MAJ
Comme Le Devoir a publié mon commentaire, je me rétracte... et je modifie l'article en conséquence ;-)
C'est mon bon ami Giuseppe, aka l'Italian Stalion, qui m'a envoyé un lien vers un article sur une découverte fascinante pour tout groupie québécois de Jack Kerouac, soit une oeuvre du grand Jacques en français (joual, whatever, ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas puriste...).
Je reproduis ici le commentaire que j'ai laissé sur Le Devoir. L'article original est ici : http://www.ledevoir.com/2008/09/04/203916.html
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De l'oralité
Même si le commentaire de monsieur Montoya est très juste (laissons Kerouac être Jack Kerouac, le grand auteur américain, et non ti-Jean), je trouve intéressant de voir une autre facette de son oeuvre qui, même si elle est loin de rejoindre le génie de sa prose américaine, montre bien ses origines, à St-Henri.
Peut-être est-ce parce qu'un côté de ma famille y a grandi, mais je reconnais l'accent, les expressions de l'époque et même si on ne peut pas considérer ce microroman comme un chef-d'oeuvre, il n'empêche qu'il pique la curiosité.
L'oralité est-elle moins littéraire? Discutable.
Je trouve également fascinant que l'oeuvre posthume de Kerouac continue à s'élargir. D'être fier que Kerouac ait des origines canadiennes-françaises (car comme le précise monsieur Montoya, les Québécois, ça n'existait pas dans les années 50), c'est une chose. Mais de vouloir l'assimiler à notre littérature par manque de grands auteurs (peut-être?), il y a un pas à ne pas franchir.
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On savait Jack Kerouac fier de ses origines canadiennes françaises, mais on ignorait, jusqu'à tout récemment, que le célèbre écrivain américain avait créé une oeuvre littéraire dans sa langue maternelle. Sur le chemin, son deuxième roman, a été écrit en joual en décembre 1952, à Mexico. Il prouve désormais, hors de tout doute, la capacité de Kerouac de manier la langue québécoise, la langue de ses ancêtres.
Sur le chemin est un court roman d'une cinquantaine de pages. Il a été rédigé à la main dans un cahier de notes bon marché. Il raconte l'histoire fantastique d'un groupe d'hommes qui se donnent rendez-vous dans le Chinatown, à New York.
Kerouac avait déjà évoqué l'existence de ce roman dans une lettre qu'il avait écrite le 10 janvier 1953 à Neal Cassady, celui-là même qui lui a inspiré le fougueux personnage de Dean Moriarty dans le célèbre roman On the Road: «À Mexico, peu de temps après ton départ, j'ai écrit en cinq jours, en français, un roman sur toi et moi alors que nous étions enfants en 1935, où nous rencontrons Uncle Bill Ballon, ton père, mon père et quelques blondes sexy dans une chambre avec un Canadien français débauché ainsi qu'un vieux Model T Ford. Tu le liras imprimé un jour et tu riras. Il représente la solution pour les intrigues de On the Road, toutes les intrigues et je vais le soumettre dès que j'aurai fini de le traduire et de le dactylographier.»
Quelques jours plus tard, Kerouac, traduisit effectivement Sur le chemin. Le roman devint en anglais Old Bull in the Bowery. Ce texte demeure également inédit à ce jour.
Sur le chemin n'est pas une version française d'On the Road mais propose des thèmes récurants de l'oeuvre de Kerouac, tout en laissant concevoir que l'auteur n'aurait peut-être pas traduit en français son plus célèbre livre sous le titre de Sur la route.
Sur le chemin s'ouvre ainsi: «Dans l'mois d'Octobre 1935, y'arriva une machine du West, de Denver, sur le chemin pour New York. Dans la machine était Dean Pomeray, un soûlon; Dean Pomeray Jr. son ti fils de 9 ans et Rolfe Glendiver, son step son, 24. C'était un vieille Model T Ford, toutes les trois avaient leux yeux attachez sur le chemin dans la nuit à travers la windshield.» Le nom du personnage de Dean Pomeray est un pseudonyme utilisé pour parler de son bon ami Neal Cassady.
Dans le roman, Ti-Jean n'est autre que Kerouac lui-même. Il a 13 ans. Il est accompagné de son père, Léo, véritable nom du père de Kerouac. Ils quittent Boston en automobile pour New-York. Ils vont y rejoindre leurs amis afin de les aider à trouver un appartement: «C'était un gros nuit dans leur vies, c'était leur premier trip ensemble à New York, en machine; le père ava déjà venu ça Boston-New York boat, et une fois ça train; mais là c'était le gros chemin, le tapis noire actuelle de la ville.»
Autant la narration que les dialogues de Kerouac représentent une transcription de l'oralité. Comme ce fut le cas pour La nuit est ma femme, son premier roman écrit en joual, Kerouac rédige Sur le chemin dans un français très proche de la langue qu'il parlait durant son enfance à Lowell, une ville du Massachusetts où les immigrants canadiens français forment alors près du quart de la population.
Kerouac transforme le français, le met à sa main, change l'orthographe de certains mots et en invente d'autres afin de créer un joual musical et ludique qui apparaît, à bien des égards, unique dans la littérature francophone.
Le joual kérouakien réussit à traduire l'émotion qui habite tant le père que le fils dans cette grande aventure: «"On t've trouvera un tivoyage icite, on voirra si on peu aidez le vieux bum avec son kid, ont l'air à jamais v'nu, c'est des parents, on bavassera un peu, on mangera tet'ben un ti-feed, et moé pi tué on s'enala a Times Square voire des shows. Les burlesc pis les vodville show pi les nouveaux portra pi ils disent qu'y a des portras français -- ça sera beau en voire un porta en francais. Ça faira braillez les yeux voire un tite scène avec les amants sur le lit, Marie-Louise m'a contez ca, ca a vue un a Boston - Bon ma ton ti drap alentours de tes genoux la pis d'or si té capable - m'ava drivez droite a New York pis je parle pu." Et le tigas dorma dans machine de l'éternité noire, que son père conducta à travers de la nuit.» Tout comme il le fait dans son oeuvre en anglais, Kerouac vise avant tout à créer une littérature basée sur les sons, l'énergie et l'authenticité du langage de la rue.
Un Canadien français à Manhattan
Les deux voitures au coeur de Sur le chemin arrivent finalement à destination. Les hommes se sont donné rendez-vous dans un bar miteux du Chinatown où les attend Old Bull Balloon. Ce personnage est fortement inspiré d'un ami de Kerouac, l'écrivain William Burroughs, qui, dans On the Road, est présenté sous le pseudonyme d'Old Bull Lee. Tout droit sorti de l'imagination de Kerouac, la rencontre entre ces différents hommes n'a bien sûr jamais eu lieu, fait assez inusité dans l'oeuvre très autobiographique de l'auteur.
Lassés d'attendre Omer, ce Canadien français qui doit les rejoindre à New York, les hommes commencent à boire et à jouer aux cartes. Pendant ce temps, Omer, sous l'effet des amphétamines, une drogue que consommait beaucoup Kerouac à l'époque de la rédaction de ce roman, délire dans un appartement. Le lecteur ne sait trop si ce que le personnage voit est vrai ou non: le voilà qui parle à une femme nue, s'imagine voir des squelettes et se croit même, pendant un moment, transporté en Russie...
Le roman se termine dans une confusion totale, alors que tous, sauf Léo et son fils, repartent chez eux. De son côté, le jeune Ti-Jean observe son père, qui continue de boire et de jouer aux cartes avec des Chinois et des Noirs du quartier: «Le pauvre tigas ava pas mangé d'la journée, son père avait eu une coupole de drinks et ne pensa pas manger comme a coutume, et Ti-Jean le suiva dans ça, dans leur aventure.»
Le grand tour de force de Sur le chemin est de faire rencontrer deux Kerouac: l'enfant de 1935 et l'homme de 1952 tant que le Franco-Américain et le Beatnick. C'est aussi le seul texte d'importance de Kerouac à avoir été écrit d'abord en français avant d'être traduit par l'auteur en anglais.
De Mexico à Montréal
En décembre 1952, lorsqu'il rédige Sur le chemin, Kerouac vient rejoindre à Mexico son vieil ami William Burroughs. Collectionnant alors les lettres de refus des éditeurs, il ne peut que constater que sa carrière d'écrivain est un lamentable échec. Il persévère néanmoins et écrit nuit et jour les romans qui formeront la grande Légende des Duluoz, nom qu'il donne à l'oeuvre autobiographique qu'il est en train de bâtir.
En 1951, en début d'année, Kerouac rédige en français La nuit est ma femme. Quelques jours plus tard, en avril 1951, il plonge frénétiquement dans l'écriture de son chef-d'oeuvre On the Road, qu'il écrit en trois semaines sur un énorme rouleau de papier.
En juillet de l'année suivante, il écrit dans les toilettes de l'appartement de son ami junkie William Burroughs Doctor Sax, l'un de ses romans les plus canadiens-français. En décembre 1952, après avoir travaillé quelques mois sur les chemins de fer de la région de Los Angeles avec Neil Cassady, Kerouac se lance dans la rédaction de son autre roman français, Sur le chemin.
Kerouac a alors 30 ans, brûle la chandelle par les deux bouts et sent que la fin de sa grande période de voyages pointe à l'horizon. Il désire retrouver le calme et la quiétude de sa vie familiale et il rêve du Québec.
À son retour New York, il écrit à Neal et Carolyn Cassady: «New York est formidable, j'aime l'hiver, les tempêtes, la neige, les longues marches en bottes. J'irai vivre au Canada français éventuellement avec Mémère, et le ferai pour les tempêtes et la santé que j'y trouverai.»
En mars 1953, Kerouac se rend même à Montréal, où il note dans un de ses cahiers: «Montréal (dans une "taverne"): Montréal est mon paradis. Ils m'ont presque refusé l'entrée. Restaurant de gare de San Francisco combiné avec une taverne de paysans de Mexico + Lowell - O Thank's Lord.» Visiblement, Kerouac se sentait bien chez lui au Québec.
Comme Le Devoir a publié mon commentaire, je me rétracte... et je modifie l'article en conséquence ;-)
C'est mon bon ami Giuseppe, aka l'Italian Stalion, qui m'a envoyé un lien vers un article sur une découverte fascinante pour tout groupie québécois de Jack Kerouac, soit une oeuvre du grand Jacques en français (joual, whatever, ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas puriste...).
Je reproduis ici le commentaire que j'ai laissé sur Le Devoir. L'article original est ici : http://www.ledevoir.com/2008/09/04/203916.html
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De l'oralité
Même si le commentaire de monsieur Montoya est très juste (laissons Kerouac être Jack Kerouac, le grand auteur américain, et non ti-Jean), je trouve intéressant de voir une autre facette de son oeuvre qui, même si elle est loin de rejoindre le génie de sa prose américaine, montre bien ses origines, à St-Henri.
Peut-être est-ce parce qu'un côté de ma famille y a grandi, mais je reconnais l'accent, les expressions de l'époque et même si on ne peut pas considérer ce microroman comme un chef-d'oeuvre, il n'empêche qu'il pique la curiosité.
L'oralité est-elle moins littéraire? Discutable.
Je trouve également fascinant que l'oeuvre posthume de Kerouac continue à s'élargir. D'être fier que Kerouac ait des origines canadiennes-françaises (car comme le précise monsieur Montoya, les Québécois, ça n'existait pas dans les années 50), c'est une chose. Mais de vouloir l'assimiler à notre littérature par manque de grands auteurs (peut-être?), il y a un pas à ne pas franchir.
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Découverte d'un deuxième roman en français de Jack Kerouac par Gabriel Anctil
On savait Jack Kerouac fier de ses origines canadiennes françaises, mais on ignorait, jusqu'à tout récemment, que le célèbre écrivain américain avait créé une oeuvre littéraire dans sa langue maternelle. Sur le chemin, son deuxième roman, a été écrit en joual en décembre 1952, à Mexico. Il prouve désormais, hors de tout doute, la capacité de Kerouac de manier la langue québécoise, la langue de ses ancêtres.
Sur le chemin est un court roman d'une cinquantaine de pages. Il a été rédigé à la main dans un cahier de notes bon marché. Il raconte l'histoire fantastique d'un groupe d'hommes qui se donnent rendez-vous dans le Chinatown, à New York.
Kerouac avait déjà évoqué l'existence de ce roman dans une lettre qu'il avait écrite le 10 janvier 1953 à Neal Cassady, celui-là même qui lui a inspiré le fougueux personnage de Dean Moriarty dans le célèbre roman On the Road: «À Mexico, peu de temps après ton départ, j'ai écrit en cinq jours, en français, un roman sur toi et moi alors que nous étions enfants en 1935, où nous rencontrons Uncle Bill Ballon, ton père, mon père et quelques blondes sexy dans une chambre avec un Canadien français débauché ainsi qu'un vieux Model T Ford. Tu le liras imprimé un jour et tu riras. Il représente la solution pour les intrigues de On the Road, toutes les intrigues et je vais le soumettre dès que j'aurai fini de le traduire et de le dactylographier.»
Quelques jours plus tard, Kerouac, traduisit effectivement Sur le chemin. Le roman devint en anglais Old Bull in the Bowery. Ce texte demeure également inédit à ce jour.
Sur le chemin n'est pas une version française d'On the Road mais propose des thèmes récurants de l'oeuvre de Kerouac, tout en laissant concevoir que l'auteur n'aurait peut-être pas traduit en français son plus célèbre livre sous le titre de Sur la route.
Sur le chemin s'ouvre ainsi: «Dans l'mois d'Octobre 1935, y'arriva une machine du West, de Denver, sur le chemin pour New York. Dans la machine était Dean Pomeray, un soûlon; Dean Pomeray Jr. son ti fils de 9 ans et Rolfe Glendiver, son step son, 24. C'était un vieille Model T Ford, toutes les trois avaient leux yeux attachez sur le chemin dans la nuit à travers la windshield.» Le nom du personnage de Dean Pomeray est un pseudonyme utilisé pour parler de son bon ami Neal Cassady.
Dans le roman, Ti-Jean n'est autre que Kerouac lui-même. Il a 13 ans. Il est accompagné de son père, Léo, véritable nom du père de Kerouac. Ils quittent Boston en automobile pour New-York. Ils vont y rejoindre leurs amis afin de les aider à trouver un appartement: «C'était un gros nuit dans leur vies, c'était leur premier trip ensemble à New York, en machine; le père ava déjà venu ça Boston-New York boat, et une fois ça train; mais là c'était le gros chemin, le tapis noire actuelle de la ville.»
Autant la narration que les dialogues de Kerouac représentent une transcription de l'oralité. Comme ce fut le cas pour La nuit est ma femme, son premier roman écrit en joual, Kerouac rédige Sur le chemin dans un français très proche de la langue qu'il parlait durant son enfance à Lowell, une ville du Massachusetts où les immigrants canadiens français forment alors près du quart de la population.
Kerouac transforme le français, le met à sa main, change l'orthographe de certains mots et en invente d'autres afin de créer un joual musical et ludique qui apparaît, à bien des égards, unique dans la littérature francophone.
Le joual kérouakien réussit à traduire l'émotion qui habite tant le père que le fils dans cette grande aventure: «"On t've trouvera un tivoyage icite, on voirra si on peu aidez le vieux bum avec son kid, ont l'air à jamais v'nu, c'est des parents, on bavassera un peu, on mangera tet'ben un ti-feed, et moé pi tué on s'enala a Times Square voire des shows. Les burlesc pis les vodville show pi les nouveaux portra pi ils disent qu'y a des portras français -- ça sera beau en voire un porta en francais. Ça faira braillez les yeux voire un tite scène avec les amants sur le lit, Marie-Louise m'a contez ca, ca a vue un a Boston - Bon ma ton ti drap alentours de tes genoux la pis d'or si té capable - m'ava drivez droite a New York pis je parle pu." Et le tigas dorma dans machine de l'éternité noire, que son père conducta à travers de la nuit.» Tout comme il le fait dans son oeuvre en anglais, Kerouac vise avant tout à créer une littérature basée sur les sons, l'énergie et l'authenticité du langage de la rue.
Un Canadien français à Manhattan
Les deux voitures au coeur de Sur le chemin arrivent finalement à destination. Les hommes se sont donné rendez-vous dans un bar miteux du Chinatown où les attend Old Bull Balloon. Ce personnage est fortement inspiré d'un ami de Kerouac, l'écrivain William Burroughs, qui, dans On the Road, est présenté sous le pseudonyme d'Old Bull Lee. Tout droit sorti de l'imagination de Kerouac, la rencontre entre ces différents hommes n'a bien sûr jamais eu lieu, fait assez inusité dans l'oeuvre très autobiographique de l'auteur.
Lassés d'attendre Omer, ce Canadien français qui doit les rejoindre à New York, les hommes commencent à boire et à jouer aux cartes. Pendant ce temps, Omer, sous l'effet des amphétamines, une drogue que consommait beaucoup Kerouac à l'époque de la rédaction de ce roman, délire dans un appartement. Le lecteur ne sait trop si ce que le personnage voit est vrai ou non: le voilà qui parle à une femme nue, s'imagine voir des squelettes et se croit même, pendant un moment, transporté en Russie...
Le roman se termine dans une confusion totale, alors que tous, sauf Léo et son fils, repartent chez eux. De son côté, le jeune Ti-Jean observe son père, qui continue de boire et de jouer aux cartes avec des Chinois et des Noirs du quartier: «Le pauvre tigas ava pas mangé d'la journée, son père avait eu une coupole de drinks et ne pensa pas manger comme a coutume, et Ti-Jean le suiva dans ça, dans leur aventure.»
Le grand tour de force de Sur le chemin est de faire rencontrer deux Kerouac: l'enfant de 1935 et l'homme de 1952 tant que le Franco-Américain et le Beatnick. C'est aussi le seul texte d'importance de Kerouac à avoir été écrit d'abord en français avant d'être traduit par l'auteur en anglais.
De Mexico à Montréal
En décembre 1952, lorsqu'il rédige Sur le chemin, Kerouac vient rejoindre à Mexico son vieil ami William Burroughs. Collectionnant alors les lettres de refus des éditeurs, il ne peut que constater que sa carrière d'écrivain est un lamentable échec. Il persévère néanmoins et écrit nuit et jour les romans qui formeront la grande Légende des Duluoz, nom qu'il donne à l'oeuvre autobiographique qu'il est en train de bâtir.
En 1951, en début d'année, Kerouac rédige en français La nuit est ma femme. Quelques jours plus tard, en avril 1951, il plonge frénétiquement dans l'écriture de son chef-d'oeuvre On the Road, qu'il écrit en trois semaines sur un énorme rouleau de papier.
En juillet de l'année suivante, il écrit dans les toilettes de l'appartement de son ami junkie William Burroughs Doctor Sax, l'un de ses romans les plus canadiens-français. En décembre 1952, après avoir travaillé quelques mois sur les chemins de fer de la région de Los Angeles avec Neil Cassady, Kerouac se lance dans la rédaction de son autre roman français, Sur le chemin.
Kerouac a alors 30 ans, brûle la chandelle par les deux bouts et sent que la fin de sa grande période de voyages pointe à l'horizon. Il désire retrouver le calme et la quiétude de sa vie familiale et il rêve du Québec.
À son retour New York, il écrit à Neal et Carolyn Cassady: «New York est formidable, j'aime l'hiver, les tempêtes, la neige, les longues marches en bottes. J'irai vivre au Canada français éventuellement avec Mémère, et le ferai pour les tempêtes et la santé que j'y trouverai.»
En mars 1953, Kerouac se rend même à Montréal, où il note dans un de ses cahiers: «Montréal (dans une "taverne"): Montréal est mon paradis. Ils m'ont presque refusé l'entrée. Restaurant de gare de San Francisco combiné avec une taverne de paysans de Mexico + Lowell - O Thank's Lord.» Visiblement, Kerouac se sentait bien chez lui au Québec.
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