, donc dans l’immédiateté. En gros, c’est un thriller un peu à la Dan Brown, mais bourré de références technologiques et aussi… de références religieuses, comme une immense croisade techno. Mais à la différence des keitai shosetsu, le public interagissait avec l’auteur, suggérait des pistes, indiquait à l’auteur lorsque l’histoire dérapait ou manquait de réalisme. On parle donc d’utiliser le public cible en tant que comité de lecture, ou presque. Ça c’est nouveau et ça mérite qu’on s’y intéresse, pas simplement parce que c’est nouveau, mais parce que ça modifie la relation entre l’auteur et son lectorat.

En termes de qualité, les contraintes d’écriture ne sont pas nouvelles. On a qu’à penser aux formes versifiées de poésie comme l’alexandrin. Des pièces de théâtre entière ont été écrites en alexandrins sans pour autant qu’on ne remette en cause leur qualité parce que s’était versifié. Comme pour tout art, il y a du bon et du moins bon dans la littérature sur médias sociaux. Il y a de très bons films qui coûtent très peu à réaliser, et des navets qui coûtent des millions. C’est pareil pour les livres, les livres numériques et les œuvres de micro-fiction écrites par l’entremise de Twitter ou Facebook.

Q2. Qu'est-ce que l'écriture sur les médias sociaux apporte de plus? Et, par comparaison, est-ce qu'on a trouvé un remplaçant au livre? 

L’écriture en tant que tel sur les médias sociaux n’apporte rien de plus, ce n’est que du texte sur un autre média que du papier. C’est la relation avec le lectorat qui en est transformé. Il faut se rappeler que le premier média social, c’est le blogue. Cela fait plus de 10 ans que les blogues existent et qu’ils permettent cette interrelation avec les internautes, et cette interrelation, ces affinités, se sont développés en contact avec les médias sociaux que nous connaissons aujourd’hui, comme Facebook et Twitter. L’écriture sur les médias sociaux permet à des univers qui s’ignorent de se rencontrer l’espace d’un hyperlien. Un « salut », ou un « j’aime ce que tu écris » suffisent souvent pour développer une relation avec un autre auteur ou un fan.

Mais on est loin d’avoir trouvé un autre média capable de remplacer le livre. Je suis convaincu que le livre tel qu’on le connaît a encore un certain avenir, mais il est vrai qu’il est constamment mis en compétition avec des médias plus interactifs, qui mettent l’accent sur le mouvement, l’image, qui sont plus faciles à consommer. Un livre, ça prend du temps, c’est presque anachronique au XXIe siècle. Qui a le temps de lire Thomas Pynchon ou Mark Z. Danielewski ou Don DeLillo? C’est Mathieu Arsenault qui en parlait sur son blogue. Pourtant, c’est la crème des auteurs américains des dernières 50 années, mais ils nous proposent des briques de plusieurs centaines de pages, voire un millier, des univers fascinants mais c’est difficile d’y plonger. Pensons à Roberto Bolano qui nous a laissé 2666 avant de mourir, un pavé de plus 1000 pages qui fait 1,2 kilo. Ces œuvres sont incontournables en littérature mais elles sont en concurrence avec des œuvres plus adaptés à la rapidité de notre époque. Danielewski est en train d’écrire un opus de 27 volumes qui s’appellera The Familiar. Les 5 premiers volumes ont été livrés à l’éditeur sur deux iPads. On s’éloigne un peu des médias sociaux, mais n’empêche que les tablettes, elles aussi, proposeront sûrement d’autres moyens de se cultiver. Est-ce que The Familiar sera un livre augmenté, ou enhanced book comme disent les anglais, avec interaction, suite de l’histoire sur le Web, jeu vidéo inspiré du livre? Le livre se transforme, on est dans une époque très excitante, et les nouvelles technologies, incluant les médias sociaux, participent de ce changement. Et la seule façon de savoir que Danielewski écrit sur un iPad, c’est sur son Twitter, sur son forum et son Facebook.

Si on a trouvé un remplacement pour le livre, c’est peut-être le livre électronique. Pour l’instant, c’est marginal, mais les chiffres de ventes de liseuses et de livres électroniques augmentent tous les ans, alors que la vente de livres chute depuis au moins 3 ans. Les contenus publiés en feuilleton, comme les écrivaient Dickens, Dumas et Balzac, semblent aussi populaires. Les chapitres sont courts et se lisent en une seule lecture, et on attend la suite… parfois trop patiemment. Lorsque j’ai publié chez Robert ne veut pas lire, c’est un peu ce qui est arrivé. L’éditeur publiait par feuilleton, mais certains auteurs ne fournissaient pas le matériel très rapidement, ce qui lésait le lecteur dans son désir de connaître la suite de l’histoire. Heureusement dans mon cas, j’avais soumis le manuscrit complet et l’éditeur a décidé de publier par feuilleton, ce qui était une bonne idée, et les ventes ont été bonnes. Et avec l’arrivée des tablettes et des fonctions de partage dans les liseuses, où on peut partager un passage d’un livre qu’on aime directement de la liseuse vers Facebook ou Twitter, on se dirige vers la lecture sociale. Et on ne sait pas ce que nous réserve l’avenir. Mais une chose est certaine, si les éditeurs ne font pas preuve d’innovation et d’ouverture d’esprit – car c’est une industrie très conservatrice, avec ses canons – on devra dire adieu à certains d’entre eux, et de nouveaux joueurs se joindront à la course effrénée vers la culture. Mais on n’en est pas encore là, les éditeurs peuvent prendre leur temps, mais pas trop non plus ;-)

Q3. Les médias sociaux apparaissent aussi vite qu'ils s'éteignent. Est-ce que la twittérature est vouée à disparaître (ou peut-être à évoluer) ? 

La twittérature, c’est péjoratif. Je ne me qualifierai jamais de twittérateur, j’écris et je choisis, parfois, d’utiliser les médias sociaux pour publier ce que j’écris, c’est très différent. La twittérature en tant que genre, ça n’existe pas. (MAJ: Après l'entrevue j'ai appris qu'il existait un Institut de Twittérature comparée, j'en étais bouche bée. Ceux qui suivent un peu Twitter reconnaîtront deux joueurs assez actifs: Jean-Michel Le Blanc et Strofka, entre autres, parmi les participants). Plein d’auteurs ont tenté l’expérience, et la plupart a abandonné parce que l’écriture est question de discipline. Il faut écrire tous les jours et dès qu’on arrête, c’est difficile de recommencer. Je ne connais que deux auteurs francophones qui ont terminé un twitteroman, soit Thierry Crouzet et Laurent Zavack. Laurent est un des premiers à avoir utilisé Twitter, son blogue et Facebook pour écrire son histoire, c’est assez rocambolesque et divertissant, mais c’est aussi difficile de s’y retrouver.

J’ai tenté de faire un projet similaire à 8 mains appelé Kaosopolis. Il y a un blogue principal ainsi que le blogue des 4 auteurs qui participent. Chaque auteur écrit une histoire indépendante des autres, mais le temps d’un hyperlien, on bascule dans l’autre histoire. Certains personnages participent à plus d’une histoire parce qu’un auteur a décidé d’intégrer ce personnage, qui ne lui appartenait pas, à son histoire. C’est très amusant, c’est une expérience, et heureusement, un des participants continue à alimenter l’histoire, celle de Ma Vie à N.D.Lay, mais pour ma part, j’ai mis de côté Kaosopolis pour me concentrer sur quelque chose de moins expérimental pour le moment.

28.10.10

Lancement du Quartanier: Les occidentales, de Maggie Roussel; Turpitude - le grand complot de collectivité, de Fabien Loszach; Matamore no 29, d'Alain Farah (version redux)

Site du Quartanier Éditeur
Bonjour,

Le Quartanier est heureux de vous inviter au lancement de ses quatre prochains titres, le jeudi 28 octobre au Port de tête, de 17h30 à 21h30:

Les occidentales
de MAGGIE ROUSSEL, Série QR
Avec une postface de Mathieu ARSENAULT

Turpitude - le grand complot de collectivité
de FABIEN LOSZACH, OVNI

La Pologne et autres récits de l'Est
de VINCENT THOLOMÉ, OVNI

Matamore no 29
d'ALAIN FARAH, réédition, version redux, OVNI
Avec une postface de Jean-François CHASSAY

Au plaisir de vous y retrouver!
— L'équipe du Quartanier

http://www.lequartanier.com/index.htm
http://www.facebook.com/lequartanier 
 
information : 514 692-5276
lequartanier@videotron.ca

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4418, rue Messier
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16.10.10

Manifeste pour un plan numérique québécois

Manifeste pour un plan numérique québécois

Le manifeste original est ici.

Le 16 octobre 2010,

Nous voici déjà dans la deuxième décennie du XXIe siècle. Pourtant, le Québec ne dispose toujours pas d'une stratégie numérique!

Le laisser-aller du Québec numérique

Faits et chiffres à l'appui, de nombreux industriels et commerçants, divers porte-paroles des régions et des milieux communautaires ainsi que plusieurs universitaires constatent le retard grandissant et préoccupant de la société québécoise à ce chapitre [1].

Nous discutons encore ici - sans aucune action décisive - comment nous pourrions offrir l'accès à Internet haute vitesse, ou même intermédiaire, partout sur notre territoire, alors que l'ultra haute vitesse universelle se déploie dans des pays comme la Finlande et l'Australie et est déjà un acquis dans d'autres comme la Corée du Sud. Nous discutons encore ici - sans plus d'action décisive - comment familiariser tous les segments de la population aux technologies numériques alors que l'Europe est très avancée en la matière, disposant déjà de tout un réseau de recherche et de développement d'innovations avec et par les citoyens eux-mêmes.

En comparaison, l'indolence de notre classe politique provinciale autant que fédérale, malgré les interpellations et pétitions, témoigne d’un manque total de vision et même d’un aveuglement périlleux au moment où le XXIe siècle pose au Québec de grands défis en matière de démographie, de culture, d'éducation, de santé et d’économie.

Pourtant dès 1998, le Québec s'était doté d'une stratégie nationale à l'égard de la société de l'information dont les objectifs ambitieux étaient d'assumer son rôle de «leader parmi les sociétés de l'information» [2]. À l'époque, le Canada pavoisait d'être le second pays de la planète pour le taux de foyers ayant accès à Internet. Aujourd'hui, en ne tenant compte que de la vitesse et du coût, il a glissé au 27e rang sur… 30 pays de l'OCDE [3]. La position du Québec est même plus déplorable vu ses taux de branchement et d’utilisation encore plus faibles.

Bien sûr, l'État québécois n'est pas totalement inactif. Il participe aux forums internationaux, commande des études, consulte les différents acteurs sociaux, développe son administration en ligne, soutient des initiatives locales de branchement en secteurs mal desservis, finance des projets d'innovations sociales, adopte des politiques fiscales favorisant certains pôles technologiques. Mais ces gestes épars demeurent dérisoires en regard des objectifs de 1998, aujourd'hui totalement dépassés. Depuis la Déclaration de Séoul de juin 2008 sur le futur de l'économie numérique des pays de l'OCDE, plusieurs pays dont l'Australie, le Royaume-Uni, la
France, l'Italie et maintenant les États-Unis ont élaboré des plans beaucoup plus cohérents et audacieux sur les plans socio-économique et technologique et ont envisagé des partenariats entre acteurs sociaux pour leur élaboration et leur mise en œuvre [4].

Du côté fédéral, le portrait est plus navrant encore. Après le cafouillage du dernier budget où les programmes d'accès communautaire à Internet - dont il vantait pourtant le succès - ont été mis au rancart, puis restaurés mais sans perspective d'avenir, le gouvernement Harper montre son incapacité à concevoir une véritable stratégie pancanadienne. Dans l'improvisation la plus totale, il a réitéré cette année encore la parodie de consultation de juin 2009 et sans tenir compte des voix dissidentes, il continue à considérer qu'un plan numérique vise surtout à répondre aux intérêts de l'industrie des télécommunications [5]. Pourtant, les études, rapports et recommandations tant publics que privés se multiplient. Provenant des organismes paragouvernementaux, de l'industrie, du monde académique et des milieux communautaires, ils pointent tous l'urgence d'un passage à l'action et insistent sur l'inclusion numérique [6].

Opportunités et risques

Pourtant, sur le seul plan économique, le secteur numérique représente aujourd'hui plus de 25% de la croissance mondiale, en ascension rapide [7]. On ne compte d’ailleurs plus les études sérieuses démontrant le potentiel de l'usage des technologies numériques en matière de développement économique, de création et maintien d'emplois rémunérateurs et durables, de prestation de services d'éducation, de soins de santé et autres, d'inclusion des populations défavorisées ou des régions éloignées et d'élargissement de la démocratie. D’autres études tout aussi solides démontrent les multiples écueils et dangers sur les mêmes fronts, d'autant plus préoccupants que s'accroit la dépendance des individus et des organisations vis-à-vis des réseaux, des applications et des contenus numériques.

Certes, les solutions aux énormes défis de la société québécoise ne seront pas que d'ordre technologique, et encore moins seulement numériques. Cependant, que l'on soit « verts », « lucides » ou « solidaires », nous devons tous reconnaître le caractère révolutionnaire de la présente mutation socionumérique. Si nous, Québécoises et Québécois, n'arrivons pas, individuellement et collectivement, à nous approprier ces développements et ces nouveaux usages en fonction de nos besoins, de nos valeurs et nos aspirations, non seulement risquons-nous de rater de remarquables opportunités, mais aussi de devoir composer avec des inadaptations et fractures sociales et économiques qui découleront dès lors de décisions prises par d'autres et ailleurs.

La société civile québécoise a développé dans plusieurs champs une expertise remarquable en matière de recherche, d'innovation et d'usages des technologies numériques [8]. Elle s'est aussi montrée distinctement capable de délibérations publiques fructueuses ainsi que de projets et virages collectifs ambitieux. Cette intelligence collective est notre principal atout pour élaborer et mettre en œuvre collectivement une stratégie qui, non seulement répondrait à nos défis propres, mais apporterait des contributions originales à l'édification humaine du monde numérique en gestation.

Appel

Nous affirmons la nécessité que le Québec se dote promptement d'un plan numérique global et ambitieux et mobilise résolument l'ensemble de ses forces vives dans sa mise en œuvre afin de relever les défis sociaux, culturels et économiques posés par la révolution sociotechnique mondiale en cours.

En se fixant comme but déclaré de faire d'Internet un bien commun au bénéfice de tous et toutes, un tel plan devrait apporter des réponses pertinentes et créatives aux questions suivantes :

  • l'accès des individus, des organisations et des communautés aux réseaux et aux contenus;
  • le développement de la production, de l'offre, de l'utilisation et de l'appropriation des contenus;
  • la diversification des applications, des services et des usages;
  • la recherche et l’innovation techniques et sociales dans tous les secteurs d’activité (administration publique, industrie, commerce, économie sociale, instruction publique, santé et services sociaux, milieux
  • communautaires, institutions démocratiques);
  • les domaines d'expertise à soutenir prioritairement sur le plan national et international;
  • la formation en milieux scolaires, populaires et de travail dans un contexte de société de l'information et des savoirs;
  • la préservation et le développement des cultures et des savoirs ainsi que du patrimoine culturel;
  • l‘accès ouvert et le partage des données et des savoirs scientifiques;
  • la compétence des individus et l’innovation au sein des organisations;
  • l'identité numérique et la sécurité des individus et des organisations;
  • les places respectives des logiciels et contenus libres et propriétaires dans une perspective de biens communs;
  • la gouvernance québécoise, canadienne et internationale d'Internet, des normes techniques numériques.

Nous affirmons que la réussite des processus d'élaboration et de mise en œuvre d'un tel plan numérique québécois exige la participation et l'engagement de la totalité des acteurs sociaux, des secteurs d'activités, des segments de la population et des régions concernées.

Nous affirmons également que de tels processus doivent être des occasions d'expérimentation de nouvelles pratiques de gouvernance démocratique permises par les technologies numériques.

Nous appelons donc :

  • tous les individus et organisations concernés à signifier publiquement leur participation et leur engagement à l'élaboration et la mise en œuvre d'un plan numérique québécois en endossant le présent manifeste et en le diffusant largement dans leurs réseaux pour le discuter et l'amender;
  • le gouvernement du Québec à prendre un engagement concret et décisif à assumer un rôle de leadership dans l'élaboration et la mise en œuvre participatives d'un plan numérique québécois ainsi qu'à mettre en place les conditions nécessaires à leur réussite; 
  • le gouvernement fédéral ainsi que les instances politiques régionales et municipales à entreprendre, participer et soutenir des processus participatifs similaires.

[1] Un plan numérique pour le Québec. Ce manifeste est le fruit d’une démarche collective amorcée il y a maintenant deux ans par des intervenants de différents milieux entreprenarial, académique et communautaire.

[2] Gouvernement du Québec, «Agir autrement : La politique québécoise de l'autoroute de l'information», Québec, 1998

[3] Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), «OECD Communications Outlook 2009», septembre 2009. L'indice de développement de l'ensemble des TIC de l'Union internationale des télécommunications place le Canada au 21e rang mondial. Union internationale des télécommunications, «Mesurer la société de l'information 2010», Genève, 2010.

[4] Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), «Déclaration de Séoul sur le futur de l'économie Internet», Séoul, juin 2008, Royaume Uni : Department for Culture, Media and Sport and Department for Business, Innovation and Skills, «Digital Britain : Final Report», Londres, juin 2009, Australie: Minister for Finance and Deregulation, «Joint Media Release: New National Broadband Network», Canberra, avril2009, France: Éric Besson, «France numérique 2012 : Plan de développement de l'économie numérique», Paris, octobre 2008, rôle du gouvernement dans l'établissement d'une stratégie: Banque
mondiale, «What role should governments play in broadband development?», Paris, septembre 2009,
Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), «Préparer le futur de l'économie Internet», Séoul, juin 2008, Ministère des Services gouvernementaux du Québec, «Bulletin d'information e-Veille», Québec,septembre 2010.

[5] Gouvernement du Canada, «Déclaration du ministre Clement au sujet de la fin de la consultation sur l'économie numérique», Ottawa, 2010.

[6] Comité sénatorial permanent des transports et des communications, «Plan pour un Canada numérique», Ottawa, juin 2010, Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), «Rapport de surveillance du CRTC sur les communications», Ottawa, juillet 2010, Michael De Santis, Public Interest Advocacy Centre (PIAC), «Is broadband basic service?», Ottawa, juillet 2010, i-Canada Alliance, «The i-Canada Declaration. A New National Dream: Global leadership through ultrafast communication», 2010.

[7] Ministère des Services gouvernementaux du Québec et Centre francophone d'information des organisations (CEFRIO), «e-Veille : À la rencontre des gouvernements en ligne du globe, bilan 2009»,  Québec, janvier 2010.

[8] Notamment dans les domaines du multimédia, du jeux et de la cryptographie.

À propos de Communautique

Communautique est un organisme communautaire dont la mission est de soutenir la participation citoyenne en favorisant la maîtrise de l'information, l'appropriation des technologies de l'information et des communications et la contribution à leur développement.