30.12.06

Fib pour 2007

Joie
Paix
Bonheur
Nouvel An
Lave nos maux : que
L'amour vous régénère tous!

28.12.06

Marketing Bingo

Dedicated to those who do marketing for a living, whether it's by choice or not.

The strategic fit of our companies' synergies is to cover the gap analysis and best practices while focusing on the bottom line.

Revisiting bandwidth is not an issue as out-of-the-loop hardballers will benchmark the proactive added value of our win-win product.

Thinking outside the box
will keep you result-driven and on fast track when empowering your knowledge base is critically quality driven.

Remember that the game plan is to leverage our mindset in a given ball park.

We should touch base to stay client focused.

27.12.06

Smoking

B.M. était un homme d'affaires prospère avant de céder à ses penchants délétères...

Il ne se contente pas d'afficher un sourire : il éclate de rire devant un message à forte teneur de sarcasme. La situation devient particulièrement insoutenable pour D., la fille planante au sourire triste. Elle a frappé à ma porte hier soir. Une cigarette se consumait dans le cendrier. J'ai baissé pudiquement les yeux. Dylan beuglait Desolation Row.

Trop pauvre pour rêver, la fille au regard vaporeux regarde par le trou de la souillure.

(par lexyplum, collaboration de lkm)

23.12.06

À Gorge déployée

La rage, cet insecte qui gît sur la tombe de B., m'agrippa à la gorge alors que je festoyais en galante compagnie. Tout se métamorphosa en un clin d'oeil sonore et je vis que les charmantes demoiselles, que leur pudeur avait pourtant délaissées, découvraient des ailes sombres et des griffes affûtées. Leurs gorges ensanglantées présentaient les restes d'un repas sauvagement entamé, lequel se composait d'abats humains et de restes de chatons. Sous leurs jupes se montrait une chaire plus blanche que neige et, pourtant, leur nouvelle apparence ne me faisait point me répugner. J'étais attiré par cette transformation subite et je ne me gênai pas pour lécher la gorge de E. afin de goûter à ces mets délectables. L., quant à elle, affichait des signes de faiblesse que la blancheur de son teint ne pouvait contredire.

Mes canines me démangeaient. Au creux de mes gencives résidait une terrible pulsion que je ne pus plus contenir: il fallait que je pénètre une chair toujours plus molle, toujours plus pâle. L. s'en aperçut aussitôt et, comme guidée par un sentiment inexpliquable, elle dégrafa son bustier pour me faciliter la tâche. Lorsque je mordis son mamelon, elle se pâma alors qu'un liquide bourgogne en jaillit violemment.

21.12.06

démocratie?

l'ordre hiérarchique imposé à l'alphabet constitue, et ce depuis la nuit des temps, une insulte au principe même de l'égalité entre les lettres ; prenons la majuscule : pourquoi surplomberait-elle ses consoeurs parce qu'elle se trouve en début de phrase? cela vient du principe de début et de fin ; or qu'en est-il de ce supposé début? la phrase commence-t-elle vraiment en haut à gauche de la page blanche (du moins dans les langues occidentales) ou plutôt dans l'esprit de l'auteur? l'esprit de ce dernier en déborde, ce qui explique souvent sa coiffure iconoclaste, ébouriffée ou absente. mais qu'en est-il du chauve?, me demande un sage élève. le chauve a trop écrit, il a trop tergiversé sur le sort du p et du q dont la queue pendouille sous le trait (imaginaire) horizontal ; de même, son décharnement capillaire s'explique par les trop grandes heures passées à contempler les vingt-six lettres et à leur donner des attributs bien sentis: pourquoi le s précède-t-il le t? est-ce dû à sa petite taille? les b, d, f, h, k, l et t ne devraient-ils pas se trouver à la fin de l'alphabet pour respecter l'ordre de grandeur? mais encore, comment déterminer si le f doit précéder le h, et inversement?

la pire injustice de l'alphabet est sûrement celle imposée au z, qui dort à la fin de la file indienne et qui est considéré, calomnieusement il va sans dire, comme paresseux.

19.12.06

Frank et Amélie sont trois

Oh
Joie!
Frank et
Amélie
Sont maintenant trois:
Longue vie au p'tit sagittaire!

30 Seconds in Urbania

Voilà 3 jours que je n'ai parlé à personne. Le vent souffle comme un enragé. Dans les artères remuantes de la ville, les véhicules filent à vive allure et découpent la silhouette des passants au dos courbé à travers leurs phares opalins.

Puis, le soleil se met à pleurer sur la fille qui a le cul le plus extraordinaire du quartier. Au loin, un squeegie crie des mots particulièrement orduriers en direction d'une BMW rutilante.

L'effet est ravageur.

(contribution de lexyplum)

Mon profil/My Profile

Pourquoi le titre bilingue? Parce que j'adore ces biographies comme celle de Bill Clinton intitulée «Ma Vie/My Life» ;-)

Massir m'a signalé récemment que vous n'aviez pas accès à mon profil Blogger. C'est maintenant réglé, du moins je crois.

Mais malheureusement, on ne peut pas encore cliquer sur les titres d'oeuvres que j'aime, comme me l'avait mentionné Nina.

Un site beta demeureura toujours... beta :)

C'est le prix à payer lorsqu'on est un early adopter.

18.12.06

Mort douce

S'il m'eût été possible de l'embrasser avant qu'elle ne s'éteigne (sa chair fraîche me rappelait les printemps passés dans les Laurentides à rouler en bas du Mont Tremblant, nos vêtements du dimanche souillés de boue et d'herbe, après que la neige eût fondu comme les icebergs dégêlent au Chili; nous prenions nos planches à neige et surfions sur la montagne entre deux vies, quelques monticules de neige résistant au dieu Rê et à ses rayons annonciateurs d'ambiances plus clémentes; la majeure partie du mont tremblait de touffes frêles et verdâtres comme le thé vert de F., et au loin nous apercevions le repère des skieurs de chalet, requins de la drague BCBG ; après nos descentes défendues sur le mont décharné, nous nous dévêtions dans le chalet loué avec la carte de carte de crédit de sa mère (elles portaient le même prénom, ce qui facilitait la fraude), étendions nos vêtements trempés devant le poèle à bois, et buvions une tasse de chocolat chaud préparé par F. (il ne participait jamais à nos excursions de surf, dû à sa santé fragile); le bain tourbillon propulsait ses bulles de part et d'autre de nos corps et nous nous rejoignions pour nous unir et ne former qu'un.), j'aurais glissé mon coeur entre nos lèvres pour lui donner plus de courage.

14.12.06

Le Festival de Romans

Extrait d'une communication faite par les organisateurs du Festival de Romans auquel je participe.

Disons que pour une première année, ils ont déniché de sacrés commanditaires! MySpace, Psychologies.com et TV5 Monde, c'est pas mal!

COMMUNIQUÉ

Le 1er Festival International de la création sur Internet qui se déroulera à Romans en février 2007 rencontre un succès phénoménal

Paris, le 12 décembre 2006 - Le Festival de Romans, organisé par la société RUMEUR PUBLIQUE, la société Pointblog, et en collaboration avec la ville de Romans est le premier événement au monde dédié à l’expression et la créativité des individus sur Internet. Dans le but de démontrer que le web est aujourd’hui à même de faire émerger une nouvelle génération d’artistes, cet événement unique célèbrera le meilleur de l’Internet sous l’angle des usages et non pas sous l’angle des technologies. Il se déroulera à Romans sur Isère (Drôme), les 1er, 2 et 3 février 2006.

Ouvert depuis le 6 novembre 2006, les inscriptions sur le site Internet du festival de Romans ne cessent d’augmenter. A ce jour, plus de 517* créateurs se sont enregistrés sur le site! Un nombre incroyable d’individus de talent qui créent et partagent librement leurs créations avec les autres internautes.

Parmi les 9 catégories représentées, la musique, la littérature et la BD sont, pour l’instant, celles qui rencontrent le plus grand nombre d’inscriptions avec respectivement plus de 100 inscrits.

En quelques semaines à peine, le Festival aura attiré un nombre impressionnant de talents qui ont tous décidé de concourir pour le grand prix dans leur catégorie.

Consulter la liste des participants inscrits

Le succès rencontré lors de cette première phase confirme la pertinence du positionnement du festival. La variété et la vitalité créative des premiers inscrits prouvent qu’il se passe quelque chose d’unique sur Internet aujourd’hui.

Rappelons que les inscriptions au concours sont ouvertes jusqu’au 20 décembre minuit, laissant ensuite la place aux votes des internautes, du 21 décembre au 20 janvier inclus.

Des partenaires prestigieux se sont associés au festival et contribuent en partie aux très nombreuses inscriptions enregistrées quotidiennement. Parmi les principaux, on peut citer : MySpace, 20minutes.fr, Psychologies.com, toc-mag.com, l’Etudiant.fr, TV5 Monde, Radio Nova, Génération FM, Newzy,…

Les organisateurs ont également reçu le soutien de Reporters Sans Frontières qui animera une table ronde sur la liberté d’expression et la censure du web. La Délégation aux Usages de l’Internet du Ministère de l’Education Nationale sera également partenaire. Le soutien d’un autre grand ministère devrait être annoncé dans les prochains jours.

Enfin, au niveau local, le Département de la Drôme ainsi que la Région Rhones-Alpes nous ont apporté leur soutien. Une édition spéciale du journal le Dauphiné Libéré sera éditée pour l’occasion avec plusieurs pages entièrement écrites par des blogueurs régionaux.

Les principaux leaders politiques engagés dans la course à l’élection présidentielle ont été invités à venir s’exprimer à Romans et à présenter leur vision de l’Internet citoyen et artistique. A ce jour, nous avons reçu un accord de principe des principaux partis parlementaires.

« La puissance des partenaires alliée à l’incroyable adhésion du public va faire du Festival de Romans un événement historique dans la révolution Internet », a déclaré Christophe Ginisty. « Il est grand temps que l’on s’intéresse au web, non pas au travers des offres technologiques spéculatives qui fleurissent un peu partout et risquent de provoquer une nouvelle bulle, mais au travers des individus qui développent des usages créatifs formidables au quotidien. La vraie force de l’Internet réside dans son appropriation ».

Il n’existe pas de festival comparable dans le monde occidental. L’objectif du Festival de Romans est de devenir un rendez-vous annuel récurrent et de contribuer à faire éclore un nombre important de talents artistiques, démontrant ainsi que le web est devenu le premier canal de diffusion de la création.

Quelques chiffres clés

  • Plus de 50 millions de blogs dans le monde sur lesquels les individus du monde entier prennent la parole et s’expriment au gré de leurs envies
  • 50% des foyers français sont connectés à l’Internet
  • 6 millions de blogs en France (source: Médiamétrie) dont plus de 3 millions sur la seule plateforme Skyblog
  • 7 millions d’internautes consultent des blogs régulièrement (sources: IPSOS et Médiamétrie), soit plus que le total d’audience de tous les quotidiens nationaux.

À propos de Romans

Porte du Vercors, Romans est, avec ses 33 000 habitants, la deuxième ville du département, au cœur de la Drôme des collines, à 15 kilomètres au nord-est de Valence.

Sa renommée repose sur l’industrie de la chaussure de luxe.

Sur les bords de l’Isère et autour de sa collégiale, Romans cultive un passé médiéval avec de vieilles demeures et des ruelles étroites au charme indéniable.

Et avec ses deux spécialités gastronomiques, les ravioles et la pogne, la ville fait non seulement le bonheur des gourmands mais elle affiche également son dynamisme économique avec une industrie agro-alimentaire en plein essor.

Québec Nu-Jazz

Philippe Cyr de Jazz mon char vient de m'envoyer un mail concernant Québec Nu-Jazz, une boîte de production de spectacle à Québec.

Extrait du site Web :

Les productions Québec Nu-Jazz



Le QNJ a pour objectif de promouvoir le jazz auprès des jeunes, de permettre à ceux qui n’en écoutent pas de jouir eux aussi de cette musique de l’avenir !!!

Les artistes sélectionnés sont tous émergents et la majorité d’entre eux sont de productions indépendantes. Le QNJ fait affaire avec des artistes de toute nationalité mais s’efforce de présenter en première partie, des musiciens de la région de Québec.

Nous recherchons avant tout la satisfaction du public et celle de l’artiste.


Le prochain concert : Ripplegroove.

Jazz on!

Poème atomique

En passant par chez GMC le poème atomique explosa :

le poème
les phonèmes
explosent sous l'orgue de barberie
tchaikovski incendié végétant sous les charbons coulants
et limpides comme la semence sereine et lancinante
de l'arôme couleur miel se délectant de scénarios liquides

le poème katiousha
implose sous l'opium des jours sibériens
et irradie les âmes au cognac que survivent les êtres heptocolores du désir choc

l'aube saigne un poème bien tendre
un poème bleu presque cru
une parole pourpre et une mélodie jaunâtre

la diérère et l'hémistiche s'armurent pour aller le front tout le tour de la tête faire la leçon aux uraniumivores

c'est à l'aurore des mondes transmigrés que la couleur argentée des océans de bois naviguent à travers nos paumes pour mieux se crucifier

13.12.06

I.

Ouï-
Dire
Qu'il vit
Léviter
Mon vit s'immiscer
Et jouir me réjouit, chère amie

E.

L'elfe
En
Enfer
S'endiable et
S'évapore : esquif
Éternel sur ligne électrique

12.12.06

10.12.06

B.

Bob
Boit
Bières
Et bourbons
Baraguinant un
Blues en si bémol pour Brenda

8.12.06

Top Blogues hacké?

Hier quand j'ai fait la migration de Blogger à Bêta, je n'arrivais pas à afficher l'image de Top Blogues qui indique quel rang mon blogue occupe dans les blogues de littérature les plus visités, selon ce site, bien entendu.

Je suis passé chez Jack, et j'ai constaté la même chose : pas d'image, juste un hyperlien. Curieux, ai-je pensé.

Puis, en tapant directement topblogues.com dans ma barre d'adresse, j'ai été automatique redirigé vers cette page :



Et vous?

7.12.06

Migration vers Blogger en bêta

Je viens d'avoir le feu vert pour migrer à bêta. Je sais que Nina a eu du mal donc...

Si ça délire en venant par ici, faites-moi signe : superk696_at_gmail.com

MISE À JOUR

Je m'autoréponds :)

Il y a quelques problèmes avec les accents, entre autres dans la barre latérale communément appelée sidebar, et je vais éditer mon template pour que vous puissiez accéder aux articles par tags (libellés, beurk!) directement.

Wish me luck!

MISE À JOUR II

J'en avais marre de mon vieux template, alors hop! J'ai été déçu des choix qu'offre Blogger, mais bon c'est pas mal, qu'en pensez-vous?

Évidemment, j'ai perdu quelques éléments en cours de route, mais j'ai quand même fait un backup avant de migrer (non mais!).

Il y a fort à parier que vous n'utilisez pas Linux, mais si par hasard c'est le cas, vous pouvez utiliser la commande suivante pour faire une copie de sauvegarde de votre blogue:

[superk@localhost ~]$ wget -rk http://votre-blogue.blogspot.com

et ça crée une archive de tout votre blogue, commentaires compris! (Merci à Francis pour le tip!)

Wget est aussi disponible sous Windows. Google is your friend.

6.12.06

A.

En ce beau mercredi soir, c'est le retour des fibs :

1. Ah!
1. Jazz
2. Suave à
3. Panama
5. Avec Anna à
8. Poil : Tequila señorita!

À gauche, c'est le nombre de syllabes de chaque vers. Ça suit la séquence de Fibonacci.

Essayez vous aussi :)

4.12.06

Publishing at Another Sky Press

(Je tenterai de traduire cet article en français bientôt)

Here's a copy of an e-mail which was sent to me by Kristopher Young of Another Sky Press (ASP). I asked Kristopher if I could post it on my blog because I like:

  • their straight-forward approach and transparency
  • their no-bullshit policy (I won't get rich with Thirty Something Blues :)
  • the fact that they actually apologize for sending me a contract!
  • the agreement is non-exclusive (that's bloody rare)
In short, ASP cares.

Did any of the publishers with which you work take as much care in describing the publishing process?

Of course ASP is a small publisher so it should be particulary nice with their authors. But in this day and age, I think it's fairly rare to see such devotion.

What do you think?

###



Kristopher Young of Another Sky Press wrote:


Dear Authors,

First, I would like to thank all of you.

The Another Sky Press anthology, Falling from the Sky, is coming together nicely. We are hard at work making this happen - Craig's been spending all his spare time with your stories, I've been getting the layout for the anthology set up, Chris Roberts has been absolutely acing the cover, and Mike and I have been working on getting the relevant website pages prepared. Everything is in motion.

Craig has already requested bios and images from all of you; all but one or two have already responded. Thank you. Craig will be following up with the rest, making sure everything is in order.

We plan to complete and release the anthology early next year. We will begin promotion of the title and begin accepting pre-orders in the very near future.

ROYALTIES:

This is how it's going to work:

Once Another Sky Press has recouped the direct costs (printing, promotion, etc.) that went into releasing the anthology, we will divvy up any profit on Falling from the Sky sales into royalties. This will be done by dividing up the total into 'shares'. Every author will get one share (regardless of number of stories or length, it gets far too complex otherwise). There are also a handful of others shares going out - one for the editor, Craig, and another for the cover artist, and another for layout, and another for accounting (we are working on finalizing the exact breakdown of tasks). We are still waiting on a couple of late submissions - but it should work out to be about 40 shares in total since we already have an author count in the mid-thirties. This will make each share about 2.5%. In other words, it's unlikely anyone is going to get rich off of this - but we're still offering a royalty rate not far off from what most novelists receive for an entire novel (often 4-5%). Once we break even, we may decide to send out a second round of review copies - ultimately, this is about getting all of us exposure, not making money (though both would obviously be nice).

In case you didn't notice, Another Sky Press isn't taking a share, nor is it taking a cut off the top. You can, if you so desire, contribute a percentage of your earnings back to Another Sky Press - in other words, you can 'tip back' part of what you make. This money will not be lining our pockets - it will go directly towards allowing Another Sky Press to take on more projects. Contributing back to Another Sky Press is completely optional.

CONTRACT:

We are attaching a contract in PDF format for you to sign and mail back to us. We would very much appreciate a very prompt response; we are putting a huge amount of energy into this project and want to make sure we can legally include your work. We can not even properly promote the work (for example, list included authors) until we have this paperwork signed and returned.

We apologize for the fact that we need a 'contract' at all - we are generally of the friendly hand shake variety. Know that we have your absolute best interests in mind and seek only to promote Another Sky Press, Falling from the Sky, and all individuals involved to the best of our ability. Nothing in the contract is meant to allow us any level of control over your work that is outside the boundaries of common sense.

The agreement is non-exclusive - you can allow the story to be reprinted elsewhere. The contract we are providing is based on three other contracts that have been used by other anthology publishers - we stripped them down and removed everything we didn't think was needed (or we felt was overly confusing) and then had the final version reviewed by a helpful lawyer.

A fully signed copy of the agreement will be sent to you along with your complimentary copy of Falling From the Sky.

If you have any questions about the contract please feel free to ask and as always, when signing something check with your own advisors.

AND FINALLY:

We would appreciate it if you could take the time to answer a few questions.

Please provide:
  1. A mailing address to which we can send your complimentary copy of Falling >From the Sky when it is complete.
  2. The best email address at which we can contact you (private; for our use only)
  3. Your Public email, if you wish to have one listed. We advocate providing one, but that's up to you.
  4. Your 'Official Website', if one exists, or other URL where people can find you.
  5. Your Paypal email address for royalty payments. This is greatly preferred over cutting checks, so please provide one if at all possible. If you don't have Paypal, please visit their site for details about opening and maintaining an account. It's free.
  6. If you choose to 'tip back' a percentage of your royalties to Another Sky Press, please let us know for our records. You're welcome to change this percentage at any time - just let us know.

Kristopher Young
Another Sky Press

29.11.06

Ell&Il, prise 18

Elle et Il savent que leur avenir se trouve étroitement lié à Virabelle cette jeune déesse au coeur tendre mais dur comme le roc du cimetière en rose en fleurs en grâce éternelle et joyeusement éphèbe comme les tourterelles qui sommeillent dans le ciel enneigé de Brooklyn Tokyo Paris Montréal; Elle et Il reconnaissent que malgré leur désir de liberté leurs récentes actions imposent un karma douteux qui pourrait entaché leur légende leur vibrant hommage à la vie alors que les Berlinois gisent dans un lac d'hémoglobine rouge et or comme les vallées inondées qui parsèment les rivages houleux des mers désenchantées.

Elle et Il s'embarquent sur rame de métro par dessus quai par dessus ticket étudiant adulte avez-vous une carte d'identité avez-vous une foutue carte d'identité Elle et Il se crispent crissent les roues de leurs cerveaux déferlent comme des pierres douces et belles comme la peau de Virabelle qui fait passer le temps en observant les véhicules qui roulent au qui vive du coeur sur le boulevard St-Laurent du désir ininterrompu.

Elle et Il passent par St-Michel point mitoyen de leur chute et de leur arrivée simultanée lieu de transfert transmigratoire qui les mènera de Paris à Montréal en passant par Reykjavik et le Groënland; ils visiteront entre-temps les lieux saccagés des passages vikings deux millénaires trépassés sous l'océan bitumineux des alcools noirs d'Alberta; Elle et Il traversent des raz-de-maréeet des tsunamis arrivent en ville les quatre fers en l'air et se précipitent sur le premier venu la première mordue ils trouvent un pawnshop dans Centre-Sud miteux comme il se doit le propriétaire Raymond leur dit c'est pour quoi et ils répondent en coeur c'est pour un gun avez-vous un permis non parfait ça va être deux fois plus cher y en pas de problème rétorque Il qui sort ses liasses de liquide infecte et ses cartes fausses comme les promesses électorales.

Elle et Il paient leur dû they pay their dues commes des vieux bluesmen en visite dans la métropole à revisiter Robert Johnson en grattant de vieilles guitares battues la voix rauque qui baigne dans le Johnny Walker le rythme syncopé dans le sang comme une femme en mal d'amour; Elle et Il se disent simultanément sauvons Virabelle de cette vie de merde attaquant en plein jour comme des sauvages pas de plumes agissons maintenant pendant que l'air est chaud et que la chaire est tendre il n'y a plus une minute à perdre dans les transports en commun de toutes les villes parallèles et imaginaires de tous les mondes possibles et impossibles il faut mettre un terme au règne de la Merde pour que celui d'Ell&Il soit pour qu'il fasse taire les excréments de ce siècle de tous les siècles pour les siècles qui perdurent depuis trop longtemps dans la dichotomie du Bien et du Mal.

Elle et Il voient déjà leur trône au-dessus du 3½ caverneux de la rue St-Laurent au-dessus du stand à patate et de la pizzeria de monsieur Marcario il y aura fort à faire pour déjouer ces déchets qui survivent bon an mal an qui s'accrochent à la vie comme des coquerelles s'aglutinent au pied des saules-pleureurs l'automne.

Virabelle regarde l'oeil vitreux et hagard pendant que George revisionne pour la ixième fois le DVD de Miss Cumalot la main gauche plongé dans un bol de KY et la droite dans un sac de chips au vinaigre; Jean-Thomas grille une Camel la soirée a été longue et les queues se sont faites rares il pleuvait l'automne approche mine de rien les aventuriers des parcs Lafontaine Central Park Tokyo Bay Bois-de-Boulogne se font timides à l'approche du grand gel.

Quoi de mieux que de ruminer en silence le passé glorieux de la Merde et la vengeance froide qui sera servie dans un ramequin d'argent.

La Merde suce lèche gémit pour payer son loyer car Jean-Thomas déçoit n'a plus la même ardeur au travail George ne fait rien que se branler et Virabelle quoiqu'on en pense est toujours clouée à la maison depuis qu'Elle est partie impossible de lui faire dire faire quoique ce soit elle reste figée dans une stupeur imparable un spectre passerait sous son nez qu'elle ne ferait que lui montrer l'oiseau du creux de la main celui qui s'élève vers le soleil et qui cause l'affront de l'irrespect chaque fois qu'il se pointe vers le Créateur.

Elle et Il prennent la ligne bleue direction Snowdon pour débarquer à De Castelnau près de l'ancien parc Jarry ils montent un peu plus haut croisent le poste de police et se dirigent lentement comme des félins vers l'antre de la matrice de la Merde Toute-Puissante; Jean-Thomas les aperçoit du coin de l'oeil tire une dernière bouffée de sa Camel et dit à Virabelle viens je veux te montrer quelque chose; il l'amène dans sa chambre et tire le dernier tiroir de sa commode au fond duquel se cache un faux-tiroir où se trouve un poignard datant de la Deuxième Guerre utilise-le s'il le faut c'est tout ce qu'il lui dit et de ses yeux prépubères mais écoeurés de subir les injustices familiales elle sourit enfouit le poignard entre ses seins que retienne un soutien-gorge usé à la corde mais toujours efficace pour sa jeune poitrine en devenir.

***

Ell&Il croise du regard Jean-Thomas qui le leur rend il fait signe de la tête que la Merde est en arrière en train de besogner le loyer en nature Ell&Il passe par la ruelle prend l'escalier qui mène au troisième étage fracasse la fenêtre de la Merde la bouche prise par un plaisir pourri; George n'enttend que dalle trop épris par Miss Cumalot qui se fait chevaucher par Black Stallion; George râle George sue de partout George est vraiment dû pour un bain une douche un jet d'eau n'importe quoi d'hydraulique; Jean-Thomas se poste devant la porte de la Merde qui n'a toujours rien vu jusqu'à ce qu'elle apreçoive les bottes d'Ell&Il débarrassant la fenêtre des derniers morceaux de vitre; la Merde relève la tête la bouche hébétée pleine d'amour; entre ses deux yeux s'achemine une balle de plomb flambant neuve une balle qui mettra un terme à son règne une balle qui libèrera Virabelle.

La Merde s'écroule sur l'engin ruisselant du proprio-pusher-pimp qui crie osti d'câlice de tabarnak Elle kessé t'as faite là?!? Je fais ce que j'aurais dû faire depuis longtemps mettre un terme à mon esclavage accomplir le matricide que les érynnies me poursuivent jusqu'à ce que folie s'en suive et une deuxième balle vient se loger entre les arcades sourcillères pour achever ce cravaté crasseux; Jean-Thomas tente d'étouffer le tumulte en criant osti d'câlice de chaise à marde prétextant s'être cogné le petit orteil sur l'arbre défait mais George malgré sa turpitude malgré sa fascination pour Miss Cumalot renfile son caleçon et s'approche de Jean-Thomas menaçant:

- M'man as-tu fini?
- Je le sais-tu moé.
- Oui tu le sais JT fais pas l'innocent.
- Comment tu veux que je le sache chus pas dans chambre à coucher à ce que je sache

Et George lui assène une droite en pleine mâchoire qui le fait voler sur le coin de la table le crâne ouvert le sang rigole.

George hurle m'maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan lorsqu'il la voit écroulée une balle entre les deux yeux et son proprio-pimp-pusher dans la même position Ell&Il dit c'est finalement notre tour to rule the world on ne subira plus rien on va te faire payer pour tous les coups de fouet de strap de queue l'humiliation de 6 à 17 ans tu vas payer mon osti et Ell&Il tire mais le gun jamme la balle ne part pas; George a juste le temps de se resaisir et de frapper Ell&Il à la tête dans sa chute Ell&Il tire l'arme s'enclenche et la balle s'extirpe du métal hurlant mais c'est pour s'échouer dans l'estomac d'Ell&Il les rames de métro passe Tokyo Harajuku Staten Island Vatnajokull Mont-Royal Châtelet St-Germain Gare St-Lazarre Angrignon terminus.

***

Virabelle a tout vu tout entendu. Virabelle s'élance dans le dos de George et plante le poignard au creux de ses reins, tendrement, pendant que Miss Cumalot scande cum you big black mother fucker.

George s'écroule. Le sang gicle comme une fontaine alors que Virabelle l'enfonce aléatoirement dans son dos, sa nuque, sa queue, ses yeux. George est secoué de violents spasmes. Puis tout s'éteint.

« Je suis la Nouvelle Merde! », s'époumone Virabelle pendant que Skip James vide son fiel en braillant Cypress Grove Blues.

28.11.06

Le Couperet

Je ne vous parle pas souvent de cinéma, et pourtant je vois une pléthore de films! J'aime surtout le cinéma d'auteur et je me laisse tenter par certains suspense et autres essais plus "impulsifs".

La fin de semaine dernière, je me suis justement laissé tenter par un film dit impulsif, Edmond dont le scénario a été écrit par David Mamet, surtout connu pour sa pièce Glengarry Glen Ross. C'était intrigant.

Résultat : un navet incroyable.

Heureusement, j'avais aussi loué Le Couperet de Costa-Gavras qui reprend étonamment un propos similaire : un homme dans la quarantaine voit sa vie basculée alors qu'il est licencié de son emploi d'ingénieur chimique dans une grosse boîte de fabrication de papier.

Edmond, lui, reçoit une note de sa secrétaire comme quoi son rendez-vous est reporté à 1h15. Il est ensuite entraîné dans un voyage d'enfer ou il ne rencontre que des personnages de bas étages.

Mais oublions Edmond.

Bruno Davers (merveilleusement interprété par José Garcia, excellent dans Peindre ou faire l'amour et Harry, un ami qui vous veut du bien), après deux ans et quelque de chômage parce que sur-qualifié (la situation du chômage en France n'est pas rose présentement, faut-il le préciser), trouve un filon pour retrouver un poste de la même envergure : liquider sa compétition.

En lisant ça, certains se diront "mais quel macabre plan!". En effet, ça ne fait pas dans la dentelle.

Mais Bruno n'est pas un serial killer comme les autres. Après un premier meurtre réussi, le deuxième devient plus difficile : après le meurtre, il ne peut plus arrêter de trembler, il perd pied. Au lieu de tuer seulement le "candidat" qui aurait pu l'empêcher d'obtenir un nouveau poste, il tue aussi sa femme, accidentellement.

Et c'est là que le drame prend une autre tournure, le serial killer humain, une personne ordinaire, notre voisin. Costa-Gavras met beaucoup l'emphase sur le côté familial de toutes les victimes de Bruno : père de famille, 2 enfants, petite banlieue tranquille ou le facteur distribue le courrier en vélo; ou chômeur dont la femme est partie à cause des déboires financiers de son mari.

Les victimes sont toutes attachantes. Et Bruno ne devient pas plus méchant, il s'attendrit même d'un de ses "adversaires" qui s'est recyclé en vendeur de vêtements pour homme. Il vient près de l'assassiner à coup de machette, mais préfère se faire une grimace lorsqu'il se voit en train d'asséner des coups dans le vide.

Le tueur n'est pas sérieux.

Toutefois, Costa-Gavras a conscience du malaise qui sévit lorsqu'on est au chômage : les pubs glamour tapissent le film, que ce soit des femmes à moitié vêtues, des autos sports ou des annonces de croisière, toutes les pubs sont bien cadrées et montrent ce qui a déjà été accessible au travailleur mais qui ne l'est plus au bénéficiaire de l'État.

Costa-Gavras disait à ce propos :

The advertisements are linked to the character. I didn’t put them just to make an anti-publicity comment. The character, just as the majority of people, is surrounded by these advertisements that propose very beautiful things that stimulate him. But he can no longer afford what is being advertised. That’s a big frustration. That participates also in the loss of his self-esteem.


Bruno affronte celui qu'il croit être son plus grand adversaire : le présentateur technique de Arcadia, ou Bruno aimerait bien travailler. Il se rend 2 fois chez Raymond Machefer, grand buveur, peu sexy, grand tombeur.

La première fois, Bruno casse une vitre et s'infiltre dans le domicile. Puis quand Machefer se pointe, aux petites heures, avec une conquête, Bruno abandonne momentanément son plan.

Il y revient et s'assoit patiemment au bureau de Machefer pendant qu'il rêvasse à sa nouvelle position d'ingénieur chimique chez Arcadia. Mais lorsqu'il se réveille, c'est Machefer qui pointe un fusil en sa direction et qui semble prendre le contrôle.

Mais il est complètement bourré.

Bruno réussit à le convaincre que c'est un de ses grands fans, il l'attendrit en lui disant qu'il est lui aussi ingénieur chimique, au chômage depuis plus de deux ans, et qu'il voulait lui en parler. Bref, Machefer est trop saoul, il l'invite à prendre un coup.

Tout un coup.

Il mélange cognac et vodka (pouah!) à quelques reprises jusqu'à ce qu'il s'effondre sur la table. Bruno en profite pour allumer le gaz en croyant l'asphyxier. Mais Machefer résiste.

Toutefois, son premier réflexe est de s'allumer une clope. Et boum!

La dernière scène, énigmatique s'il en est, montre Bruno au restaurant d'Arcadia en train de prendre l'apéro avec ses nouveaux collègues (car il a eu le poste!). La scène est une réplique de celle ou Bruno vient tâter le terrain alors que Machefer prend lui aussi l'apéro à ce resto. Bruno finit par quitter le restaurant, et Machefer ne rencontre pas vraiment Bruno.

Mais dans cette dernière scène, Bruno est attiré par une femme assise au bar qui, dans la scène précédente, vient d'imprimer la photo de Bruno... exactement comme Bruno obtenait les photos de ses futures victimes en passant une annonce dans le journal.

L'arroseur arrosé?

Cette femme, que nous n'avons jamais vue, l'incite à se rendre au bar ou il demande des clopes au barman. Bruno et la femme se regarde. The End.

Qui est cette femme? Est-ce justement une chômeuse qui s'apprête à tuer Bruno pour prendre son poste? La maîtresse de Bruno (nous savons que Bruno a eu une aventure il y a un certain temps, sans pour autant que Costa-Gavras n'insiste sur ce fait)? Aucune de ses réponses?

J'ai eu un étrange feeling à la fin du film. Et si c'était l'équivalent du doppleganger dans Twin Peaks (David Lynch)? Ou ce corridor que Fred Madison (Bill Pullman) traverse dans Lost Highway?

Heureusement, il ne devrait pas y avoir de Le Couperet 2, le retour de Bruno.

Ce film est tiré du livre The Ax de Donald Westlake. Si vous ne savez pas quoi m'acheter à Noël :)

Je vous suggère aussi l'excellent article Ideology and Social Commentary in Le Couperet, publié chez Offscreen.

Chasin' The Trane

Afro Blue

20.11.06

Ell&Il, prise 17

Ils n'avaient pas la conscience tranquille à trimballer tous ces euros ces chèques de voyage et ces cartes de crédit tout cela n'était pas prévu mais il fallait vivre avec il n'y avait plus de choix il fallait aller de l'avant ou peut-être se rattraper en faisant une bonne action? Ying yang thank you mam?

Virabelle mourait d'envie de quitter le nid le lit le cercueil familial que George gardait sauvagement pendant que la Merde se tapait quelques nouveaux riches pour payer son smack; Jean-Thomas somnolait l'après-midi mais était toujours à l'affût du moment où il lui faudrait aller chercher la dose pour la Merde Toute-Puissante. Mais Jean-Thomas cogitait ça turbinait entre les tambours les neurones il avait des trompettes d'Apocalypse plein la tête et des plans de nègres full ses poches: il réussirait à faire s'échapper Virabelle et en finirait avec cette vie de merde quitte à passer par-dessus le corps de la marâtre et du bourreau.

Ell&Il, prise 16

Ils étaient arrivés à l'aéroport d'Haneda et voulaient se rendre à Shinjuku là où ils avaient baptisé tous les hôtels de la région lors de leur premier périple télépathique ils avaient voyagé dans le corps de l'un de l'autre par la pensée par le sentiment sans jamais vraiment quitter leur enveloppe sans jamais oser être impertinent ou charnel faire l'amour ne se réusumait plus à un acte physique mais bien à un état d'esprit mais ils s'amusaient à trouver des endroits appropriés pour laisser vagabonder leurs esprits grivois et fébriles comme une jeune vierge dans la Baie de Tokyo.

Ils ne payaient jamais dans le métro ils évitaient les gardiens et d'un clin d'oeil magique hop ils s'embarquaient sur le plus beau des roller coasters ils se laissaient griser sur les rails de ce pays inconnu et exotique comme les tempes d'une nouvelle morte; ils ne payaient jamais rien et c'est peut-être ce qui les perdra mais pour l'instant ils sont à la recherche de Sengakuji il ne faut pas la rater transférer à A07 pour s'en aller vers l'est vers Shiumbashi d'où ils pourraient dormir un peu somnoler entre les visages cartésiens sobres et beaux comme une multitude de coléoptères comme Clarice cette belle auteure morte trop jeune trop nouvelle trop résolument moderne.

Ils ne savaient pas qu'ils croiseraient des jeunes breakdancers sortis des années 80 à Toranomon ni que transférant depuis Akasaka vers Tameikesano une bande d'étudiants les bousculerait le temps d'un gomen nasai bien senti bien émotif imprégné de respect impossible de le sentir autrement puis le temps de resomnoler jusqu'à l'arrivée à Akasaka-mitsuke d'où ils auraient pu transférer et prendre la ligne rouge vers Tokyo centre-ville ou continuer vers l'ouest jusqu'à Shibuya: mais ils se seraient perdus.

Ils optèrent plutôt vers le nord en transférant sur la ligne rouge ouest la Ligne Marunouchi où ils arrivèrent à Yotsuya puis rapidement à Shinjuku-gyommae puis Shinjuku-sanchome et finalement Shinjuku! Shinjuku! Shinjuku! Nom magique parmi cette horde de signes incompréhensibles malgré les accents cassés tentant d'aider les marmots égarés are you lost what are you looking for can I help you et ces questions pouvaient s'enchaîner pendant des minutes des heures des jours jusqu'à ce que poliment quelqu'un comprenne ce que les étranges disaient jusqu'à ce que politesse oblige on ait pu renseigner la femme et l'homme blancs et poursuivre notre petite vie d'abeille bien rangée.

Shinjuku où leurs corps allaient s'abandonner comme jadis au cimetière Côte-des-Neiges où la mémoire des morts fut honorée maintes et maintes fois sous une lune absente ou pleine peu important que l'astre satellite brillât ou non n'était nécessaire que deux sexes désireux de s'émanciper là maintenant maintnow pour le plus grand plaisir des amants désinvoltes qui se donnaient rendez-vous marie-jeanne au bec pour explorer les tombes et les ancêtres d'antan.

Ils commèrent leur expédition salvatrice au Toyama Park où surprenant deux écureuils en plein ébats ils eurent des idées phallacieuses et après quelques caresses coquines derrière les cerisiers et devant quelques animaux au nom inconnu ils se ruèrent vers le Rihga Royal Hotel duquel ils visitèrent plusieurs des 127 chambres; pour 31 000 yens ils auraient la paix tandis que les voyageurs d'affaires les saluant ahuris se demandaient qui étaient ces deux jeunes tourtereaux à peine vêtus; les plaintes fusèrent quelque trente minutes suivant leur arrivée puisqu'Elle se plaisait à hurler aisuru watashi kennayo! aisuru watashi kennayo!

Traversant Okubo-Dori jusqu'à Meiji-Dori ils dévalèrent la côte vers le Sunlite Shinjuku Hotel beaucoup moins cher (10 000 yens) mais également moins élégant ce qui donna lieu à un quiproquo qui engendra un suicide sur-le-champ: le directeur prenant les deux amoureux pour des voyous les somma de quitter son hôtel immédiatement; lorsque magiquement Il sortit de son sac les 10 000 yens bien entassés les uns sur les autres le manager n'eut d'autre choix que de se donner la mort, ce qui fit un bel auto-dafé; du coup Il reprit ces 10 000 yens faignant d'être outré et ils allèrent se donner l'un à l'autre dans la salle de bain, proprette.

Ils descendirent ensuite au Listel Shinjuku Hotel où ils décidèrent de profiter du bar lounge puis de la piscine et du sauna le but étant évidemment de foutre un joli bordel dans cet hôtel somme toute correct mais manquant de passión; ils arnaquèrent un couple de riches Berlinois qui revenaient d'une excursion sexuelle en Thaïlande (ils s'en vantaient); la femme d'une quarantaine d'années s'étaient fait refaire les seins le printemps passé c'était comme des trempolines olympiques Il avait presque envie de les croquer pour voir s'ils exploseraient l'homme était bien mis la quarantaine aussi un peu bedonnant mais quand même assez en forme assez pour se taper deux jeunes oiseaux rares venus se farcir une ville démente débile irréelle.

Après quelques vodka jus d'orange et autres drinks plus exotiques au tour de la piscine qu'ils étaient seuls à exploiter Elle retira lentement son top pour attirer le gros german cat vers Elle; Il savait quoi faire Il n'avait qu'à manoeuvrer lentement avec sa Berlinoise la faire se pâmer un peu pendant qu'il la limerait dûment puis au bord de la pamoison Il aspirerait son âme avant de la laisser choir dans le sauna dernier réceptacle pour sa carcasse de putasse.

Elle détachait son string de sa main gauche pendant que berlinois matou dénouait le cordon de son maillot pensant s'envoyer en l'air cette jeunette avant de ronfler entre les ballons de volleyball de sa tendre verheiratete Frau; alors qu'Elle se dévoilait dans toute sa splendeur ô drame le matou s'effondra demanda son bronchodilatateur en allemand mais son adorée s'affairait déjà sur le mât d'Il qui n'eut d'autre choix que de décharger promptement pour mettre fin au supplice; Il lui asséna un coup de genou en plein front qui le lui fendit sa lèvres faisant s'évacuer les derniers délices qu'elle goûtat; Elle&Il se remballèrent paniqués prirent les cartes et les liquides et se dirigèrent vers la plus proche bouche de métro.

Prochaine station: Mont-Royal.

Ell&Il, prise 15

Virabelle vire au violet en apprenant qu'Elle n'est plus enfermée à longueur de journée à regarder des soaps minables en rerun pendant que George aiguise son fer chaud en usant sa bite à chaux; Virabelle rêve de liverté de freedom en anglais de hip hop et de gros char chrômés elle veut pimper son char pour être rutilante comme une Ferrari sur Ste-Cath pendant le Grand Prix mais elle n'a que 11 ans elle ne peut pas savoir que ce n'est pas une vie que la vie n'est pas une partie de plaisir que c'est plutôt un échange de salive contre une poignée de liasse une décharge dans ta face que c'est pas le vice qui manque ni les taloches ni les matantes endimanchées c'est au creux des reins que résonnent la chair du leurre et Virabelle malgré sa prépuberté devrait y goûter sans tarder c'est la plus jeune faut pas la gâcher.

La Merde suffoque dans sa colère alors que sa Grande a réussi à percer son faux-filet sa toile finement tissée pendant 17 années le bonhomme parti avec les bouteilles et les du Maurier mais elle avait su entraîné ses deux hommes à bien tenir en laisse l'Elle magnifique qui faisait la jalousie de tout le quartier tout le Verdun Beach ensoleillé qui pavanait sur balconville lors des journées étouffantes de juillet.

La Merde ressassait dans sa tête ses erreurs je n'aurais jamais dû laisser George s'en occuper s'est un incapable passe son temps à se crosser en pensant à des cartoons japonais faut-tu être cave! À quoi j'ai pensé de confier ma vache à lait à un abruti obèse édenté un fouetteur malhabille et un branleur-né? Je pourrais me tirer une balle que ça ne changerait rien au moins il me reste Jean-Thomas lui au moins comprend son rôle dans cette famille faut s'occuper de Virabelle pas qu'elle se sauve comme Elle faut réussir à la contenir lui montrer à sucer et à faire décharger avec habileté avec économie faut que ça vienne pas que ça saigne faut que les faces de la reine continuent à s'empiler pas envie de me taper le proprio pour pas avoir à payer le loyer ce mois-ci j'ai ma dignité de vieille fille de veuve de femme bien de femme respectée faudrait pas me prendre pour une traînée.

Ell&Il, prise 14

L'amour suprême l'amour qui glisse sur le dos d'une harpe désaccordée mais qui roucoule entre les doigts saccadés du grand St-John Coltrane et qui transporte nos amoureux au fin fond d'une mer de miel doux et sombre comme une toile aux mille tons aux mille altérations aux mille illusions; l'amour suprême présenté sur un plateau d'argent entre la calèche du sexe et les pigeons voyageurs du Times Square du carré Dorchester au creux de la main de Jim qui dormait au Père Lachaise et qui a trimballé ses pénattes en Californication; la moue suprême que fit la Merde lorsqu'elle apprit que sa merde sa progéniture son autre moi s'était rafistolé l'ego avec un moins que rien un autre vagabond va-nu=pieds va sans dire un autre val de Vacant Ville vilain petit canard au nez crochu fée carabosse et gnome volant.

George n'allait plus tenir en place à cette nouvelle Jean-Thomas se retenait bien de répondre et d'essayer de mettre un peu de join dans ce taudis sordide il ne fallait pas couper l'envie assassine de la Merde il fallait coûte que coûte entretenir le vice le Mal l'essence foncièrement néfaste du personnage irosarcacynique qu'Elle avait dû supportée pendant une décennie et des poussières il pouvait participer à son émancipation L'aider à s'extirper des griffes du loup mais peut=être que la jalousie poindrait au loin au bout du tunnel doré qui ne brillait plus depuis longtemps qui n'avait au fond jamais brillé mais qu'il aurait bien aimé traverser autrement qu'à genoux une queue dans la gueule et une autre dans le cul.

Jean-Thomas se réjouissait pour Elle réussisait où lui avait échoué mais il s'en crissait il s'en contre-saint-ciboirisait il aimait même à le dire au parc Lafontaine je m'en contre-saint-ciboirise d'être malheureux tant que ma grande soeur s'en sorte tant qu'Elle soit vie et paix je pourrai pour le sacrifice de l'Homme me tarir et me remplir de jouissance inutile pour le plaisir des uns et la décharge des autres; je serai le martyr guénillou du Bois de Boulogne qui rampera sur ses genoux pour sauver les jeunes filles à l'ombre des cerisiers en fleurs liquides sous l'effet du héros gazoline du héros héroïne de l'opimu du peuplue injecté à froid.

Ell&Il, prise 13

Il L'avait enfin retrouvé! Le croyez-vous? Après tant de péripéties inimaginables avoir emprunté tant d'autoroutes sinueuses et merveilleuses comme la tasse de café qui se déverse en slow-motion sur mon imprimante en perdition collante; les notes du piano grisaient les convives alors qu'ils s'embrassaient à nouveau comme au temps des cerisiers en fleurs au temps des merisiers qui se meurent sous l'échaffaud des belles de jour sous les touches noires et blanches de la berlue collective qui poinçonne les lilas écarlates.

Il klaxonnait d'amour comme un canard dans un saxophone ténor qui hurle et gémit des notes que l'on ne reconnaît pas auxquelles on ne peut pas donner de nom qui s'enchaînent commes des étincelles des firmaments des arc-en-ciel de béton sonore un mur une couche un raz-de-marée de quadruple-croches syncopées et asynchrones; une mélopée une prosopopée une ecchymose sur un bas de nylon chiffonné comme la girafe qui attend au bureau de poste qu'on la malle au plus sacrant.

Il s'embrassait sous les auvents sur les tables des cafés de St-Germain sur la table de pool au Quai des Brumes sous la statue de la Liberté et les passants les regardaient admiratifs malgré leurs tatous et leurs piercings malgré leur mauvaise odeur collective et leurs yeux exorbités malgré leur apparence répugnante et vile comme le cobra qui se trémousse à l'approche de l'agraffeuse de son liquide comme des scénarios volants des éruptions cutanées spontanées et belles comme la couleur du sang ou l'odeur du vent.

Leurs langues agissaient comme des sangsues assoiffées de sang - ne sont-ce pas ce qu'elles savent faire de mieux? - comme des cétacés attirés par des cachalots androgynes et superbes comme une vente de garage sur la main entre deux piqueries et une discothèque branchée et huppée sur St-Laurent ou 5th Avenue Montparnasse Harajuku doux Harajuku des nights clubs et des femmes rose aux dessous indiscrets aux attraits sans pudeur et aiguisés comme les lames qui attisent la langueur de Tes songes.

Il La caressait comme on aiguise un crayon à mine avec passion et précision avec mansuétude et perversion Il traversait ses yeux avec Ses ongles sales et beaux comme une tondeuse de banlieue comme une terrasse remplie de who know's who c'est le printemps et c'est l'été les femmes sont déshabillées et Jean Deadwolf Leclerc s'en prend aux nouveaux bands les traitent de mangeux de guimauve pendant qu'il se fait pousser la bédaine à Mexico.

Elle Lui suçotait la langue pour qu'Il se rappelle bien de ses formes et de son arôme pour que ce muscle si délicat et fort comme une rapace en plein désert d'Australie pernicieux et savant comme le singe qui mange la banane par la racine; Elle Le suçotait pour empreigner son souvenir d'un mouvement intarissable d'une souvenance terrible et perfide qui Le hanterait toute sa vie durant et même après la mort après la putréfaction après la trasmigration et la transsubstantiation; qu'Elle l'eût sucé autrement aurait été impensable il fallait que Sa langue Elle suce avidement savamment comme on ne montre pas à un vieux bananier sous le mont des Oliviers comment faire de vieilles grimaces; Elle se donnait à fond dans cette sucerie de langue comme si c'eut été une sucette un bonbon un caramel fondant et crémeux un chocolat au rhum une rivière de Rhum & Coke un fleuve de Tequila Sunshine sur un édredon de mousse torride et belle comme Free Tone de Richard Cole avant-garde batterie agressive piano mélodiquement acoustique modal.

Il Lui rendait la pareille en se laissant sucer Il sentait son muscle se détendre jusqu'à ce qu'il devienne mou comme un mal d'amour loco locasse qui se fracasse en plaines d'Abraham hennissant; une calèche l'eut renversé qu'il n'eût pu s'en apercevoir ce muscle devenait guimauve guimol guignol Il devenait cette mollesse ce liquide sonore et sexy comme un cendrier rempli à rabord un cendrier rempli muerte, baby.

40 % de mes visiteurs sont français!

C'est toujours très plaisant d'être lu, mais ça l'est encore plus lorsque les visiteurs sont étrangers!

Ainsi, depuis que je me suis inscrit au Festival de Romans, le nombre de Français qui lisent LKM a triplé!

Et que dire de la communauté MyBlogLog que j'ai découverte par la même entremise :)

Donc merci de me lire, cousins cousines, et j'espère vous chatouiller les tympans avec mon accent :-D

17.11.06

J'adooore Katerine! Les vidéos

Écouter Robots après tout n'a rien à voir avec Katerine live. Voici donc quelques vidéos qui me rappellent énormément le concert que j'ai vu à Québec.

Ces Êtres humains suivi de Excuse-moi (le concert a commencé comme ça)



J'adore



La fin du concert donné à Québec



Maintenant allez écouter du Ozzy Osborne... à l'envers :)

Ell&Il, prise 12

Il n'avait pas faim car depuis 4 jours Il La cherchait sous son lit dans ses armoires sous dans le frigo sans dessus dessous des draps maculés de rouge à lèvres qu'Il ne Lui reconnaissait pas Il s'était encore fait prendre dans les jeux de l'amour et du hasard dans les ruelles sombres de Bleston ou de Reykjavik peut-être celle d'Hanoi ou de Beyruth ou même de Ste-Thérère; chose certaine Il ne reconnaissait pas la femme qui gisait dans son lit à l'endroit où Elle aurait dû gémir; il était certain qu'Il n'était plus sûr de rien et que même dans un zoo Il se serait senti plus en sécurité plus sûr de Lui moins perdu dans la brume de ses bouquets et plus en confiance qu'Il allait retrouvé ses esprits égarés au gré des promenades nocturnes à l'orée des jeunes filles en fleurs des jeunes hommes imberbes et élégants comme une pluie acide en plein Sahara.

Il n'avait pas faim et pourtant Il aurait aimé la croquée cette inconnue cette va-nu-pieds cette jolie chose qui semblait inerte et joliment blanchâtre macavérique cadabrement belle comme la soie qui se défile sous les doigts de la tricoteuse-batteuse qui au champ laboure sur les saisons pluvieuses de Tokyo Cocktail comme les jeunes filles qui déchirent leurs blousons en écoutant de la pop germanique à cheveux crêpés; Il aurait aimé que sous Ses dents Il sente la chair fraîche de cette demie déesse inconnue incomprise prise entre deux chaises entre deux vases de terre morte les linceuls ne suffisaient plus à embellir les cicatrices qui parcouraient le visage de cette midinette inconnue assassinée (?) prise au piège dans cette guêpière surprenante qui rendait Son membre plus masculin qu'il ne l'eût souhaité moins animal pourtant que lorsqu'Il L'avait vue pour la première fois sur le toit d'un loft dans le Vieux-Montréal qui communiquait par les toitures avec le Vieux-Port celui oû habitent les gueux et les androgynes ceux et celles qui parcourent le chemin de fer qui relie Lachine à Ville-Marie en passant par LaSalle et Charlevoix.

Il n'avait pas faim et comme si une voix (in)connue Lui chuchotait doucement mais qu'attends-tu donc pauvre con qu'attends-tu donc pour planter tes incisives à même sa chair se durcissant se calcifiant se déconcrissant sous ton touché western kidnappant Ta nouvelle femme comme dans ce western pendant lequel Clint Eastwood l'oeil hagard Te regardait comme s'il allait te buter comme s'il allait t'enculer avec un cactus; Il avait tout dégueulé en se disant que c'est Elle qu'Il aurait étranglée s'Il n'avait pas été aussi bourré qu'il était temps qu'Il La retrouve avant de faire des bêtises plus grave comme s'ouvrir la jugulaire par erreur ou dévaliser une banque de sperme ou gravir l'échelle du désir en ruminant du Arthur H.

Il était grand temps qu'ils se trouvent pour mieux se panser.

14.11.06

J'adooore Katerine! Suite et fin

Depuis jeudi j'ai passé des moments incroyables fantastiques innommables. Katerine est une bête de punk et métal brûlant. C'est un incroyable fouteur de merde diabolique.

Il est passé à travers toutes (oui TOUTES) les chansons de Robots après tout, même les plus injouables comme Patati. Il est allé revisité Je vous emmerde et le Poulet du rimailleur.

Pendant Marine Le Pen je pensais que le toit de l'Impérial allait s'effondrer. Flabergasté que je vous dis.

Après trois minutes, mon billet était rentabilisé. Tout a commencé par Ces être humains puis ils ont enchaîné avec Excuse-moi. J'ai dû explosé les tympans de mes voisins mais ça ne les a pas arrêté de faire le pogo.

Black Sabbath, Noir Désir, Nine Inch Nails, et le même sourire arrogant que Johnny Rotten avec des projections et des chorégraphies surréalistes pendant J'adore alors que Katerine était seul au drum: oubliez les claviers techno, c'était un show punk-rock comme j'en ai rarement vus:

H A L L U C I N É et H A L L U C I N A N T.

Ell&Il, prise 11

Pour Olga

Elle n'avait rien mangé depuis 5 jours 5 jours qu'Elle errait dans les ruelles entre Paris Amsterdam et Brooklyn à chercher un bout de pain un bout de cul un bout d'amour tendre à se mettre sous la dent; Elle errait comme une âme esseulée un joint en manque de filtre d'amour Elle errait comme les louves égratignent les vulves fleuries car c'est en ces instants incertains que butinent les colmateurs de brèches imaginaires; Elle volcanisait au creux des reins verges membres titanesques et virils comme la proie facile et les straights no chaser; Elle explosait de hargne à la recherche de Son amour de toujours Son amour invisible et impossible transmigratoire transsensuel.

Elle n'avait rien bouffé depuis 5 nuits 5 nuits à se tortiller le clitoris de faim à s'amouracher du béton armé et des héros gazoline qui se laissaient caresser à distance pendant que le smack ne faisait plus effet; Elle n'avait rien bouffé et pourtant Elle se sentait nouvelle éternelle fraîche comme l'eau de rose qui coule sur le dos du canard éventré comme le chameau assoiffé qui dévore la brebis égaré ou comme le crocodile édenté qui quémande une touffe d'herbe fracassée; Ses yeux exorbités n'en finissaient plus de finir de s'égosiller sous les palmiers des lampadaires humides et bandant comme le nouvel antisudorifique pour homme.

Elle ne boufferait rien tant et aussi longtemps qu'Elle n'aurait pas retrouvé son chemin parmi les cadavres qui formaient une embûche incroyable une bûche innommable un énorme four crématoire en plein cimetière une vision d'accalmie tendre et pitoyable comme une croix plantée en plein coeur belle comme le puzzle de tes cheveux (la Merde frotte la tête de Jean-Thomas qui hurle tu me fais mal mais la Merde s'en fout elle frotte elle frotte jusqu'à ce qu'il saigne jusqu'à ce qu'il soit galeux qu'il fasse pitié puis lorsqu'il saigne bien qu'il est bien maculé elle frotte sa tête entre ses jambes pour l'embaumer elle frotte sa tête entre ses jambes pour l'immuniser contre la cruauté du monde elle frotte sa tête entre ses jambes et soupire encore mon ensanglanté; George aime couper les cheveux des petites filles avec une scie mécanique il trouve ça tendre comme le regard d'un cheval à l'abattoir il aime torturer les jeunes filles avec sa scie il la passe sur leur poitrine pour sentir le vrombissement mécanique sur la chair en charpie).

Puis Elle se décida à bouffer pour aucune raison la faim La tenaillait Elle n'en avait plus rien à foutre de Sa croisade incensée de Sa recherche du temps perdu qu'Elle ne retrouverait jamais dans les ruelles écarlates d'Harajuku derrière le Quai des brumes à l'aube de la Fourmi Atomik en Fleur ou du Fessier électrique Elle se décida à croquer un gros rat pustulant qui la sustenterait le temps d'amasser assez de fric pour se payer un shish-taouk une poutine un kebab une pointe de pizz' à 0,99$ avec un Coke un 7-UP un Fruitopia ou même une Bud oui une bonne Bud froide non une Boréale tiède ou une Kilkenny chambrée oui une Kilkenny et plusieurs Guinness plusieurs Douglas Scotch Ale et des pintes et des pintes de Blood de Bloody Mary de Bloody Merde ou de George Sanglant de George Sanguinolent Elle n'est pas particulièrement violente Elle veut simplement en finir avec la médiocrité avec Sa médiocrité héritée avec cette famille dirigée par la Merde Toute Puissante créatrice de l'Inconscience et de l'Inconséquence.

Elle dévora le rat en trois bouchées en commençant par la tête il n'offrit aucune résistance Elle put le croquer avidement sauvagement comme une tigresse en pleine savane comme une ogresse en plein conte de fée qui tourne mal pour les petits enfants qui s'aventurent dans la forêt enchanté de la louve céleste; Elle déchiqueta son corps boursouflé en un claquetis de molaire extraordinaire comme si elle fut emprise à une crise de porphyrie aigüe et subite; Ses canines s'allongèrent de quelques centimètres Elle sentit sa machoire tressaillir sous la force suspecte et imprévisible Elle engloba tout le corps du muridé puis d'un coup de langue rapide rappelant celui du gecko des neiges Elle passa la queue du mammifère omnivore entre ses incisives centrales.

Elle tenait un peu mieux sur ses pattes après ce repas express mais ô combien satisfaisant Elle sentait le pouvoir porphyrique prendre une certaine emprise sur Elle comme si soudainement Elle allait devenir vampire et terroriser les beaux gosses des nights clubs; mais non Elle voulait toujours Le rejoindre et arrêter cette vie de merde cette vie de moins que rien cette vie qui ne méritait pas d'être nommée comme la peinture pour laquelle Lacan demanda qu'on construisît un cadre à double fond et sur laquelle Masson peignît une autre œuvre par-dessus.

Elle tenait un peu mieux sur ses grandes échalottes mais aurait préféré qu'Il la prît doucement entre des draps de satin jaune comme le soleil couchant jaune éteincelant et brillant comme les larmes d'Elle ses larmes qu'Elle ne refuse plus de laisser couler jusqu'à Son ventre pour noyer Son corps dans un lac de sel.

9.11.06

Ell&Il, prise 10

Il avait perdu son cellulaire son portable son cell ses marbles Il perdait l'esprit la vue l'odorat les sens à l'idée d'avoir perdu son Elle ses ailes du désir comme si Wim Wenders Lui avait coupé les jambes et les ailes d'un seul coup de faux Il fouillait dans ses poches à la recherche du paquet d'allumettes perdus Il avait Lui aussi noté son numéro entre deux bâtons de soufre et c'est au métro St-Michel qu'il a transféré et qu'Il a peut-être perdu le calepin cancérigène; Il transférait vers Snowdon Côte Vertu les Halles Châtelet pour se procurer du brun parce que le green c'est à Berri qu'it's the best.

Il avait perdu l'esprit entre son cellulaire et son clavier et bloguait en espérant La retrouver à St-Germain-des-Prés alors qu'Elle se pavanait dans Little Italy en compagnie de Maxine et Marty; Elle les avait rencontrés sur Staten Island en attendant le ferry ils avaient traversé Wall Street puis monté vers le nord vers Times Square vers la bibliothèque nationale le Guggenheim vers la 5e salle où ils pensaient voir Steve Coleman avec les Five Elements; Il avait oublié son cell chez Elle ou entre deux wagons de métro ou lorsqu'Il s'est endormi dans le RER direction Charles-de-Gaulle ou peut-être dans la navette vers Pierre-Elliot Trudeau ou en haut de l'Empire State Building duquel Il regardait dans l'édifice d'en face une grande rousse qui se déshabillait lentement mais sûrement en écoutant un jazz éclectique un jazz planant un jazz d'un autre temps d'une autre dimension Il se croyait dans le corridor de la 4e dimension dans Lost Highway Il aurait aimé plongé dans le vide et attrapé la rousse par les chevilles gravir gracieusement ses mollets en plantant ses crocs dans ses cuisses pour se frayer un chemin jusqu'à son intimité de feu et de hargne. 

Il avait perdu la boule en même temps que son portable entre les Invalides et l'Assemblée Nationale près du Musée d'Orsay après avoir visité les Tuileries pour une ixième fois avoir snobé le Louvres et l'Opéra être débarqué à l'improviste chez Mandriva métro Sentier pour dire bonjour aux potes d'autrefois à Céline à Frédéric métro Outremont où il Fred s'était installé avec sa famille le temps d'un hiver plus froid que français plus chaud que sibérien; Il avait pris par Côte-des-Neiges pour La rencontrer chez Olivieri mais la librairie était fermée pour rénovation parce que les voyous dans bas de la côte avaient encore saccagé les rayons de livres juifs avaient pillé les traités de la Sainte Église et ceux du grand illuminé d'Asie ils avaient proféré des menaces aux propriétaires avaient taggé la devanture de slogans stupides comme Allah Is Everything tandis que les bandes de cathos extrémistes se vengeaient sur la mosquée de LaSalle en l'incendiant.

Mais Il n'en avait que faire de toutes ces conneries inter-gang Il ne voulait que retrouver ce foutu paquet d'allumettes qu'Il avait échappé à la Porte Dorée près de la Porte de Charenton et de Liberté Il aurait voulu L'appeler depuis chez Marta près d'Hôtel-de-Ville ou était-ce de Chemin Vert c'est entre les deux près de cette boulangerie où on avait tout de suite reconnu son accent vous êtes canadien non je suis québécois ah oui c'est ce que je disais non vous ne comprenez pas je ne suis pas canadien je suis québécois mais c'est quoi la différence mon petit ben la différence c'est que votre bon roi nous a abandonnés parce que ses coffres étaient vides et que les Anglais vous ont fourré une volée sur les Plaines d'Abraham et que depuis on est déchiré entre deux identités deux langues deux cultures c'est miraculeux qu'on ne souffre pas de schizophrénie collective.

7.11.06

Ell&Il, prise 9

Elle allait finalement Le rejoindre après avoir traversé plusieurs villes plusieurs pays plusieurs continents et pourtant ils se sentaient si près l'un de l'autre comme s'ils ne se quittaient jamais comme s'ils ne faisaient qu'un et qu'ils n'avaient pas à se parler pour se comprendre ni à s'écrire ou s'appeler ils se télépathisaient dans le métro sur un banc de parc en avion ou sur le pouce; il n'y avait pas d'endroit privilégié pour communiquer ils n'avaient qu'à être pour se sentir pénétrés de l'autre pour que solitude et sollicitude se joignent main dans la main et fredonnent une ode à la vie à l'amour.

Elle avait traversé le pont Champlain Jacques-Cartier Neuf Brooklyn et de Tokyo pour déboucher dans Ginza un quatier pas terrible puis au théâtre Kabuki tout en traversant le parc Hama Rikyu le nouveau pont est laid le vieux pont donnait l'impression de pénétrer dans une petite bourgade puis c'est l'immeuble Fuji TV et un autre pont le Rainbow Bridge puis c'est Shinjuku la nuit et ses néons incalculables c'est une féerie de signes qu'Elle ne comprend pas Elle évite les voitures la fourmillière s'avance vers Elle ne sait pas quoi faire Elle a peur Elle veut qu'Il soit là qu'Il la sauve qu'Il l'extirpe de ce cauchemar kafkaïen mais la réalité La rattrape une Toyota La heurte Elle fait un 360 en l'air puis Elle reconnaît les contours de Staten Island l'énormité qui y trône qui pointe vers l'Atlantique vers le pays donateur de l'horreur la Dame liberté celle libre de vous acheter; Elle déambule dans les petites rues européennes de Wall Street Elle ne sait plus quelle heure il est il doit être 9 heures la ville fourmille de costards d'espresso et de tailleurs Burberry Elle voudrait être dans Little Italy et Elle y est Elle voudrait être dans le Brooklyn de Harvey Keitel et de Paul Auster dans Smoke et Elle y est mais Il n'y est pas Il est trop occupé à fumer sa dernière clope avec Jarmusch qui relate la cigarette après l'amour sous la pluie pendant les tempêtes de neige après et avant le déjeuner.

Elle avait griffoné Son numéro de téléphone sur un paquet d'alumettes mais Elle la jeté à Tokyo à Paris à Montréal à Portland Elle a grillé des Marlboro avec Joye dans l'Iowa en penssant à Adjani qui venait de tourner un truc super un truc vraiment spécial bizarre particulier une merde quoi; il fallait qu'Elle Le rejoigne la télépathie ne fonctionnait plus Elle craignait qu'Il ne soit mort quelque part dans une ruelle sombre près du Rainbow Bridge où le Tokyo du 20e siècle côtoie le futuriste Harajuku du 21e.

Elle désespérait de pouvoir Le toucher Lui parler L'écouter Le sentir Le vêtir Le dévêtir et Le manger de sa langue râpeuse Elle sentait ses cernes englober ses yeux s'exhorbiter se déglober Elle voulait les avaler pour mieux voir sa pourriture Elle aurait tout donné pour qu'Il soit là et Il l'était et Il l'était.

J'adooore Katerine!

Le chanteur (oui c'est un homme, Philippe pour les intimes) sera à Québec jeudi avec sa bande de poupounes à chandail rose et à perruque blanche. Je porte mes deux billets près de mon coeur (ok dans mes poches) et j'ai hâte de danser sur Excuse-moi et ses autres classiques dignes des plus grands anti-héros.

Côté post-post-moderne, on ne fait pas mieux.

Pour votre grand plaisir, les vidéos de Katerine, un pur délice d'antistar. Autant les textes font résonner la mort de la poésie, autant la musique me rappelle Nine Inch Nails.

Une mise à jour après le show!

6.11.06

Ell&Il, prise 8

Il La voyait souvent morte au bout de son sang sous un saule-pleureur au cimetière Côte-des-Neiges Il pensait à tous ses bons moments passés entre les tombes à batifoler comme des enfants à se souvenir de ses petits délices comme Bobino l'après-midi et Fanfan Dédé le matin avant les Satellipopettes; Il se souvenait de Bob Barker et des midinettes qui lui servaient de faire-valoir (ou était-ce le contraire?); Il se souvenait de toutes ces conneries alors qu'Il eut préféré se souvenir d'Elle; Elle et ses jambes à perte de vue à perte de souffle Elle qui d'un seul doigt l'empêchait de se défoncer la tronche par un baiser un seul ou plusieurs des trillons à la fois de la verge à la glotte il en pleuvait à grandes gorgées douces et blanches comme le nectar des vierges déflorées.

Il La voyait pendu au bout d'une branche du saule-pleureur bi-centenaire qui trônait à l'entrée du cimetière Côte-des-Neiges; la plupart du temps les reflets des astres reflétaient dans les yeux d'Elle comme une illumination divine le matin comme le soir; la lumière La transfigurait et au moment où Il voulait pleurer de joie toute l'eau de son enveloppe humaine un sourire Le transperçait comme si Elle revivait au sommet de ce saule qui dort au pied du mont Royal.

Il La voyait pendu au bout d'un fil de fer suspendu entre vie et terre et mort d'effluves sanglantes comme la brise qui crachine un vent de fiel archange et limpide comme l'air du temps perdu entre les tombes; Gabriel et quelques anges Les entouraient Les enroulaient dans leurs bras exsangues et Les narguaient alors qu'ils flottaient au-dessus à travers eux comme des marionettes mal guidées narguantes et embêtantes comme une belle-mère lors d'une nuit de noces; ils Les caressaient Les rendaient plus beaux redessinaient Leurs traits Les défiguraient pour mieux Les remodeler; ils s'amusaient de la mort d'Elle comme on surprend un adolescent pratiquant un seul devant Dieu; ils s'amusaient de Sa mort comme ce n'est pas admis au temple des loups-garous sans charme et sans âme: leur Dieu tout-puissant de ciel et terre créateur serait probablement en beau fusil.

Il La voyait pendu au bout de leurs rêves et tout en déchargeant et en maculant le restant de fidélité qu'il avait pour Elle Il tordait son sexe le tournait dans tous les sens pour le rendre plus laid plus minuscule Il l'étirait le griffait Il prend un couteau et y forge des vers Il ne crie ni ne pleure Il prend son mal en silence pendant qu'Elle le dévisage du haut de sa mort végétale; Elle prend des allures verdâtres moroses la mort n'est vraiment pas rose se dit-Il pendant qu'Il pisse le sang et qu'Il redécore le siège de la dernière demeure de Sa muse Sa sublimation Son ultime raison de souffrir.

Pendant qu'Il mourait au bout de son sang Gabriel lui dit arrête arrête Elle vit en toi en ton coeur en ton âme; là-haut Elle est au chaud Elle ne manque de rien; Il l'envoie paître l'envoie promener chier Il lui botte le cul lui dit tu n'es qu'un crisse de con que connais-tu à l'amour qu'as-tu déjà vécu demi-être drap en rabais chez Wal-Mart je ne crois pas à l'Immaculée Conception tu n'es rien tu erres depuis des vies et des vies tu crois vraiment m'impressionner? Tu n'es qu'un foutu divertissement divin une fausse couche irritante une bouteille de bière chaude à demi-pleine qui ne se vide jamais un sac à merde (la Merde se pointe et vient pleurer sa fefille elle vient toujours avec sa gang d'épaves et ils pleurent comme des Madeleine c'est Gabriel qui doit aimer la Merde pleure de la chiure par ses yeux Jean-Thomas braille du sperme par son cul et George ne dit rien ne fait rien reste là béat ne comprend pas pourquoi Elle bouge pas dit-il et Elle répond détruire dit-elle détruire dit-elle pour que le fantôme de Marguerite Duras se rue sur George qu'elle l'encule qu'elle le rosse le batte le fasse vomir à force de l'enfoncer avec une branche de saule de peuplier d'érable et de merisier puis lui asséner quelques bons coups derrière la tête au creux de la nuque pour entendre le sec crac qui le fera basculer dans les limbes cet entre-deux flottant ce no man's land des non-enfants de Dieu cette absurdité eucharistique ce non-sens cartésien la Merde est aveuglée à force de chier des yeux l'odeur et la vue en sont insupportables Jean-Thomas se vide de tout le sperme qu'il a emmagasiné pendant toutes ses années au parc Lafontaine au Bois-de-Boulogne et dans Central Park) une goutte de sperme dans l'océan des béatitudes poisseuses et vertueuses de la Mère de toutes les mères.

Le sang s'écoulait de Son sexe et Il entendait le cliquetis du revolver d'Elle Il aurait voulu Lui enlever le Lui voler le faire disapraître à tout jamais pour qu'Elle ne puisse pas en finir bêtement pendue au bout d'un saule une balle en plein coeur c'était sa roulette russe sauf qu'Elle n'avait aucune échappatoire: c'était soit la balle soit la corde, Elle n'a pas eu à choisir.

Les voix qui Lui parlaient n'avaient rien d'inhabituel elles Lui disaient mais qu'attends-Tu donc pour la couper pauvre idiot ne vois-Tu pas que Tu ne sers à rien que personne ne Te pleurera que la seule qui T'aurait pleuré a eu la bonne idée de s'envoyer en l'air avant que Tu n'y penses comme Tu es stupide en plus d'être moche pourrais-Tu tenter d'être moins répugnant de soigner Ton apparence de Te laver de temps à autre oh pas trop souvent seulement une fois par mois pour commencer; les voix étaient plutôt sympatiques considérant leur état proche des limbes on ne saurait trop en demander à ces voix car elles sont peut-être celles du Seigneur qui sont impénétrables incommensurablement belles comme Ses lèvres qui blêmissent sous le soleil de janvier.

Il La voyait souvent pendue au bout de son sang pendant qu'Il se zigouillait la bite pour mieux souffrir de ne pas avoir empêché son double suicide sa double mort immanquable à l'extrémité d'un arbre triste d'un arbre mort d'un arbre beau comme une église en proie aux flammes comme un premier ministre assassiné aux heures de grande écoute.

Ell&Il, prise 7

Elle tirait à bout portant sur la foule qui se massait à l'ombre des parapluies en fleurs de crystal doré comme la cible inhumaine qui vocifère au creux des songes en suspens; le saxophone crachait des notes diffuses et belles comme le chacal suspendu au bout de tes lèvres de givre, belle belette subterrestre aux prises avec des démons omniscients et des rêves patents de luxure et de jouissance interdite; Elle tirait tout en riant de ses connes qui se réfugiaient au sein des hommes les plus lâches et vils comme le serpent qui se faufile au sommet des acacias pour rire des passants qui se faufilent au creux des hommes sans peur, sans fleur.

Elle tirait à bout portant sur une foule bigarrée et instable comme la suspension de mon Accent 98; les essuie-glace cultivent des roses pour mieux arroser les pleurs de la Merde qui se répand en excrément pas possible au coin de Van Horne et Côte-des-Neiges; elle se vide se dévide elle vocifère « chienne de vie sale de vacherie de connerie sale » et tout le monde rit tout le monde la trouve sympatique, drôle, presque attachante; elle se vide de ses entrailles et le monde s'en porte mieux arrête de bouder un instant et cesse l'inflexion stupide et curieuse qui vagabonde entre prés et marais orageux; c'est la chute vers le vide vers le néant abyssal belle redondance belle curiosité vassalisante belle inondation de sentiments prébrodés prémanufacturisés préétablis presbytère faites taire le presbyte qu'on lui coupe la bite pense-t-Elle faites le taire sinon Je la lui coupe et Je la lui trucide et J'en fais mon porte-bonheur Je me la fais genre saucisson et Je la porterai à mon cou comme on tire à coup bandant sur une moule d'averse bi-garée.

Elle boucherait ses oreilles si Elle pouvait lâcher prise du revolver le lancer au loin pour qu'il ne La tourmente plus mais Elle ne le peut pas Elle entend clic clic clic et sens la pression des balles près de Ses tempes entre Ses seins sur Sa peau dans Son con Elle sent les balles qui La pénètrent La rendent plus belle comme un sous-marin nucléaire en eaux arctiques belle comme une soupe froide sur un homme chaud.

Elle boucherait ses oreilles mais Elle n'entendrait plus Frank Wright être Uhuru Na Umoja Elle mourrait à petit feu comme on laisse brûler les marrons des larrons en foire on les laisse griller comme le solo de batterie qui ne fait plus sens qui cache la mélodie et c'est tant mieux car la mélodie est une illusion engendrée par un semblant de cartésianisme. Elle serait peut-être moins perdue dans l'escalier de la monotonie ou de la bigamie littéraire et creuse comme un arpège esquivant la tierce ou substituant la quinte par une pinte.

Elle boucherait ses oreilles mais c'est Lui qui en pâtirait car Il ne cesse de Lui écrire des poèmes, des foutus poèmes qui ne mènent nulle part si ce n'est entre le charme et l'ennui juste au milieu comme une fine ligne à franchir sans que le spectre d'un sentiment douteux ne se pointe entre Ses cuisses et au sommet de Son mont de Vénus.

Mais la Déesse y mit flamme éparse.

3.11.06

Ell&Il, prise 6

Il échappait aux cadres liminaires des chercheurs barbus et pervers de l'Université de X en attendant sa Belle sur le perron de l'église des 100 soufrances; ces mêmes chercheurs qui au printemps 2001 l'avaient aspergé de poivre de cayenne pour en voir l'effet sur les marginaux de la société; les hamsters c'est bien beau mais c'est sur les hommes qu'il faut tester les vrais médicaments. Il échappait au regard des femmes bien vêtues puisqu'Il était invisible insatiable incorruptible inimaginablement beau comme une sépulture déterrée.

Il se faufilait comme un rat entre les trous du fromage de l'Université pour rejoindre la Femme qui amnésiait son mal de vivre son mal ivre d'amour pour une femme finie et usée à la corde au sourire marron mais aux yeux étincelants: tant que les yeux tiennent le coup, y a de l'espoir. Il se glissait entre les cratères du Mont Saint-Bruno pendant que le chargé de cours déblaterait des âneries sur la relation particulière qu'entretenait Balzac avec ses personnages, sur son lit de mort les croyant avec lui en lui complètement halluciné par son oeuvre.

Il fuyait les amphithéâtres pleins à craquer de jeunes filles en fleurs venues découvrir les vertues somnifères de lire Proust avant que la lune l'illumine le ciel endiablé de Tokyo sous la pluie automnale; Il esquivait les cours magistraux sur l'essence de la littérature française québécoise sénégalaise et acadienne se bourrant le crâne de citations de Ponge et de Gide pour mieux recracher du Gauvreau et du Van Schendel; Il arpentait les corriders de l'université la tête basse griffonant des obscénités comme «mouille tes fesses avec ma sève» pendant que les jeunes filles en fleurs riaient en catimini de sa mine déconfite: elles auraient tant voulu qu'Il vienne au 5 à 7 paroles et musiques...

Il gribouillait dans son petit cahier noir des poèmes sans queue ni tête sur l'élévation de Ses cuisses et la nature de Ses seins; Il décrivait en menus détails la géographie de Sa chatte et les bordures salines qui la délimitait; Il détaillait la forme de Son anus et la façon qu'Il envisageait d'effeuiller Sa rose de mordre les pétales et de perforer la cavité interdite; Il avait visiblement mieux à faire qu'écouter ces connards de profs ou ces midinettes bourgeoises.

Il tanguait à l'idée de passer le restant de sa vie avec Elle loin des dédales sinueux de la psychanlayse littéraire et de ses méandres boiteux de ses arcanes diffuses et de sa symbolique patente et patentée. Il bandait à l'idée de passer le restant de sa vie alité avec Elle près des dédales somptueux de Sa chair lettrée et des méandres sucrés de Ses antres.

Ell&Il, prise 5

Elle avait traversé la ville au groove d'un phat beat qui se répercutait dans ses oreilles style 70s avec des horns qui crachaient des quadruple-croches pendant que de la croupe Elle se dandinait entre les clodos et les putes de luxe d'Outremont; le bois de Boulogne l'espionnait au loin pendant que les prés fleuris s'éloignaient de ses yeux révulsés devant tant d'horreur et d'odeur de mort à l'âme.

Elle avait traversé la ville en claquant des doigts et en défiant les regards, les junkies la sifflaient alors qu'Elle les giflait c'était du whenever whoever pour les phat kids qui faisaient tourner le joint et qui hallucinaient sur ses jambes qui ne finissent plus jusqu'à la croupe dandinante.


E
lle rendait les mecs fous avec ces talons haut ces tailleurs courts et ces traits hispaniques, ces yeux en amande un délice un parfait crème chantilly un camouflage caméléonnien style guérilla envie jalousie; Elle s'était enfin débarrassée de la horde de loups celle qui l'empêchait d'atteindre son bine-aimé, celle qui la terrait dans une terreur constate de menace de coups et d'humiliation; celle qui la renfrognait et qui provoquait son urticaire, son mal d'air.

Elle déambulait légère et forte dans les rues de Brooklyn pendant que les musiciens de rue tapaient sur des poubelles pour créer des beats nouveaux et beaux comme des léopards gantés; Elle sentait les mains gluantes des clodos passées sur son corps comme lorsqu'Elle faisait la rue, comme son frère, pour feeder la Merde qui n'en finissait plus de s'empiffrer dans la poudre blanche l'herbe verte et les seringues longilignes. Elle s'en est sortie toute seule heureusement, sans l'aide de Jean-Thomas George La Merde Virabelle et les autres qu'Elle oublie volontiers.


Lorsqu'Elle danse dans les rues de Montréal les regards se détournent les automobilistes engendrent des accidents merveilleux et multicolores c'est comme un arc-en-ciel de sang et d'acier; les mâchoires se décrochent pendant qu'Elle se déhanche au rythme d'un étang de funk rivière de sex appeal abusif et agressif.

L
a bouche ouverte Elle déshabille du regard les quidams qui traînent sur St-Denis s'allument une Gauloise et continue son world tour sur la Main, aux Champs-Élysées et sur l'avenue des Cerisiers-en-Fleurs, simultanément. Elle déclame des poèmes à tue-tête avec Zazie dans le métro pour se rendre dans St-Germains via Villeray elle prend la 95 tourne à gauche sur Montomrency (ce sont les chutes) et Elle dévale à toute allure vers Lui vers Celui qui l'emmènera loin de toute cette merde loin de la Merde de George et de Jean-Thomas, malgré Elle loin de Virabelle qui vivra les mêmes supplices qu'Elle lorsqu'elle sera en âge de souffrir.

C'est l'hécatombe sur Ste-Cath alors qu'Elle laisse tomber sa veste de cuir pour montrer ses tatous : «Ell&Il» sur le bras gauche et «Rien ne sert de courir il faut mourir à poing» sur le droit. C'est la loi du plus fort ou du moins faible qui rugit dans la jungle des rues entremêlées qui mènent au paradis glauque et souterrain des corridors limpides et sonores des bas-fonds de Paris, Québec.

Who's on First?

Extra Innings

L'ami Michel partage avec nous un classique d'Abbott et Costello.

Dissection du cadavre de la littérature

Par l'entremise du blogue de Joye, j'ai découvert le blogue de critique littéraire Dissection du cadavre de la littérature.

Novices et newbies s'abstenir. Il faut au moins un bac en littérature (une maîtrise serait préférable) pour y comprendre ne serait-ce qu'une parcelle :)

J'ai bien aimé :

Je ne puis m’étendre sur ce simple et triste constat mais, comme le note Stéphane Giocanti, ce que l’on ne pardonne pas au poète (N.D.B. : T.S. Elliot, prix Nobel en 1948) c’est sa quête religieuse, cette dimension spirituelle évidente d’une œuvre révélant, «contre les océans absurdes qui battent les rives humaines», un monde qui «tend secrètement à Dieu». Chant universel, la poésie de T. S. Eliot – du reste maigrement éditée en France – qui délaisse les minauderies et les jeux de langage pongiens, effraie les petites âmes de nos contemporains, chaudement emmitouflées dans une laïcité érigée comme une idole incontournable et démocratiquement universelle, à vrai dire comme l’ultime fine pointe eckhartienne qui protégerait ces sots des ravages ou, selon le mot convenu, de l’aliénation provoqué par le questionnement spirituel.

Il y a autre chose, une autre raison qui concerne cette fois la prétentieuse certitude d’une critique universitaire sûre de son objectivité, de sa froide puissance technique capable de questionner sans relâche une œuvre, de la décortiquer ou, mieux : de la déconstruire. Pour être tout à fait franc, je dois dire que ce type de travail lorsqu’il est mené avec admiration, sérieux et sans fureur érostratéenne, outre qu’il est parfaitement valable, voire passionnant, évite le ridicule dont se parent les bluettes psychanalysantes péniblement tricotées par de petits dénicheurs de complexes oedipiens.

2.11.06

Ell&Il, prise 4

Il savait qu'Elle finirait par arriver mais la hargne qui montait en Lui était difficile à contrôler les Dunhill n'avaient plus d'effet les Camel non plus Il lui fallait quelque chose de plus fort de plus dru quelque chose qui exploserait ses neuronnes le temps que sa Belle arrive et Le délivre de ce quartier mal famé où Il n'était vraiment pas à l'aise.

Il savait que le joint n'était pas une bonne idée mais Il n'arrivait plus à penser à autre chose; Il aurait pu explorer les positions dans lesquelles Il aurait aimé sa Douce ou avec quels mots Il aurait déclaré sa flamme; Il aurait pu décider d'une forme poétique pour rendre hommage à la flamme qui L'allumait: un sonnet, une ballade, un poème en vers libres ou même un fib; Il aurait pu écrire une pièce de théâtre mettant en scène toute sa famille un drame autoréférentiel surréaliste avec des animaux sauvages comme personnages principaux et des bornes fontaines comme metteurs en scène et souffleurs: c'était beaucoup plus simple de fumer un bat et de voir la vie en rose.

Il savait qu'en craquant l'allumette Il passerait de l'autre côté dans le mondes des ombres qu'Il ressemblerait à ses draps sans forme que sont George, Jean-Thomas et la Merde; Il n'était pas con Il était juste fainéant Il manquait de courage devant l'adversité c'était plus facile c'est ça la facilité Il n'avais plus envie de faire d'effort de se forcer de forcer la donne de changer les données de la base que la fête continuerait sans Lui de toute façon qu'un chat un rat ou un boa pouvait très bien faire l'affaire et que Lui, être fini dans un monde de bêtise infinie, pouvait dire adieu à Sa bien-aimée à cette loque affamée de soleil et d'eau tendre qu'Il ne la méritait pas qu'Il était abrutissant avec ses poèmes à la noix ses rimettes du samedi écrites à l'arrêt d'autobus entre deux puffs se disant ouais Elle va aimer ça Elle va mouiller sa culotte ma petite Crème & Sucre Elle s'en pincera les mamelons tellement Elle trouvera ça bon mais c'est de la foutaise c'est des conneries c'est des vacheries de vacherie de connerie à la con c'est des osties de niaiseries des crisses d'enfantillages des mélopées de calice et des tabarnak d'histoires qu'Il se raconte, des mythes de Sysiphe gros comme le bras gros comme George con comme Jean-Thomas et puante comme la Merde.

Il ignorait tout le pouvoir qu'Il avait sur Elle. Il se croyait si peu intelligent et si tarré et pourtant ses scores à l'école prouvait le contraire mais n'est pas intelligent qui veut; les 20 sur 20 ne veulent pas dire grand chose dans le merveilleux monde de l'amore et c'est surtout Miss Confidence qui attribue les notes.

Ses cheveux longs bruns caramel cachait un peu ses traits fins qu'Il tentait de cacher pour se rendre Homme; les femmes n'aiment pas ces métrosexuels ces hommes rose postmodernes cultivés qui boivent le thé le petit doigt en l'air en discutant du dernier Wired du Business 2.0 et du dernier commentaire sur le blogue d'Anne Archet.

Mais Il s'en faisait pour rien: Elle arrive.

Et la suite :

Ell&Il, prise 3

À force de courir Elle se casse la gueule Elle tombe sur un genou déchire son bas Elle roule sur le dos sa chaussure l'assomme, presque; Elle retourne à la maison George l'attend avec une brique et un fanal mais Elle est rapide Elle se faufile entre le mur et George Elle lui dit «enculé» il gèle pas toujours vite vite le George. Jean-Thomas revient avec un sac plein d'amour et de sperme c'est pour sa maman chérie qui l'attend moitié-stone moitié-bourrée en regardant des re-runs de la P'tite Vie elle aime bien pôpa qui lui rappelle le mari parti le mari perdu celui parti au dépanneur acheter un paquet de du Maurier et qui n'est jamais revenu, celui qui allait porter les bouteilles avec la plus jeune, Virabelle; il la portait sur ses épaules en chantonnant «une poule sur un mur qui picore du pain dur picoti picota lève la queue et puis s'en va» et Virabelle répondait par des encore encore papa qui ne se terminait qu'au retour du guerrier, une du Maurier au bec et une grosse Mol entre ses cuisses: mais ce temp-là est terminé.

La Merde se recueille en pensant à l'Adonis perdu dans la brume de Saskatoon de Maure-les-Vivantes ou de Broken Town au bord d'un abyme de pool de femmes faciles de bières chaude et de tabac coupé. La Merde s'égosille à engueuler Jean-Thomas qui, bon jour mal jour, s'envoit quelques hommes bien friqués qui paient pour voir son p'tit cul sur le Web; ils branchent leur caméra et disent je m'appelle Nique-ta-Mort et je veux que t'écartes les fesses, tapette. Je veux voir ta bite en gros plan pour que je suce l'écran et que les pixels m'explosent en plein visage; que je sente ta sueur sur mon torse que je lèche tes pores salées que j'imite le call de l'orignal en automne pendant que tu décharges dans ma bouche, salaud.

Elle a réussi à se changer sans que George ne l'embête, trop ébêté par sa cyberdépendance. Lorsqu'il ne peut pas La frapper, George se venge sur les nymphettes virtuelles qui lui parlent la langue du cochon ou du moron, elles lui disent viens mon gros porc viens décharger sur ma chatte juteuse à saveur de gomme baloune; mes p'tites culottes sont propres propres propres pour toi mon gros George; viens, viens caresser mes seins avec tes grands doigts gluants sanguinolents (tu ne l'as pas fait exprès George, tu ne pouvais pas savoir qu'en caressant le chiot avec tant de passion que tu finirais par écraser sa p'tite cervelle, gros con), viens passer tes mains sur mon corps pendant que je te décline les 100 orgasmes de Justine que je t'expose les arguments qui font du Marquis de Sade le plus grand connard des connards, vacherie de vacherie.

Elle est passée à côté de George hypnotisé par sa Justine du Jour et Elle lui glisse un «à plus du con» qui ne le fait même pas réagir, obnubilé qu'il est par cette vision d'accalmie qu'il ne pourrait jamais toucher, jamais sentir, jamais aimer pour vrai; il demeurera à jamais sur sa faim pris entre le fanstasme et sa sordide réalité pris dans son 2 et demi avec sa Merde trop gelée son frère trop con et ses soeurs trop absentes.

Elle a réussi à s'extirper des griffes du loup pendant qu'il tournait en rond autour de sa queue qu'il la regardait belle qu'il la caressait vicieusement entre les bouteilles vides et les botches de joint, les lames de rasoir sont comme un mausolée de bonne espérance décorant les tables de vivisection viles et puériles; elles courent le long des pattes de la table et se faufilent sous la moquette; elles esquivent les crocs du chat qui voudrait bien s'amuser de si jolis et petits jouets sanglants; il voudrait les déchiqueter et ensanglanté ses gencives pendant que la Merde se fait une ligne; les lames servent à égaliser les lignes de coke, pas de ba-balle pour le chat-chat.

***

Et la suite: