30.3.10

L'horoscope selon Brigitte des Colères



Une rousse coquine sur la couverture. Verte. Des coins arrondis comme pour un guide de voyage. Un langage ducharmien, adolescent, plein de furie et de hargne douce.

Une rousse coquine qui fait aussi dans l'horoscope:
Bélier: Boire est la seule solution. Travail et argent: vous devez vous prostituer. Amour et amitié: le néant.
Taureau: On charcutera votre corps pour votre bien. Travail et argent: vous serez victime de fraude. Amour et amitié: la vasectomie ne fonctionne pas toujours.
Gémeaux: Le meilleur appartient au passé. Travail et argent: vous serez victime d'un accident du travail. Amour et amitié: vous deviendrez stérile.
Si comme moi, tu t'es esclaffé en lisant cet horoscope loufoque écrit dans le cours de Géographie ou Comment j'ai renoncé à la société, cours vite à la librairie/bibliothèque près de chez toi et lis Brigitte des Colères de Jérôme Lafond, publié aux Éditions Marchand de feuilles.

Tu peux aussi lire la chronique de Richard Tremblay sur Côté Blogue (vers laquelle je ne linke pas, tu l'auras remarqué, esprit supérieur), mais je trouve qu'il est off, comme d'habitude.

29.3.10

"Je suis rendu ailleurs maintenant"


UPDATE: Désolé, y a eu un problème d'image sur Blogger hier...

Excellente caricature de Chant, la blonde de Bourbon et future maman, offerte pour ma fête. Pissant!

En bonus, Bourbon  (aka ma Jumelle Japonaise) m'a donné Viens plus près de Sara Gran en m'indiquant comme Aquin que pour être écrivain, il faut avant tout lire des policiers.

28.3.10

Modèles d'éditeurs électroniques

Extrait d'un article de François Jobin sur les éditeurs électroniques paru dans L'Unique, le journal de l'UNEQ.

Dernier modèle: le plus intéressant sans doute. Il s'agit d'une nouvelle race d'éditeurs, des mutants, pour ainsi dire. Ils sont aussi à l'aise dans le cyberespace qu'une vache dans un pré, n'ont pas toucher au papier depuis qu'ils ont quitté l'école et transportent via leur eBook, Sony Reader ou Kindle une bibliothèque complète. Prototypes: Robert ne veut pas lire que, pour des raisons d'économie, j'appellerai RNVPL, et publie.net.

25.3.10

Les Bédéistes s'organisent

C'est par l'entremise d'un article très intéressant chez François Bon que j'ai pris connaissance d'un appel du numérique des bédéistes français (et de la francophonie peut-être?

En effet, alors que La Fabrique du numérique, malgré ses très nobles intentions, n'a donné que peu de résultats en matière de droit numérique sur l'oeuvre en regard de l'éditeur, les bédéistes, eux, se mobilisent.

Les auteurs, Dominic Bellavance, Émilie C. Lévesque, Édouard H. Bond, Éric McComber, et tous les autres, vous en pensez quoi?

Moi je dis qu'il serait temps qu'on se réveille collectivement. Faire confiance aux éditeurs, c'est bien, c'est nécessaire. Le travail auteur-éditeur est impossible s'il n'y a pas de relation de confiance. Mais il faut aussi savoir se prendre en main.

Sign for Appel du numérique

23.3.10

La Part Maudite, lancement

Fantastique !

C'est demain (aujourd'hui!) que La Part Maudite joue de la musique et lance son CD, accompagné de Pang & Tong.

Ils joueront en premier, et joueront pas tard, fak traînes pas trop après le souper...

C'est au Cheval Blanc : si tu n'aimes pas leur musique, tu es certain d'aimer leur bières.

Mardi 23 mars 2010, 21h
Le Cheval Blanc
809, rue Ontario est
Métro Berri-UQAM

dans le cadre de la série "jazz sur mars"

Leur site: La Part Maudite

Update: je sais que mes amis de La Part Maudite sont ironiques, mais je me demande à quel point... selon mon logiciel de musique, La Part Maudite appartiendrait au genre Easy Listening... pas sûr de ces métadonnées!

Le Premier Film d'horreur interactif

On est vraiment à une ère merveilleuse où on peut interagir avec son public. Que tu sois auteur, réalisateur ou whatever, tu peux communiquer directement avec tes fans ou tes idoles.

Pas sûr de quoi aurait l'air un livre interactif influencé par les lecteurs, Thierry Crouzet a tenté l'expérience dans son Croisade, mais pour l'expérience cinéma, ça m'a l'air bien concluant!

22.3.10

Prix de la vie littéraire au tournant du 21e siècle!

Doctorak, GO! et les Productions Arreuh vous invitent au :

Gala de l'Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle
Mercredi, le 24 mars 2010, 19h
Club Lambi
(4465, boulevard St-Laurent)
Entrée libre


Au programme, des lectures de:
  • Marjolaine Beauchamp
  • Edouard H. Bond
  • Maxime Catellier
  • Charles Drouin
  • Émilie Hamel (qui lira des extraits d'On n'est pas des trous de cul de Marie Letellier)
  • François Hébert
  • Louis-Philippe Hébert
  • Bertrand Laverdure
  • Isabelle Mandalian
  • Dominic Tardif
  • JP Tremblay
Animation par Mathieu Arsenault et Catherine Cormier-Larose

Invité d'honneur: Patrice Desbiens

- Des remises de trophées qu'on dirait qu'ils sont en or

C'est gratuit! Ce sera trash-glamour! Ce sera fantastique!

L'Académie de la vie littéraire au tournant du 21e siècle remettra ses prix annuels lors d'un gala qui aura lieu le 24 mars 2010 au Club Lambi (4465, boulevard St-Laurent).

Le mandat que s'est donnée l'Académie de la vie littéraire est de célébrer les textes atypiques mais d'une qualité littéraire indéniable, des textes publiés dans de petites maisons d'éditions, en revue, en fanzines ou même performés sur scène. Ces textes, malheureusement, se perdent dans le flot des publications à plus forte visibilité médiatiques ou plus conformes aux goûts et aux habitudes de consommation du public. Il y a de cela un an, l'Académie remettait pour la première fois ses prix à des romanciers dont François Blais, Anick Fortin et Stéphane Ranger, à des poètes dont Patrick Lafontaine et Marc-Antoine K. Phaneuf. Loin de se prendre au sérieux, l'Académie donne aussi dans la bouffonerie et remet aussi des prix aux noms ironiques, quand ils ne sont pas carrément ridicules.

Il est à noter que le choix des lauréats effectué par l'Académie est entièrement subjectif mais cherche néanmoins à donner une image juste de la vie littéraire de notre époque, attribuant ses prix aux textes qu'on lit et aux auteurs qu'on considère importants.
Les lauréats ont été annoncés le 11 mars simultanément sur le site de Doctorak, GO! (http://doctorak-go.blogspot.com) et sur celui des Productions Arreuh (http://productionsarreuh.blogspot.com).
Pour information supplémentaire: // arreuh@gmail.com // 514-528-0162

Ci-bas, l'invraisemblable liste des récipiendaires de cette année:
  • Le prix Insane-Clown-Posse du roman jeunesse est attribué à Edouard H. Bond pour Maudits!, Coups de tête.
  • Le prix Monsieur Méli-Mélo du meilleur livre-jeu pour enfants est attribué à Fabesko et Mimi Traillette pour Mon ami mort, fanzine.
  • Le prix Laurence-Bataille (la fille de Georges B.) est attribué à Lamashtu pour Mother's Day, fanzine sanglant.
  • Le prix Brigitte-Fontaine est attribué à Louis-P. Hébert pour La chute de l'ange, Les Herbes rouges.
  • Le Prix Eugène-Poubelle est attribué à Frédéric Dumont pour Événements miteux, Ta mère.
  • Le prix Claude-Ryan est attribué à Maxime Catellier pour La mort du Canada, essai, Poètes de brousse.
  • Le prix Y-a-tu-juste-moi-qui-se-souvient-du-blog-de-Geneviève-la-lesbienne-de-Sherbrooke? est attribué à Dominic Tardif pour son blog Du haut de la King.
  • Le prix Olivetti-Underwood/Pauline-Harvey de la meilleure performance poétique est attribué à Marjolaine Beauchamp.
  • Le prix Rainer-Encule-Rilke est attribué à Jean-Philippe Tremblay pour "Lettre à un jeune pwëtt", paru dans Moebius, no. 120.
  • Le prix Dollarama est attribué à Bertrand Laverdure pour "The Cost of misery (Be Bed Bee)", supplément pornographique au Livre de chevet, Le Quartanier.
  • Le prix Boule sans Bill est attribué à Mandalian pour Un chien de ma chienne, Coups de tête.
  • Le prix Pirlouit-sans-Johan est attribué à Alain Fisette pour "La vraie Schtroumpfette", paru dans Moebius, no. 121.
  • Le prix rétrospectif Marie-Letellier est attribué à Marie Letellier pour On n'est pas des trous de cul, Parti Pris, 1971.
  • Le prix Tits n' Titre est attribué à Jean-Sébastien Larouche pour Avant qu'le char de mon corps se mette à capoter, L'écrou.
  • Le prix Slatkin-Reprint est attribué à Stéphane Surprenant pour L'angle atroce, Rodrigol.
  • Le prix Matthew-Barney est attribué à Charles Drouin pour Ne pas humecter, Le Noroît.
  • Le prix "Salon de la Maternité" est attribué ex aequo à Sébastien Dulude et Rosalie Lessard pour, respectivement, "Études" paru dans Estuaire no. 137 et "Rompus" dans Estuaire no. 136.
  • Le prix Deleuze-to-tailgrab-to-360-inverted-Agambenflip est attribué à Patrick Poulin pour "Corps, skate-board et écriture" publié dans Ovni no.2.
  • Le prix de "Guyl-et-de-Guylalib" est attribué à François Hébert pour Poèmes de cirque et de circonstance, L'Hexagone.
  • Le prix L'Alberta-de-l'Ouest-en-direct (francophonie canadienne) est attribué ex-aequo à Tina Charlebois et Éric Cormier.
  • Le prix des Adresses-paires-de-la-rue-St-Laurent (littérature montrealo-anglophone) est attribué à Pasha Malla pour All Our Grandfathers Are Ghosts, Snare Books.

19.3.10

Slam session par webcam!



J'ai été invité à un slam session... par webcam!

Le live streaming est ici.

C'est ce soir à partir de 15h heure du Québec, je devrais passer vers 17h30:

SSM via MSN = Session Slam Mondiale via MSN
Session mensuelle, internationale, de poésie urbaine animée par Sancho et Auzef.
-1er texte dit = 1 verre offert !-
NOUVEAU = session live webcam : vous ne pouvez pas vous déplacer, vous n'êtes pas sur Paris, contactez nous sur latribustains@hotmail.fr ou skype : olivierdesign pour un passage depuis votre canapé !!
Et comme toujours :
Diner possible à partir de 19h30
Taxi brousse assuré pour le retour au métro.
Tél 0148295723
Accès = metro Ligne 13 Saint-Denis Université puis 255 ou 253, arrêt Mairie de Stains ou RER D Pierrefitte-Stains, puis 150 arrêt Mairie de Stains
Plus de détails sur la page Facebook de La Tribu Stains.

Dr. Faust slame la Françafrique

Lundi dernier, Dr. Faust a remporté haut la main la compétition de slam poésie à laquelle j'ai également participé. À ma grande surprise, je me suis classé pour les demi-finales, malgré une cinquième place.

Mais aujourd'hui, ce n'est pas de moi dont il s'agit, mais bien du docteur.

Avec sa permission, je publie son poème Françafrique qui m'a particulièrement secoué lundi dernier.

Françafrique

J'aimerais vraiment savoir pourquoi les choses se passeront toujours de la sorte
Pourquoi est-ce que l'histoire se répète et qu'on observe attendant l'prochain cycle
Est-ce que la merde est immuable ? Où est la clé ? Qui ouvrira la porte ?
Qui nous prendra la main et creus'ra un trou pour nous aider à enterrer ce siècle ?

J' viens d'un pays qui depuis toujours s'est octroyé le droit d'piller l'Afrique
Les indépendances sont des fables on continue on s'emploi à détruire
Est-il utile de préciser qu'général 'ment c'sont des histoires de fric ?
Et nos richesses qui s'accumulent pendant qu'l'espoir continue à les fuir

Les dictatures démocratiques de vastes farces validées par Paris
On organise les successions et on participe même aux génocides
Et il suffit d'une commission pour tranquillement effacer c'qui parait
Mais s'il survit quelques témoins on règle ça avec quelques suicides

On serre les mains de ses bourreaux formés au sein d'nos universités
Et pendant qu'on épure la France on encense la richesse de leur diversité
On leur donne des leçons d'histoire on leur explique qu'il faut qu'il reconnaisse
Tout c'que l'homme blanc à fait pour l'homme noir et toutes nos forces qui comblent leurs faiblesses

Notre ironie est sans limite et n'égale que notre condescendance
Je jure que je rirai le jour où nos victimes se veng'ront sur la France

De corruptions en répressions au détournement d'argent publique
Des compagnies esclavagistes jusqu'aux charmants trafic d'humains
L'Afrique est un laboratoire on y expérimente nos techniques
On en abuse allègrement pour ensuite s'en laver les mains.

Aujourd'hui on l'a bien compris nos intérêt sont menacés
Peu importe les vies qu'on a pris on en prendra plus pour n'pas être dépassé
Chinois Français Américains et quelques autres se battent dans l'ombre de ce continent fatigué
La faim la haine la maladie, ils osent le dire, ce sont les maux qu'ils prétendent endiguer

Certains se d'mandent depuis tout c'temps pourquoi l'Afrique ne s'est jamais tenue debout
On a tendance à oublier ce que dit l'dicton : « Nous ne sommes grand que parce que nous les maintenons à genoux »
 
L'union africaine est une illusion nous sommes habiles dans l'entretien de leurs discordes
De leur av'nir on organise les pendaisons et généreux nous fournissons les cordes
Je rêve debout qu'un jour ils tueront les monstres que pour eux l'on fabriqua
Et USA pourra p't'être alors vouloir dire United States of Africa!

18.3.10

Le Magazine du futur

via @ebouquin

VIV Mag Interactive Feature Spread - iPad Demo from Alexx Henry on Vimeo.

Scott Sigler, l'écrivain-orchestre

Depuis 5 ans, il a réuni quelques 7000 utilisateurs qui ont créé leur profil sur son site web, auquel il faut ajouter quelques 2 800 fans sur Facebook et 3570 amis, 10 000 followers sur Twitter, 6340 amis sur MySpace… Les nombres ne veulent rien dire, reconnait Scott, mais ils sont une clef dans sa stratégie, car l'important c'est la connection que ces relations génèrent et la possibilité que les médias sociaux offrent de pouvoir les solliciter. Scott Sigler a publié plusieurs livres, à la fois sous forme audio, gratuitement, en .pdf et en livre papier chez Crown Publishing. Infected, en 2008, a depuis été imprimé en 12 langues. Contagious a été sélectionné parmi les bestsellers du New York Times. Son prochain titre, Ancestor, paraîtra en juin 2010. Tous ces titres sont publiés et également disponibles gratuitement sur son site en version audio ou texte. Aucun n'a bénéficié d'un plan média ou de publicité. Earthcore a longtemps été disponible uniquement sous forme de podcast, en une vingtaine d'épisode.

Lire la suite sur La Feuille d'Hubert Guillaud.

17.3.10

Tokyo, Québec publié chez Robert ne veut pas lire


Je ne pensais pas l'apprendre dans un tweet, mais il faut être absolument moderne. C'est en traînant sur le blog de JF Chetelat que j'ai appris que Robert ne veut pas lire, la maison d'édition de livres électroniques qui a fait un bruit certain avec la publication d'Arabesques de Pierre Samson et de J'irai me crosser sur vos tombes du bad boy de la littérature Édouard H. Bond, a publié mon récit électronique Tokyo, Québec :-)


J'avais envoyé mon manuscrit en avril 2009, j'avais discuté avec JF mais rien n'avait débloqué durant l'été. Puis, les discussions ont repris à l'automne, on s'est rencontrés (JF, Laurent Rabatel et moi) pour un petit souper bien sympathique (steak grosses patates) avant la Fabrique du numérique et lundi, mon premier «vrai» bébé littéraire est né (c'est beau les anthologies, mais à un moment donné... :-)


J'aimerais sincèrement remercier JF pour son travail d'édition. Il m'a aidé à renforcer le texte, à éliminer le superflu et à t'offrir, je crois, un récit électronique bien moderne et qui voyage, comme en fait foi la page couverture. Et Laurent pour sa patience à répondre à toutes mes questions geeks et vulgaires!


Quoique tout le récit soit édité et final, Robert le publiera en feuilleton. Au total, ce sont 15 chapitres qui te seront offerts, pour la (très) modique somme d'un gros 4$ CND/USA ou 3$ gros euros).


FAQ improvisée de l'auteur

Q. Est-ce que je peux lire ton ebook sur... mon ordinateur?
R. Ce n'est pas tout le monde qui possède une liseuse ou un iPhone. Mais le format de mon ebook est un PDF, donc n'importe qui peut lire le texte avec un logiciel pouvant lire ce format.

Q. Comment je fais pour acheter Tokyo, Québec?
R. Ben tu vas sur Robert ne veut pas lire pis tu cliques sur Acheter ce livre :)

Q. J'ai acheté Tokyo, Québec et j'ai le premier chapitre. Quand est-ce que je vais pouvoir lire les autres?
R. Rapidement (le texte est terminé, dois-je le rappeler :)

N'hésite pas à me poser des questions, techniques ou autres :)

16.3.10

Scène slam de Québec en photos


Claude Antar prend les slameurs en photos et les filme. Il est discret, drôle, et fait de curieux «wouppelaï» comme faisait mon grand-père lorsqu'il s'assoyait.

Le Don de son oeuvre

Many people have asked me what are my reasons for giving away music for free.


Why should everything always cost something?  For me music is organized sound that can be used as sonic symbols to communicate ideas.  Since my main goal is the communication of these ideas to the people, then why not provide this music for free and thereby facilitating the distribution of this music to the people.  However the distribution of music in this way is not in the best interest of commercial music companies, i.e. record companies, music distributors, retail stores etc.


Pour lire la suite du texte de Steve Coleman

14.3.10

La Consécration Web

J'arrive de chez Émilie C. Cloutier ou elle lance la question:
Un point intéressant: qu'est selon vous le blog d'auteur le plus intéressant...
  • Celui où l'auteur écrit des histoires?
  • Celui où l'auteur parle de l'avancée de son travail?
  • Celui où l'auteur parle de sa vie tout court?
Plus loin dans la discussion, je me transfère chez Geneviève Lefebvre:
Lacan: «L'argent payé au psychanalyste dans une cure n'est que très accessoirement la rémunération du service, le rôle essentiel de l'argent est de valider l'échange.»
Valider l'échange. 
Un des problèmes de la gratuité des contenus (que ce soit de l'information ou de l'entertainment) sur le Web est cette absence de validation. Les gens se disent "bah, si ça ne coûte rien, c'est que ça ne doit pas valoir cher".
C'est sans parler de la position de François Bon sur l'absence de hauteur chez les auteurs, diamétralement opposée aux vues exprimées plus haut.

Je viens de lire l'article de Geneviève, intéressant parce que j'aime bien les références à Lacan, mais un peu "XXe siècle". On n'est plus dans une logique de "c'est bon parce que je l'ai acheté". Il y a tellement de merde en librairie que le prix ne peut pas être le seul critère de consécration. Soit, il y a autant de merde sur Internet mais aujourd'hui, on a le choix: publié papier, publier Web, ou faire les deux. Et ça c'est un grand pas dans l'avancée de la littérature. Ai-je à refaire l'histoire de la musique depuis l'avènement du téléchargement? Merci.

L'éditeur est-il toujours indispensable? Je le crois. Publier sur le Web n'a rien à voir avec l'autoédition (lulu.com, etc.). Mais l'idée que la gratuité égale mauvaise qualité me sidère. Aurions-nous l'idée de dire que les derniers Nine Inch Nails ou le dernier Radiohead ne valent rien parce qu'ils ont été disponibles gratuitement pendant un certain temps (celui de NIN l'est toujours)? Idem pour Prince. Et que dire de la discographie presque complète de Steve Coleman disponible gratuitement en ligne?

Je prendrai l'exemple des logiciels libres. Ils sont utilisés partout sur le Web sans qu'on ne s'en rende compte. Pour la plupart, ces logiciels sont gratuits (as in free beer). Plus de 50% des serveurs Web roulent sur Apache, un logiciel libre qui roule depuis le milieu des années 90. Le logiciel, en tant que tel, est gratuit. La valeur ne réside pas dans le logiciel mais bien dans ceux qui le maintiennent à jour et qui le déboguent en entreprise.

Un débat similaire tonne en ce qui concerne la littérature numérique. Thierry Crouzet clame haut et fort que la forme la plus noble de littérature est aujourd'hui le blog. On peut en débattre longtemps, et être d'accord qu'on ne sera pas d'accord, mais n'empêche que le blog et la littérature numérique sont des nouveaux format et joueur, respectivement, dans le paysage littéraire. Et même si aujourd'hui, on n'attribue pas grand valeur à un texte publié sur le Web, gratuitement, peut-être qu'un jour, on trouvera une façon de légitimer cette pratique et peut-être, même, de la rétribuer à juste titre.

8.3.10

Vivre pour écrire, écrire pour vivre

Formidable coup de gueule de Thierry Crouzet pour un renouveau du «salaire» de l'auteur:
Je suis fatigué d’entendre dire qu’il faut offrir ses textes sous prétexte qu’ils sont publiés sur un blog et qu’il faut gagner sa vie autrement. Vous voulez donc que je ressorte la barque de mon père et que j’aille pêcher des anguilles devant chez moi? Ou que je redevienne journaliste? Ou que je redevienne salarié et m’agenouille devant un potentat?
Alors on me conseille d’écrire des livres, de les vendre en librairie, de vivre ainsi (ce que j’ai longtemps fait). Cette proposition sous-entend que le blog est un genre inférieur. Je pense le contraire. Je pense qu’il est aujourd’hui le seul genre littéraire novateur et que le livre vivote sur une ancienne économie qui n’a plus aucun rapport avec la création.

Le Jack Bauer de la littérature?

Nicolas Ancion a écrit un livre en 24 heures:
Ce texte a été rédigé en 24 heures, en public et en direct sur Internet, du 3 mars à 21h au 4 mars 2010 à 21h, dans le L@b de la Foire du Livre de Bruxelles.
Des cas similaires s'affichent sur le Net lors du fameux NaNoWriMo (National Novel Writing Month) qui a lieu durant le mois de novembre de chaque année, et ce depuis 10 ans déjà (novembre 2009 sera le 11e anniversaire). Le défi consiste à écrire un livre de 50 000 mots en un mois. Mais chaque année, depuis que je le suis en tout cas (et que j'y participe, 2006 et 2008), il y a toujours quelqu'un qui arrive avec un roman écrit en 24 heures.

Question: qu'est-ce que ça vaut? La réponse est sûrement «ça dépend du résultat final», mais je serais curieux de t'entendre...

Pour lire le roman de Nicolas Ancion.

Merci à Émilie C pour le cue :)

5.3.10

Répertoire numérique : des ressources, il en pleut!

Depuis la Fabrique du numérique, mes lectures sont de plus en plus denses et concentrées vers le numérique. Ici François Bon, ici Karl Dubost, ici Marie D. Martel, ici Thierry Crouzet.

J'en suis venu à un genre d'overdose aujourd'hui, suivant un ixième lien vers lequel Bourbon me pointait. Pas un ras-le-bol. Un genre d'impuissance devant la quantité inépuisable d'expériences, d'aventures, d'épiphénomènes pouvant devenir grands du numérique.

Je tenterai donc, ici, de répertorier ces ressources. Je ne pourrai pas être exhaustif. Et je compte sur toi pour m'indiquer celles que tu trouves pertinentes et que je n'aurais pas mentionnées.

Actualité numérique

Critique littéraire numérique

Revue de littérature numérique

Maisons d'édition numérique

Librairies électroniques

Plate-formes de distribution d'oeuvres gratuites

Diffusion

Outils

Ils inventent le numérique

3.3.10

Pourquoi le DRM suce des ours

She includes a chart of the DRM compatibilities between the Nook, Sony Reader and Kindle, and, of course, nobody is compatible with anybody else. The Sony and Nook can read Epub, of course, but it’s the DRMed Epub books that cause the trouble. The Nook can’t read Sony DRM and Sony can’t read Nook DRM and, of course, the Kindle can’t read either and “either” can’t read Kindle DRM and now Apple is saying it will have its own DRM that Kindle and Sony and Nook can’t read. I’m sure it’s all very clear to you now, especially since they are, almost, all using the new “industry standard” Epub.


R I D I F U C K E N C U L E !

Fabrique du numérique: plusieurs bilans

Comme le dit René Audet, un des trois organisateurs (Éric Duchemin et Clément Laberge sont ses complices) de la Fabrique du numérique qui a eu lieu vendredi passé au Cercle:
Impossible de proposer ici un bilan officiel : les acteurs étaient nombreux, l’organisation était tricéphale, la thématique avait beaucoup de déclinaisons…
En place et lieu, plusieurs bilans à l'image de cette fabrique qui a montré les multiples facettes du numérique, et ses possibilités non négligeables, soit celles de participer à un événement littéraire en ligne.

Il y François Bon (ici et ) qui fait une synthèse image et vidéo de la journée, touchant plusieurs cordes sensibles comme celle de l'auteur (qui manque de hauteur) en cette ère numérique où la consécration équivaut (encore) à livre papier. Il nous rappelle avec justesses que la consécration est à posteriori, que la vedette littéraire d'aujourd'hui n'est pas nécessairement celle que la postérité retiendra. Il faut lire François Bon souvent, longtemps.

Il y a les fort sympathiques Laurent Rabatel et Jean-François Chételat, que j'ai eu le plaisir de rencontrer jeudi passé. S'ils sont sympathiques dans un bistrot, ils ont surtout beaucoup de gueule et ne craignent pas la foudre des écrivains devant le regard du grand manitou. Laurent réclame qu'on coupe court au discours et qu'on fonce; Jean-François, plus nuancé, pointe quand même dans la même direction. Un genre de dichotomie université vs. cité (je paraphrase Audet) semble s'être installée, mais cette dichotomie n'est pas nouvelle. La fabrique, faute d'avoir réuni les deux "factions", aura eu le mérite de confronter les idées et de les faire progresser.

René Audet démontre dans son bilan l'entreprise hors d'atteinte qu'il a débutée avec cette fabrique: un monstre s'est installé dans la fabrique, incontrôlable — ce qui n'était pas à ne pas prévoir. Il affiche une certaine déception quant au manque d'audace:
De l’ordre de la déception : le manque d’audace, le manque d’idéalisme, le manque de vision. C’était le lieu de se projeter en avant, de faire des scénarios fous, à faible coût. Les gens avaient certes besoin de se rassurer, de trouver des réponses à des problèmes concrets, de sentir qu’il y avait des partenaires potentiels ou des gens partageant leur quête de repères. Normal, justifié, bien sûr. Mais. Quand tout est à inventer, il faut savoir proposer, imposer notre vision. Sinon on le fera à notre place. Ce défi est encore à relever (il le sera toujours d’ailleurs), mais me paraît particulièrement important.
Peut-être que le format ne se prêtait pas à cela... Peut-être que ses attentes étaient trop élevées. N'empêche qu'il a raison sur un point: il faut savoir proposer, ou disposer.

Il y a aussi Gilles Herman, Clément Laberge, Dominic Bellavance, François-B. Tremblay, Marie D. Martel / bibliomancienne, dont je n'ai pas eu le temps encore de lire les bilans, mais qui lancent sûrement les mêmes idées:
  • quels outils?
  • quels formats?
  • quelles plateformes de distribution?
  • quelles rétributions?
Mon bilan? Je ne manquerai plus jamais un événement de la sorte, surtout que je n'avais qu'à prendre le traversier pour m'y rendre! Quelle connerie j'ai faite...

J'aurais aimé brasser des idées avec Bon et Dubost (quel texte!), serrer la pince de Michel Dumais, rencontrer (finalement!) ma collaboratrice dans Kaosopolis, Marie-Hélène Voyer qui, elle aussi, m'a fait son bilan de la fabrique, mais en privé; il y a Bourbon qui, comme moi, s'est limité à une participation toute électronique et me confiait:
Pas grave c'est encore mieux à distance pour éprouver le numérique au maximum. 
Hymne pour éprouver le numérique: Dolphy à Oslo