Voici la suite de LivEvil2K, entamée il y a un bout de temps déjà.
###
Toujours sur un high après mon expérience hors de l'ordinaire d'hier, je me dirige vers l'aéroport Charles-de-Gaulle, où je prendrai le prochain vol pour faire escale à Toronto, puis me rendre jusqu'à Calgary, ville du stampede et du boeuf à chier. Je peine encore à comprendre comment ce billet aller simple s'est retrouvé dans ma poche, même si je sais que mon ange gardien veille toujours sur moi.
María, après s'être chaudement préoccupée de moi, m'ayant entourloupée comme une souris dans une trappe à fromage, sort de la douche et m'apprend qu'elle est également hôtesse de l'air, et que Gerry lui a élégamment demandé de conduire Miss Téria dans la jungle de l'Alberta. Gerry, que j'avais vu pour la dernière fois il y a exactement 2 ans, alors que je déclamais des vers et qu'il se masturbait dans ma chemise. Gerry, que jamais je n'aurais cru si habile avec la verge, que j'aurais plutôt qualifié hâtivement sans le connaître, et donc remplie de préjugés, que j'aurais plutôt qualifié, dis-je, de fif et de maniéré, mais ses yeux...
Je dépose 50 francs et le Roissy Bus me mène au Terminal A. Je déteste prendre le RER si bien que je traverse Paris depuis la place de l'Opéra jusqu'au nord du 18e avant de prendre l'autoroute A1 qui me guide droitement vers ce phœnix mécanique; j'imagine déjà le doublé de films américains moches : une comédie insipide et une pétarade d'explosions superficielles. Heureusement que j'ai mon portable intégrant lecteur de musique tactile, client mail et caméra numérique.
Il est temps que je pose quelques hypothèses concernant les meurtres de propriétaires de Pizza 2=1, et que je cesse un peu de penser aux plaisirs que pourraient me donner Sieur Gérard. Tout d'abord, depuis que le premier meurtre a eu lieu le 27 mai 2002, il s'est perpétré exactement 12 crimes du genre sur le seul territoire de l'île de Montréal en deux mois. En ce 26 juillet, je n'ai pratiquement aucune piste quant aux auteurs de ces meurtres, ni quant à leur motif, et surtout : pourquoi des propriétaires de Pizza 2=1? Y avait-il anguille sous roche pour que 12 quidams se la fassent faire exploser par un (ou plusieurs) désaxés graves. Pourquoi entretenir une haine contre les Pizza 2=1 : cela tenait pratiquement du délire...
Mon patron, Stephen McEwan, me sait à Paris pour mes deux semaines de vacances, mais il ne sait pas que je reviens plus tôt que prévu en terre canachienne et que je pourrai prendre de l'avance dans mon enquête, mais un pit-stop à Calgary ne me gêne pas non plus... Je pourrais tenter d'établir un schème de l'ordre des meurtres et de leurs lieux : le premier s'est déroulé le lundi 26 mai à l'angle du chemin de la Côte-des-Neiges et de St-Kevin; le deuxième, le vendredi 31 mai au coin de Frontenac et Papineau; le troisième, le jeudi 5 juin sur René-Lévesque, au coin de Drummond; et le quatrième, le mercredi 11 juin sur Verdun au coin de Woodland.
Le cinquième s'est déroulé le mardi 17 juin à l'angle du boulevard St-Michel et de la rue Hochelaga; le dimanche 22 fut le théâtre du sixième tandis que le samedi 28 accueillit le septième en l'espace d'un mois. J'aurais pu commencer à faire de la numérologie prestement, mais n'étant pas une amante des maths, je me suis éloignée des conclusions actuarielles : je ne suis pas dans un film américain.
Ce qui m'effrayait, c'était cette forte possibilité de procrastination aiguë, laquelle il m'est difficile d'éviter par nature, me sachant portée vers cette faiblesse ô combien libératrice et antistressante à souhait (bon, je ne commercialiserai toutefois pas cette idée, quoique... de plus en plus d'espace est réservé à la publicité à la télé non payante, avez-vous déjà remarqué? Avez-vous remarqué que les talk-shows sont de moins en moins populaires, que la bonne population se couche à 22 heures anywayz, et qu'on peut polluer les ondes de télé-incitations à la trisomie volontaire chronique, à patauger entre un Abs-Builder et un Trim 'Til You're Slim?).
Je crains qu'une fois à Calgary, je peinerai à m'extirper de ses griffes épaisses et dodues, et que je m'en sortirai seulement en arborant un red neck...
María, que je n'ai pas remarquée durant tout le vol, se pointe dans ma rangée où un banc est inoccupé. Elle se glisse comme une fauve, et je sens que je vais encore expérimenter les désirs de l'autre... Mon coeur palpite et je tremble légèrement : María me sourit gentiment, du moins je n'y détecte aucune malice, elle prend ma main et la glisse dans son chemisier, pendant que j'humecte mon majeur pour m'égayer sous les plis de ma jupe, et que le steward me demande : "Poulet ou saumon?"
Je réponds poulet.
6 comments:
je call Mély juin et on te fait ça sur un Hakutsuru bien chauffé
arigato
justement j'ai réécouté La Malade aujourd'hui. le saké devait être bon :)
non, on l'avait fait à juin, euuuh ah jeûn !
ôo zzzz... m'étais pâs déconnektée de mon pseudo venu d'ailleurs. (la décoratrice s'excuse)
oui, le sakétèchaud, maizonapas abuzé kantona dit en direct ta prose.
gedout de pluzanplu dela sobiyété dédam kimelize...
Post a Comment