22.5.07

Kanlabrum, prise III

Morris et Karl n'ont pas besoin de valise. Ce sont des aventuriers, un packsack leur suffit. Layne Staley et Jerry Cantrell les accompagnent par la voie des ondes radiophoniques. Ils sont accompagnés de deux grands, de deux gars qui ont compris. Ils n'ont pas vraiment besoin de leur aide, mais encore, ça fait partie intégrante du trip de l'exode vers l'Ouest, Go West Young Men Go West. Comme dans les romans de Kerouac, la poésie de Ginsberg, les trames narratives de Burroughs accompagnés à la guitare du supranaturel Kurt.

I feel so alone gonna end up a big pile a them bones. Morris a pris soin d'équiper le bolide d'albums incontournables; en passant, ils se dirigent vers Vancouver, BC (ou du moins le croient-ils), capitale du Nouveau-Monde. Donc, Morris a pris soin de faire le plein d'Alice in Chains, c'est évident n'est-ce pas? Offspring, Pearl Jam, Nirvana, c'est quintessenciel comme on dit au Yémen; Miles Davis, et plus précisément les albums de la période modal/free jazz, voire destroy, tels que A Tribute to Jack Johnson, Bitches Brew, In a Silent Way, Miles in the Sky. Trane les accompagne également : A Love Supreme, Giant Steps, Live in the Antibes, Meditations et Impressions, sans oublier les percussions endiablées de Rashied Ali sur Interstellar Space et le Live in Japan; puis l'indescriptible Hendrix : rien de moins que l'anthologie complète. C'est au son de Tax Free que leur périple échappatoire commence, un jam écrit par a couple of sweedish cats named Hanson & Carlsson. Un beat omniprésent se répercute sur les vitres, maintenant elles sont ouvertes; il s'évanouit dans l'espace entre Toronto et Winnipeg (Ah! Winnipeg! Cet amoncellement de rien parsemé de plus que rien. Ah! Les silos! Ah! La verdure à perte de vue. Mais bon, passons.).

De peur de se faire réprimander, malgré l'état cadavérique de Karl, Morris n'a pas lésiné sur les chefs-d'oeuvre de Arthur H, Mano Negra, Lo'Jo, Les Négresses vertes, empilés dans le coffre à gants. Le long voyage eut été gâché sans les notes des œuvres de Schumann, dont la pièce Scènes d'enfant fait indubitablement partie. Ces pièces ne devraient pas être jouées par des enfants; ce sont des souvenirs d'adultes reproduits en musique, un simulacre de rêve qui permet d'échapper à la réalité, banale si elle n'est pas poétisée ou à tout le moins, vécue pleinement. C'est un peu un paradis perdu mais bon, les rois de ce périple y pensent-ils vraiment lorsqu'ils écoutent cette musique, romantique à souhait, du dix-neuvième siècle? Qu'en pensez-vous? Vous avez raison, il est à croire que non. Mais, étalage de culture purement gratuit oblige, vous connaissez maintenant la vraie pensée de Schumann lorsqu'il écrivait ces pièces d'enfants, selon Dieter Rexroth, ce qui est purement subjectif, comme se veut ce texte en pleine expansion, désirant tout embrasser.

S'extirpant soudainement de son état végétatif aigu, Karl demande si Santana résonnera dans l'antre aux quatre roues motrices. Morris rétorque me prends-tu pour un innocent, ce qui le fait dûment sourire, pour ne pas dire éclater de rire, mais bon, ce ne sont que des impressions, et dieu sait (au fait, le sait-il?) que les impressions sont purement subjectives. Le pendule oscille-t-il du côté du bien ou dans l'abîme du mal? Les lecteurs devraient s'en crisser, éperdument. Tel que stipulé dans l'introduction de ce texte : « Nous recherchons la division entre le charme et l'ennui ». Je respecterai votre intelligence et ne reproduirai pas les premières pages de ce texte atemporel, comme l'aurait fait un de mes maîtres à penser.

7 comments:

Christian Roy, aka Leroy said...

ouin, très drôle de se relire avec quelques années de recul... c'est assez cocky merci... :)

Anonymous said...

Hello,
Je viens de découvrir ton blog grace à Nina... Je sens que je vais me plaire ici... la création littéraire de qualité devient rare mais le net nous fait découvrir des pépites...
Au fait, merci pour ton commentaire sur mon texte "Rencontre" du festival de Nina !
A très bientôt

Christian Roy, aka Leroy said...

merci osiris, oui le net c'est merveilleux, on y trouve des perles, mais aussi beaucoup de coquilles vides :p

je voulais retourner sur ton blogue mais il semble que le temps de chargement soit très long... p'tit problème?

OK c'est beau, c'est juste long...

Nina louVe said...

kanlabrum en gueule. yédousonfort danla tètttt kéyé pose sur le mic oh!

Nina louVe said...

textôgoodi hero gazz, i like it , beau coup !

Christian Roy, aka Leroy said...

c drôle moi je l'aime pas tellement :-p

je ne suis pas trop sur l'ordi cette semaine, donc veuillez excuser à l'avance que je n'aie pas encore écouté le fichier que vous m'avez envoyé, ninamiga.

je joue de la guitar, disait Jean Leloup (et Jean Leclerc le dit aussi, paraît-il).

Nina louVe said...

alors joue, je te veux plus dehors zeureux qu'en d'dans à rêcher zé piaffer sur le tapis de la salle de bain. fais-nous un bon tril de doigts, en en avoir de la corne !!!