27.3.07

LivEvil2K - Kanlabum, prise II

***

Nébuleux et à contrepoint, le Kor Griffè parle encore de façon allusive, vous plongeant dans un cirque infernal qui ne fait que commencer. Prenant pour prémisse que l'homme archaïque se cachait dans les villes pour fuir l'hydre de la campagne, nous affirmons que la réalité n'est plus fonction de l'imitation d'un archétype céleste et que Morris, Karl, Miss Téria et Gerry, entre autres, seront les victimes de ces rituels oubliés, signe d'un passage du temps inéluctable et tremblant comme le chêne à l'approche de l'orage sulfureux.

La répétition des gestes ancestraux, dans des circonstances sacramentelles, afin, inconsciemment peut-être, de rejoindre l'ab origine des temps immémoriaux, aura un effet indélébile sur les personnages susmentionnés, car des faits inéluctables montrent la puissance des rites et l'impuissance de leurs participants : au Texas, en Belgique, au Québec, les leaders de sectes ont créé des imbéciles à batteries rechargeables, aussi cons qu'un homme acoquiné par manque de couilles. La réalité quotidienne est tributaire de la participation au symbolisme central : les villes, les temples, les maisons deviennent réels par le fait d'être assimilés au « centre du monde » et rassurent les pauvres quidams perdus dans cette mer déchéante qu'est notre vie. Enfin, ne me prenez pas trop au sérieux, les rituels et les gestes profanes significatifs que nous réalisons chaque jour ne prennent le sens qu'on leur prête que parce qu'ils répètent délibérément tels actes posés ab origine par des dieux, des héros ou des ancêtres, quoique plus souvent qu'autrement par une star du tube cathodique.

Tel que stipulé quelques lignes plus haut, Morris et Cie ont marché dans le sable mouvant, tornade qui les mène à travers différents couloirs, portes et passages, pas toujours parallèles. Et peut-être que leurs histoires saupoudrées d'événements circonstanciels les mèneront-ils au summum de l'existence, déchirant par le fait même le silence qui abrite le charme en pilant sur la tombe de l'ennui. Nos amis tentent de rompre avec leur animalité; ils cessent de répéter les prototypes archétypaux et cherchent l'âge d'or ou l'Or du Temps. Mais dans ce dédale de luxure, de sang, de muscles et de rythmes, le temps prendra-t-il le temps de s'arrêter pour laisser naître un nouveau monde afin qu'un nouvel homme soit?...

* Image :
Caransac-Psycho, œuvre conséquente.
© 21.05.2002, LeRoy K May

Œuvre originelle tirée de PHOTOPLANE
GALLERY. Album de vues aériennes en télécommade
.
© 18.05.2002, Daniel GOURRIBON.

Cette œuvre est libre, vous pouvez la copier, la redistribuer et la modifier, selon les termes de la Licence Art Libre.

6 comments:

Jack said...

Dieu sait ou peut-être même Jean-Jacques Rousseau pourquoi j'ai toujours aimé le verbe acoquiner qui, au sens familier, selon Wikti, veut dire «As-tu gagné tes élections!?». Wow! Que c'est ça? C'est pas le bon coller-copier. Attend. Je retourne chez Wikti...

1. (Familier) (Vieux) Attacher par une habitude.
Le métier de mendiant acoquine ceux qui l’ont fait une fois.
L’oisiveté acoquine.
En hiver, le feu acoquine.

Il y a bien le sens à la forme pronominale, mais il ne convient pas au contexte soulevé - on peut s'acoquiner à la coke, mais tout de même pas aux manques de couilles!

En tous k, K, j'aimerais pas être dans cette classe d'acoquinoeuds. Pis, entre nous, j'aimerais pas plus être de ces voteurs à grosses pendules...

Trêve, trêve et mettons nos culottes de personnages horrifiés. Si je saisi bien, tu annonces, traces des plans de nègres pour de nouveaux passages coulissant? Lets go mon homme and let it be.

Christian Roy, aka Leroy said...

Je ne sais pas trop si tu discutes mon emploi du verbe "acoquiner", mais je l'ai utilisé dans le sens de "rester accoter avec qqn", et le participe présent me semble bien employé. Anyway.

Pour mes élections, je te répondrai oui et non : oui parce que les tiers partis pourront être représentés au prochain Débat des Gueux pcq'ils ont récolté plus de 3% des voix; non, pour des raisons évidentes.

Et oui, d'autres extraits seront soutirés à leur acoquinement (sic), pour le plus gland bonheur de certain(e)s.

P.S.: Hasard. J'étais justement chevous :)

Anonymous said...

Je ne discutais en rien ton usage, je badine, c'est tout. Mais le coller-copier est vraiment arrivé comme un poil sur la soupe!

Christian Roy, aka Leroy said...

J'ai justement eu une belle couversation sur la soupe la semaine dernière. Ça se résume ainsi:

«T'es encore tombé comme un cheval dans soupe».

Perronisme, quand tu me tiens :)

Anonymous said...

Dans Incendies de Wadji, le personnage du notaire passe son temps à se mêler dans ses expressions et proverbes. C'est hilarant. Et il me semble qu'il utilise la même figure : comme un cheval dans la soupe. En tous k, il dit pour sûr en avoir la bouche béante.

Christian Roy, aka Leroy said...

j'ai toujours su que j'avais des affinités avec wajdi :)

blague à part, j'adore ce qu'il fait. visage retrouvé est un excellent roman.