8.2.08

Et vous pensez que vous savez écrire...

Bref, de l'excitation, du suspense, de la grosse morfondation* en vue, surtout qu'on sait bien qu'il n'y accède pas souvent la coiffe en poupe, au tournant qui mène au faux-plat, votre Canadien de Montréal, n'est-ce pas.
 
(*Pourquoi, pourquoi, pourquoi y a-t-il des verbes qui autorisent la substantivation juste comme ça, sans taponnage, alors que d'autres non? Pourquoi «action de se morfondre», ça n'existe pas dans le dictionnaire publié, hein, pourquoi? On ne sait pas, mais on sait qu'il faut inventer. On pourrait utiliser morfonte, mais cela sous-entendrait que vos espoirs rapport à votre Canadien vont se liquéfier sous la pression. Morfondement, bien qu'évocateur et plus idoine du point de vue anatomique, charrie aussi une connotation négative qui ne sied pas aux organisateurs de parade. Alors que morfondation, tout en rendant avec un brio nobélisable la notion d'inquiétude qui paralyse en zone neutre, fait une bonne place à la construction lente et fière de cette belle jeune équipe, au solage de la bâtisse que les fantômes du Forum ont édifiée au cours du bientôt centenaire et au tirage de joints qui a cimenté la confection d'un vestiaire uni. Pour ces raisons, chers amis, je soumets le mot, et je vous le donne pour les siècles des siècles, faites-en bon usage en mémoire de moi.)

-- Jean Dion in Le Devoir (http://www.ledevoir.com/2008/02/07/175055.html)

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