25.4.07

La Part maudite ou l'oubli du silence glissant

dans la région des rondes, des soupirs, la part maudite la plus perverse est celle du silence, mot glissant, qui vient mourir comme l'abolition du bruit poétique. si nous vivons sans conteste sous la loi des sons, ces mélodies sont en nous comme si elles n'étaient pas.

la part sera maudite ou ne sera pas arpèges de muscles, jet de sons intempestifs : toute religion confondue, la nuit aussi est un sommeil comme le sexe de la part maudite est une guitare acérée qui gémit au creux d'une basse humide.

la part du mal cherche la cyprine d'argent :
  • accords de sperme
  • gammes de strip-tease
  • sensualidad de los dosillos de los cuerpos
  • triade de muscle
  • quintuplet rythmique
la part maudite est dans le temps ce que l'acte sexuel du tigre est dans l'espace. de toutes les musiques convenables, la mort sous sa forme minimale est le cunilingus avorté d'un orgasme imprenable, beau et cher comme l'excommunion des pécheurs non repentants.

lentement, cette musique se substitue à l'ouïe perdue que seule une prothèse fétichiste et distordue peut faire plaider coupable, vieillissante, croulante, comme le potlatch irrécupérable d'une valse wagnérienne, sacrifiée à chaque temps, à jamais perdue entre les quarts de ton et l'irrésistible envie d'exciter le membre ivoire par une vision d'ébène.

2 comments:

Jack said...

J'ai entendu ton texte comme un sous-bois en écho de l'Afrique des coureurs de rails échevelés d'épines blanchies sortant du sac flambé aux désirs zébrés de nu, tandis que les replis du temps comme tire-lire agile sous la croupe du fauve dépensent de la cuisse sous les jupons du hasard raqué en train de faire ses polygammes dans la rumeur intégrale de ma chambre à coucher.

J'ai entendu ton texte comme une une flèche pour boire le tam tam qui siffle dehors.

Christian Roy, aka Leroy said...

j'ai entendu ton commentaire comme un glissement de terrain dans l'oubli indélébile des fabriqueurs de son et d'espace asymétrique qui peuplent nos forêts déviergées par les chainsaws de l'inconscience vivide; c'est l'âme des végétaux qui sommeillent au-dessus des lumières incandescentes des fleuves brûlés: no one here gets out alive.