8.6.11

Leroy K. May à Vous m'en lirez tant

Si vous n'avez pas pu écouter mon entrevue à Vous m'en lirez tant (ou si vous ne vous en lassez pas, là je parle pour ma mère), la voici en entier.

Plus je l'écoute et moins je l'aime... c'est normal, paraît-il.

6.6.11

La Mort de Vous m'en lirez tant

(Ce texte a été publié dans les commentaires d'un article sur le site du Devoir, je l'ai quelque peu adapté. Il serait bon de lire l'article du Devoir avant de lire mon texte, question de contexte.)

Moins de 24 heures après mon passage à l'émission de Vous m'en lirez tant, animée par Lorraine Pintal, je viens d'apprendre que l'émission ne reviendra pas. Je suis sans mot. Enfin presque. 

Je rejoins plusieurs personnes dans les commentaires du site du Devoir, c'est-à-dire:

- nivellement par le bas
- disparition de l'enfant pauvre des arts (on ne parlera pas de la poésie)

Par contre, le fait qu'on veuille se référer à France Culture ou Inter pour découvrir la littérature... Certes, ces émissions donnent accès à la culture française, mais qu'en est-il de la nôtre? Comment peut-on faire la promotion d'oeuvres littéraires québécoises s'il n'y a pas de médium grand public?

La littérature en arrache. Elle est confrontée à des médias plus dynamiques, plus modernes, et traîne de la patte si on veut parler en termes d'offre et de demande. Mais si les émissions où l'on discute de littérature disparaissent, si les chroniques littéraires des journaux disparaissent (Le Devoir semble le dernier rempart, le Voir dans une certaine mesure)... À quand remonte une émission littéraire à la télé? Exclusivement littéraire?

Un site Web comme Baise-Livres pourrait venir remplacer cette transmission étatique. Certes, le site est jeune, ces auteurs également, mais il a le mérite d'offrir un format plus adapté aux lecteurs du XXIe siècle, en proposant des entrevues vidéos, entre autres.

Il faut repenser la transmission de la littérature car il est clair que les propriétaires de ces médias traditionnels ne voient pas la rentabilité associée à la promotion de la littérature (c'est sûr, il n'y en pas).

Les médias sociaux sont peut-être la planche de salut pour la littérature. En tout cas, en ce qui me concerne, c'est à travers mon blogue, Twitter et Facebook que j'ai fait ma promotion, avec un certain succès.

Il serait ridicule de s'accrocher au passé et d'exiger que la littérature fasse partie de la grille horaire de la société d'État, ou de tout autre société qui diffuse la culture.

L'avenir de la littérature serait-il électronique ou ne serait-il pas?

Ce texte n'a pas la prétention d'être scientifique. Ni de vouloir plaire à qui que ce soit. Ni d'être de droite ou de gauche. Dans un État harperiste, à quoi pouvons-nous nous attendre? À rien. Donc, si on attend que l'État fasse quelque chose...

Arrêtons de faire les vierges offensées et prenons-nous en main, crisse. Qu'allons-nous faire? Des manifs pour ramener la littérature dans le mainstream? Dans des émissions people animées par la star de l'heure?

Ceux qui me suivent sur Twitter diront que je fais volte-face, je m'en fous. Je suis tanné de cet attentisme, d'attendre que l'État vienne sauver la culture. Je suis très déçu qu'une émission comme Vous m'en lirez tant disparaisse. Ça a été mon tremplin, je ne m'en cache pas. Mais...

Aide-toi et le ciel t'aidera, tsé?

Un dernier mot sur le montréalisme de cette émission. Get with it. Montréal est la plus grosse ville au Québec. Si tu viens de Rivière-du-Loup ou de Gaspé, tough fucken shit. La semaine dernière, l'éditeur de la Peuplade était l'invité d'honneur. La Peuplade, c'est au Saguenay. On repassera pour le montréalisme.

Ouais, on va le classer dans les Coups de gueule, celui-là.