20.2.07

LivEvil2K — Kanlabrum

Kor Griffè II



When I go driving I stay in my lane
But getting cut off makes me insane
I open the glove box
Reach inside
I'm gonna wreck this fucker's ride
I guess I got a bad habit
Of blowing away.


— The Offspring


Large comme huit circonférences orbitales reliées bout à bout, la relativité des vies parallèles de Ell&Il tardent à fusionner, mais le texte est encore jeune. Le cloisonnement a cédé la place à la liberté, qui ne se crie pourtant pas encore sur tous les toits; chuchotées en background, les inhibitions, rares, se dévêtent, les masques tombent et la vie reprend son long périple, sinueux comme l'exode des Juifs.

Aux prises avec différents chants divins, qui varient tant par leur forme que par leur contenu, les héros de l'épopée n'en sont pas moins incités à s'engouffrer dans la vie comme le ver de terre dans la masse humide du terreau détrempé. Peut-être toucheront-ils la source de l'Homme? Qui sait? Sauront-ils aller jusqu'au bout de leur peine, ou se cacheront-ils dans le placard de l'existence? L'heure est trop jeune pour tirer de telles conclusions, hâtivement, au gré de quelques malentendus bien placés ou de paroles mal interprétées, nonobstant toute la bonne foi implicite à cet exercice où le charme et l'ennui sont difficilement discernables, où la chair et le sang tendent à se désunifier pour intégrer un corps nouveau qui transcende leurs espaces géographiquement délimités.

En présence de personnages ubuesques, despentistes et nothombiens, quoi de plus facile que de se laisser berner par les masques de l'ironie, du sarcasme et du cynisme. Hélas! La vérité s'immisce entre ses faux atours qui détournent l'attention du lecteur vers des paysages fauves et superficiels, dénudés comme le Champ-de-Mars de Marcelle Ferron. Si au moins le sens pouvait s'introduire et ramener le lecteur en terre connue, promise, Ell&Il ne se vautrerait plus dans les bordels de l'humanité où il souffre de tous les vices, de tous les espoirs déchus, maître alité dans un conte de foire éléphantesque. Les personnages multiples et dédoublés de cette fable moderne sont fidèles à notre ère : éparpillés et multidirectionnels, comme les freins de votre BMW. N'est-ce pas que je m'abîme dans des méandres douteux, comme l'infirmier meurtri par ses clients à bout de nerfs? Vous saurez sûrement débusquer le renard en pleine forêt alors que le lièvre s'éperd d'un amour tendre et impossible avec le guépard.

3 comments:

Nina louVe said...

new hot stuffff K

je suis muette par indtinct
mais je parle dans ma caboche
pour l'instant

Anonymous said...

J'ai tout l'album chez moi mais notre époque est aussi engagées comme cela : Pendouillante. Je veux dire que les voix libres de la littérature nous atteignent en plein vol. Nous les sardines aux pieds tendres. Nous volons le temps travaillé. Que d'excuses à ne plus savoir lire au milieu des miettes de la pieuvre de la madame Mafiosie, si fine avec la graisse de monsieur Capital puisqu'elle nous protège des rayons trop forts de la bibliothèque existentielle, elle nous fait jouer dans le derrière de la noirceur. La vie est bella. Faisons semblant de rien. Comme un infirmier dans l'infanterie lourde, j'entends le paranoïaque Philippe Solers qui s'étouffe, le petit doigts en l'air, dans son encre aqua italienne. On ne sait plus lire, s'époumone-t-il. Vive la Pape!

Il me faut lire tout l'album que j'ai chez moi. Le bois vert ne me dérange pas. Il décante en même temps que ma vie. idem pour les vices éparpillés. Un jour, ça brûlera. Rien à voir avec Sodome.

Le Champ-de-Mars en hiver reste pogné dans le drabe, comme voilé. Je m'attends à ce que la lumière m'éclabousse un bon matin de printemps. Je serai certainement en train de lire. Et cet éclair furtif dardant les voyageurs du métro me renverra à tes mots. Comme un éblouisement.

Anonymous said...

époque engagée!

doigt!