31.3.09

99,67 %

C'est pas de commencer qui est difficile, c'est de terminer.

Un tiers de petit pour cent et mon roman sera prêt à être imprimer pour valser chez un éditeur (plusieurs, m'a mettre les chances de mon côté) près de chez vous.

Extrait du chapitre 16:
J'écoute moins de reggae. Ça me déprime. J'aime mieux écouter du gros rock sale. Au moins je sens que mon cerveau fonctionne un peu. Ça fait des chocs électriques entre mes synapses mais c'est correct, c'est les médicaments qui font effet, à ce qu'il paraît.

Maldoror a remarqué que j'étais plus actif. Ça l'énerve. On dirait qu'il préférait quand j'étais légume. Pourtant je l'ai toujours bien traité. J'y pouvais rien quand ils m'ont déménagé au troisième.

Rimbaud et Nelligan m'ont laissé un mot hier soir. À la page 67, à mi-chemin de la lettre de Zanonni à Hermann Raffke, le genre d'anti-héros de Perec, les poètes ont scribouillé dans la marge « Maldoror te malmène et mijote un miaulement/Marilyn se démène et jouit tranquillement ».

Salauds de poètes. Garde ! Mon Olanzapine ! Straight, no chaser. Pis pas de glace !
Par ailleurs, la petite histoire du twitteroman se poursuit avec deux articles au Labo NT2 -- Le laboratoire de recherche sur les oeuvres hypermédiatiques:

25.3.09

Buboneka : deuxième chapitre

Le twitteroman que j'écris avec Bourbon se poursuit.

Dans le premier chapitre, Jack et Tommy ont rencontré un cadavre décapité et une présence mystérieuse qui se désagrégeait dans une flaque de sang; dans le deuxième chapitre, on délaisse les vigilentes pour faire un tour chez les tueurs:
Une pièce bien éclairée. Une bibliothèque. Pleine. Une table. Deux chaises. Une bouteille de Glendronach 25 ans. Deux verres.

Deux hommes boivent à petites gorgées, avec raffinement. Ils écrivent sur leur ordinateur respectif. Musique jazz funky. Charlie Hunter.
Ces tueurs ont en horreur une race bien particulière: les littéraires.

***

23.3.09

98 %

Extrait du chapitre 23

[Lecteur, à ce stade, tu comprends peut-être l'aversion du docteur May pour le religieux, ou peut-être, confus, te dis-tu plutôt qu'il devenait pieux avec l'âge, et que cela affectait sûrement ses capacités à mener à bien une aventure quelconque, encore moins un roman. Mais tu t'en contre-crissais vraiment, tu écoutais Sexy Distorsion de AlienSeduction, tu hochais de la tête comme un idiot en te disant hum, baiser une sylphide, ça doit être pas mal, tu déraillais vraiment, tu lisais en diagonal comme on lit la chronique de Bertrand Raymond : cette chronique, c'est toujours utile pour ne pas tacher ta table de cuisine avec ta tasse de café Dollarama qui déborde. J'ai compris que j'étais seul jusqu'à la dernière page et que le grand âge du docteur May n'avait pas joué en ma faveur. Passé 200 ans, on n'est plus très utile, en général. Je te maudis, Éma Ch'vai ! Je te maudis, tu-te-toi ! Non mais donnez-moi un gun quelqu'un que j'en finisse ! Garde ! Mon olanzapine !]

et

[Ben oui le smat, tu fais semblant de comprendre, tu comptes les agnus les adoramus et les excelsis, tu cherches le nombre d'Or, comme si la séquence de Fibonacci avait quelque chose à voir avec ce que tu viens de lire.

Olanzapine ! Venlafaxine ! Je veux perdre/gagner du poids tuer tuer tuer tuer tuer tuer tuer tuer je veux me/te/se/le dépersonnaliser ha ! Je t'hallucine et je te visuel tu es une gencive saignante gonflante ronflante je te vomis en pleine psychose je te convulse je t'hépatite je te pancréatite je te dyskinésie tardivement dans la nuit sanguinolente comme l'allergie cutanée que tu es, Lecteur.]

ou encore

[je nausée tu maux de tête je m'apathise tu me constipes je suis le colon irritable de mes étourdissements fatigués je t'insomnise en plein vertige comme une bouche sèche impuissante qui n'a plus envie de baiser ; tu transpires j'acouphènes tu es une action impulsive d'hypotension orthostatique rêvée vive et anormalement animée (entre 5 et 9 pour cent selon la température ambiante et la vitesse du vent) ; tu me perds l'appétit tu augmentes ma pression sanguine tu me brain zap je t'akathisie tu m'agites et j'en perds la mémoire, Lecteur.]

20.3.09

92 %

92, c'est:
  • le nombre de buts record que Gretzky a compté en 81-82
  • l'année de la première des deux coupes Stanley de Mario Lemieux
  • l'année de la première des deux Séries Mondiales des Blue Jays grâce à un double de Dave Winfield en 11e manche lors du 6e match contre les Braves d'Atlanta
mais surtout : le chiffre supraterrestre qui définit bien mathématiquement le pourcentage de complétion de mon calvaire romanesque.

Extrait du 21e chapitre :

[Lecteur, tu es inutile. Tu préfères lire de la chick litt plutôt que de m'aider à me sortir de cette mauvaise passe. Ou encore, tu écoutes Coeur de pirate, tu aimes ça et tu en parles sur ton blogue insignifiant. Et là, je te vois venir avec tes gros sabots de Denver, tu te dis jealousy rears its ugly head, et je t'envoie promener tellement loin que tu te dis mais je n'achèterai plus jamais un livre de [INSERT PUBLSHING HOUSE HERE] et tu as peut-être raison : ce n'est sûrement pas ta tasse de Pennyroyal tea.]


Extrait du 22e chapitre :

[Lecteur, ton côté attachant frise le pathétique. Je te vois très bien dans la procession funèbre, avec tes grosses lunettes noires pour masquer ta tristesse, tu te mouches tellement fort que Monseigneur Miville aurait le temps d'aller fumer une Gauloise blonde dans la sacristie (… 10 milligrammes d'olanzapine devrait me calmer...) avant que tu ne finisses de te curer de ta mélancolie. Je t'entends déjà lire ton témoignage poignant pour Éma Ch'vai : « La vie est souvent difficile, mais elle nous aide à grandir. Une femme comme vous connaît bien ce sentiment d'être forte mais aussi, d'avoir des moments de faiblesse, parfois. Vous étiez gracieuse, vivante, pleine de générosité, une vraie source d'espoir pour plusieurs d'entre nous. Vous demeurerez toujours près de moi en pensée, si précieuse à mon cœur, comme une merveilleuse preuve qu'il y a encore du bon dans l'humanité. Je vous suis très reconnaissante pour votre empathie et votre don de soi. Merci d'avoir été authentique, simple et modeste. Je vous aime ! ». Et dire que je comptais sur toi. Un autre 10 milligrammes d'olanzapine devrait suffire.]

19.3.09

Joe Jack et John présente sa toute dernière création: Mimi

Du 31 mars au 25 avril 2009, venez vivre  une expérience théâtrale forte, au coeur d'un loft industriel, le 5445 de Gaspé, # 913 (à 12 minutes du métro Laurier). Vous partagerez, une heure durant, l'intimité d'Elvis, un troublant performer qui se donne en spectacle soir après soir... Démonstration publique de solitude urbaine avec Lite Brite et diapositives.

Elvis - Liste de choses à faire aujourd'hui: 
  • Passer le balai
  • Inviter la voisine à venir jouer aux cartes 
  • Devenir célèbre
  • Se débarrasser de Mimi...
Deux ans après l'inclassable Go shopping [et fais le mort], Joe Jack et John récidive avec Mimi, véritable expérience d'art in situ, où la nécessité de créer pousse le collectif à faire de l'art ici, maintenant, quitte à faire germer l'oeuvre sur des terreaux totalement inattendus. 

Du mardi au samedi à 20 hrs
Réservations: 514-213-6222
15$ - Étudiants, aînés, groupe (10+) et avant-première du 31 mars
20$ - Réguliers 
Payable en argent comptant seulement. 


Réservez dès maintenant - Places limitées! 
Faites courir le bruit!  / Pour en savoir plus, cliquez ici! / Pour vous orienter, suivez le lien

Ionesco et les délices du... surréalisme?

Call me purist all you want, j'ai de la misère à associer Ionesco au mouvement d'André Breton and the bunch.

Et toi?

18.3.09

83 %

Je me suis égaré.

Mon enthousiasme habituel a pris le déçu et je me suis embarqué, précocement, dans l'aventure du twitteroman Buboneka, avec le grand ami Bourbon.

Je ne regrette rien. Rien de rien.

Mais il est temps de fouetter le cheval fougueux et de le ramener à bon port de bercail : on a un roman à finir, qu'il plût au ciel ou non.

Extrait du chapitre 20

[Cependant, Lecteur, je continuerai cette narration géographique avec un empressement reggae électro ; car, si, de ton côté, il te tarde de savoir où l'imagination du docteur May veut en venir (plût au ciel qu'en effet, ce ne fût là que de l'imagination, voire du délire shooté !), du mien, j'ai pris la résolution de me la couler douce en flamme au fond d'un lac quelconque, pendant que tu descends au fond de la psychose du protagoniste.]

Niankoye Lama, peintre africain

C'est en regardant mes updates LinkedIn que j'ai vu que l'ami Fred, guru Linux s'il en est, était le webmaster du site de Niankoye Lama, un peintre africain intéressant.

L'influence du cubisme est assez marquante. Et de l'impressionnisme (et puis j'y connais pas grand-chose, c'est isme, c'est sûr).

Lancement d'OVNI Magazine #2 au Port de tête

Lancement d'OVNI Magazine au Port de tête

C'est avec joie que nous vous invitons enfin au lancement du numéro 02 d'OVNI Magazine, consacré à la littérature, à l'art, au cinéma et à la musique.

L'équipe d'OVNI vous accueillera pour fêter, trinquer, tirer des plans sur la comète et tenir cent conversations en même temps.

Détails en quelques mots : librairie Port de tête, mercredi 25 mars, à partir de 17 h 30, deux petits bars généreux (auxquels votre largesse peut aussi contribuer en espèces buvantes et enivrantes si ça lui dit (nous, oui)), bouchées de toutes sortes, et musique du DJ à roulette que vous connaissez tous
, ici livré à son éclectisme idiosyncratique, entre Eno et Oh No.

OVNI Magazine no 02, couverture (Catherine Mavrikakis, été 2008, par Amélie Barrette)


QUOI
Le lancement du numéro 02 d'OVNI Magazine.

Et aussi du livre La famille se crée en copulant, de Jacob Wren, que Le Quartanier a fait paraître en novembre passé. Ce numéro d'OVNI publie un échange entre Jacob et son traducteur Christophe Bernard, alors on s'est dit Marquons le coup, Jacob sera là, il est rarement là, c'est parfait.

Il n'y aura pas de longs discours, d'«allocutions» ou de remerciements publiques en larmes ou je ne sais quoi, vous êtes avertis, tout se fera en gros plan.

QUAND
Mercredi prochain, 25 mars, de 17 h 30 à 22 h. [Arriver tôt est une bonne idée, rapport à l'alcool.]


À la librairie Le Port de tête
au 262, Mont-Royal Est
entre Henri-Julien et Laval
Info : 514 678-9566

La librairie sera aménagée pour vous accueillir:

Deux bars bien pleins (de vin, de bières) vous attendront plus ou moins à côté de la pile d'OVNI (toussotement gêné), mais vous pourrez contribuer à la flotte alcoolisée en laissant négligemment au bar un de vos petits rouges de derrière les fagots. Nous serons bardés de bouteilles, mais on ne l'est jamais assez, car qui a bu boira.

Il y aura de quoi rafraîchir le palais, saler la langue, gâter les dents, poisser les doigts, caler l'estomac.

> Et un vestiaire, parce que, bon, après 5 minutes debout dans sa canadienne doublée y en a marre.

Lecteurs et amis, collaborateurs présents et futurs, nous vous espérons nombreux et si possible munis de 15 $ pour célébrer la parution attendue de ce numéro 02.

Au plaisir de vous voir et de vous prendre la tête avec nos histoires — L'équipe d'OVNI.
 
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +

OVNI Magazine no 02, sommaire, p. 1

OVNI Magazine no 02 en résumé :

Le sommaire de ce numéro comporte des entretiens de fond (Catherine Mavrikakis, Massimo Guerrera et d'autres), des photos magnifiques d'Olga Chagaoutdinova, des chroniques, une correspondance chinoise qui établit des correspondances (entre les goûts, la langue, les us et les gaufres), des recensions de livres, de la fiction (Alban Lefranc sur Nico et Lenny Bruce), des poèmes, les cinéastes Denis Côté et Philippe Grandrieux, un papier de Thierry Bissonnette sur l'élusif griot sonique Jandek, etc.
 
+

L'OBJET VOLANT NON IDENTIFIÉ mais chiffré coûte 15 $, est imprimé en 4 couleurs, compte 112 pages, 2 papiers (recyclés) et bien d'autres choses matérielles et immatérielles qu'il serait vain de lister et de dénombrer.

L'abonnement à 3 numéros coûte 30 $ et vous pourrez en acheter 1 au lancement en ramassant le numéro 2.


OVNI Magazine no 02, sommaire, p.3

+ + +

Pour information, entrevues, services de presse :
Nadia Roy
lequartanier.info@gmail.com
514-993-5841

lequartanier@videotron.ca
514-692-5276

+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +

17.3.09

Buboneka - Premier chapitre

Mon roman n'avance plus, mais mon nouveau projet, lui, décampe!

Bourbon et moi avons terminé le premier chapitre de Buboneka que vous pouvez lire:

Wo! Totemo sugoi desu, neh? (C'est tout à fait incroyable, non?)

Pawol a lòm vo lòm

C'est Alain Gabriel, encore lui, qui m'a fait découvrir un artiste guadeloupéen, TiMalo.

Musique inspirée de Living Color



et Keziah Jones.



Funk and slam. That's life.

Le concept: Pawol a lòm vo lòm

Le projet « Pawol a lòm vo lòm » c'est un questionnement de l'identité guadeloupéenne. Un nouveau regard que TiMalo jette sur ses compatriotes pour les exhorter à porter leur contribution au monde.

Et pour TiMalo, cette participation à la danse culturelle du monde passe par la responsabilisation. Il s'agit pour lui d'utiliser les qualités de notre langue, en empruntant parfois les mots de Robert Loyson ou de Sonny Rupaire, pour questionner nos zones d'ombres, que ce soit dans notre histoire ou dans notre quotidien.


16.3.09

Mathieu Arsenault est une poubelle culturelle

Mathieu Arsenault est une poubelle culturelle et il le prouve très bien. Je suis en train de terminer Vu d'ici et, là aussi, il l'affirme haut et fort, en cycle moulants et liquides.

Mais où il le montre le mieux, c'est ici : de Jean Fortier à Donald L'Autrec à Mayhem à Marc Dutroux à Marc Lépine à Sam Beckett :

- Mathieu Arsenault est une poubelle culturelle, n'est-ce pas Éric?
- Oui LeRoy.
- Mathieu Arsenault est vraiment une poubelle culturelle?
- Oui, vraiment LeRoy.

13.3.09

Buboneka

L'ami Laurent Zavack m'a scoopé. En m'intéressant au twitteroman (assez intensivement), je me suis laissé aller à une confidence sur EroTwitter : 

Mais le blogue sera mis à jour régulièrement et les chapitres seront synthétisés pour en faciliter la lecture.

Et l'ami, ben c'est Bourbon.

Le roman par Twitter renverse-t-il les codes narratifs?

J'allais lire la suite du twitteroman de Laurent Zavack, On l'appelai(en)t Sodomy, lorsque j'ai compris que c'était devenu une délicieuse nouvelle, si on aime l'érotique, bien entendu.

Je laissais un commentaire lorsque j'ai vu, en marge de droite, que Thierry Crouzet et Laurent semblait avoir une discussion particulièrement animée.

Un roman par Twitter, ça renverse les codes narratifs? Ou c'est juste de la littérature écrite à l'aide d'un autre média?

Vous en pensez quoi?

12.3.09

La pire déclaration d'amour de l'histoire

Un texte de Yannick Pinel trouvé au hasard en apprenant que Michel Vézina commençait une chronique littéraire au Montréal Express, aujourd'hui.
 
La question qui tue - parce que tu me tueras lorsque tu liras ma réponse - : est-ce que je t'aime ? Non. Je ne t'aime plus. Je ne t'ai même jamais aimée Marjolaine. Je sais, je t'ai pourtant dit le contraire des centaines de fois. J'ai menti.


Des romans sur Twitter/Twitter Novels, take II


CoachFu me réfère Junk DNA Fiction d'un Américain qui habite au Japon depuis 10 ans. Genre: Bizarro Sexpunk SMS Serial Fiction, vous êtes averti.

Mais la vraie explosion provient du Japon avec les cellphone novels (les romans cellulaires). En 2008, 5 des 10 best-sellers japonais avaient été écrits "avec des pouces", avant d'avoir été publiés plus traditionnellement (un vrai livre quoi). 

De plus, les 3 premiers du top 10 ont tous été écrits sur des cellulaires, par des auteurs dont c'était le premier roman! 

Un nouveau genre est né. Il semble.

Pisani en a parlé. Read Write Web aussi.

11.3.09

76 %

76, c'est les J.O. à Montréal.

C'est aussi le record pour le nombre de buts par une recrue (Teemu Selanne en 92-93 avec les Jets de Winnipeg, oui l'équipe où Dale Hawerchuk jouait, avant qu'il ne devienne un band). La même année, Mogilny en comptait autant avec les Sabres.

Mais c'est surtout le pourcentage de complétion magique auquel je suis rendu dans l'aboutissement du roman dont je vous gave depuis 2 mois.

Je commence à avoir hâte de passer à autre chose. Déjà le prochain projet se trame. Mais tu n'en sauras mot, Lecteur.

Extrait:

Chapitre 16

[Le docteur May possédait une copie très ancienne de Le Prince de Machiavel, qui aurait appartenu à Pier Paolo Pasolini, lequel aurait successivement appartenu à Zino Zini, Filippo Tommaso Marinetti, Kasimir Malevitch et Enzo Benedetto. Le docteur May fait peut-être allusion à « Contente-toi d'obtenir d'un homme son arme, sans lui dire que c'est pour le tuer avec ; quand elle sera dans ta main, tu pourras satisfaire ton envie. » Quelques pages, froissées en boule, furent retrouvées dans un trou creusé dans un mur derrière la commode principale de la chambre d'hôpital du docteur May, Lecteur.]

Chapitre 17

[Lecteur, la fascination du docteur May pour l'Islande remonte à ses années universitaires pendant lesquelles il voyage en compagnie de Francisco J. De La Costa et Miville Tremblay. En témoigne ces quelques notes en marge d'une carte de Reykjavik, retrouvée pliée en trois sous son matelas: « terre d'asile, terre de recueillement, terre de mort lente et belle comme ton décolleté ». C'est à cette époque où il sombre dans une légère dépression, en partie à cause de son goût prononcé pour le Brennivin aromatisé au cumin ou au carvi.]

Chapitre 18

[Malgré que le récit du docteur May en soit dépourvu, sa fascination pour le dieu de la fertilité de la mythologie nordique, Freyr, n'en est pas moins symptomatique de son désir patent de rejoindre Marilyn, ce « tu » qu'il chasse et pourchasse tout au long de l'intrigue, Lecteur.]

Des romans dans Twitter / Twitter Novels

De plus en plus d'auteurs se mettent à l'écriture de roman dans Twitter. Le premier à ma connaissance est l'auteur de Twiller, Matt Richtel, mieux connu pour son best-seller Hooked.
Par contre, ce Twiller semble s'être arrêté le 30 décembre 2008. J'ai interrogé l'auteur sur Twitter pour voir où il en est.

Thierry Crouzet s'est ouvertement inspiré (pour ne pas dire qu'il a piqué l'idée, mais en littérature, personne ne plagie, c'est de l'emprunt, signe d'admiration, paraît-il ;-) de Matt Richtel pour écrire son propre Twiller. Il est l'auteur de deux livres, Le Cinquième Pouvoir, et Le Peuple des connecteurs. Son blogue montre les tweets en ordre déchronologique. à gauche, ainsi que les chapitres structurés, en ordre chronologique, à droite.

Voir l'entrevue qu'il a donnée à Christophe Grebert:



Avec 680 updates et 12 chapitres de terminés, ça commence à ressembler à quelque chose.

N.L. Belardes semble l'un des plus sérieux jusqu'ici. Avec 542 updates et plus de 4,000 suiveux, Small Places est également un candidat intéressant. Par contre, un hiatus de deux mois a interrompu l'écriture. Dernier message : Small Places will resume momentarily... (il y a 19 heures).

Et puis le MN Daily «sortait» une nouvelle ce matin, The First Novel Published in Twitter. C'est tojours hot d'être le premier. Sauf qu'il faut vérifier ses sources avant de dire de telles âneries. Même si la recherche Twitter peut nous montrer que David Miller n'est pas le premier à avoir pensé à écrire un roman dans Twitter, n'empêche qu'il en est à 786 updates.

Tout de même.

C'est en lisant les commentaires de ce post que j'ai peut-être trouvé LE premier roman dans Twitter dûment complété. Il serait l'oeuvre de Alice McCormick, décédée à l'âge de 49 ans d'un cancer du poumon. C'est son mari, Jim McCormick, qui a publié le roman Cowboy de sa femme en 3,501 tweets.

Un bel hommage posthume.

D'autres romans Twitter
  • On l'appelait Sodomy est l'oeuvre de Laurent Zavack. 196 posts and counting.
  • Un auteur sans nom, 140novel, en a entamé un. Mais avec seulement 37 posts, on ne peut pas dire que ça fait un gros roman. Au mieux, c'est une nouvelle.

En connaissez-vous d'autres?

10.3.09

65%

Ah!

Tu ne m'auras pas, traitement de texte!

Je remercie Isabelle Gaumont, auteure de Cousine de personne et Subordonnée, pour ses bons mots d'encourgement.

Fuck la mise en pages.

Et Sylvain Carle, qui me suggère Write Room pour écrire sans se soucier des marges et de ses autres conneries, mais je ne suis pas sous Mac...

Qu'à cela ne tienne, rendu à 65%, la dureté du mental vient de se raffermir puisque j'ai franchi le mythique 60%, la note de passage quoi.

Extrait :
[Les hallucinations du docteur May ont été rapportées en premier dans une thèse de maîtrise portant sur la bipolarité génétiquement transférable que d'aucuns remettaient en cause. L'auteur de la thèse, un certain Éric Bourbon, ne survécut pas à la controverse de ses idées, Lecteur.]

57 %

Même si mon état physique ne me permettait pas de performer ce soir, je me devais de continer à bosser mon roman. Être si prêt du but et ne pas l'atteindre. Non.

Mais s'il y a une chose que je peux conseiller à tous les romanciers de la terre : pensez à votre mise en page AVANT de commencer à écrire, à moins de vouloir virer fou.

Je hais profondément les traitements de texte, mais ça atteint de nouveaux sommets ce soir. Les styles, c'est d'la marde. D'la grosse marde. Que ce soit dans Word, OpenOffice ou n'importe quel logiciel de traitement de texte, c'est fait pour des textes de 10 pages max.

Les citations qui sacrent le camp, les listes à puces qui sautent de pages, les titres qui font aussi sauter des pages. J'ai passé le plus clair de mon temps à régler des problèmes de cet ordre. Mais bon, j'en suis quand même à 57%, heureusement.

Et si je l'avais fait en XML ou en HTML, me diras-tu, le smat? Tu connais un éditeur qui accepte du HTML, toi?

Téka.

9.3.09

Fort. Fait.

J'ai été vilainement attaqué par un virus sans nom qui me terrasse. Si j'étais une femme, je n'en parlerais même pas, évidemment.

Je suis forcé de déclarer forfait pour les Sacres du printemps, mais ça ne vous empêche pas d'aller encourager les poètes!

Six poètes prendront part à la première partie de la soirée :
  • André Marceau
  • Véronique Garneau-Allard
  • Hugo Nadeau
  • Edmé Etienne
  • Frédérick Carrier
  • Schallum Pierre
Dans la deuxième partie, le public sera invité à participer à un micro ouvert

Lieu : La barberie, 310, rue St-Roch
Date : Lundi 9 mars
Heure : 20h

5.3.09

Prolégomènes à un bel autodafé sacré

          Prolégomènes à un bel autodafé sacré

 

Mes frères, mes soeurs,

fermez vos yeux, ouvrez vos coeurs,

car voici les paroles que m'a transmis le Seigneur!

 

Notre mère qui tète au pieu

Culs et cons soient lubrifiés

Que mon vit vienne

Que ta volupté soit chienne

Sur tes lèvres sur ton sein

 

Donne-moi donc de jouir

Dans le dos de l'amour

Punis mon abstinence

Comme je t'ai fouettée de ne m'avoir point sucé

 

Et ne me soumet pas à la privation

Fais de moi ton vassal

 

             Hymen

 

Cette pilule brillait de tous ses feux de tous mes voeux, mon choeur, pendant que j'espérais te rejoindre au plus crisse d'osti d'tabarnak de saint-ciboire de mangeux d'marde d'enculé d'mes déconcrissés d'putain d'verge à la con;

et qu'un flot qu'un flow trompettesque me guidait transportait éjectait vers une rythmique à quatre temps elliptique hors tempo hors champ à peine structurée purement improvisée comme Lee Morgan mélancolique à la droite de mes songes les plus livides;

 

Et d'être confrontée à un challenger t'as mis en beau crisse de calice de tabarnak d'osti d'putain d'bordel de crisse de ciboire, comme qu'on dit dans l'bas du fleuve, ou est-ce en banlieue de Paris?

Tu me disais que le sexe importait peu ni l'argent ni la célébrité ni même la beauté mais tout cela n'était qu'un gros sac de bullshit, n'est-ce pas?

 

Il paraît que je suis anxieux, aussi. Connerie. Vacherie de vacherie de connerie de Sean Connerie à la putain d'bordel de crisse de tabarnak de pute à la con de mes deux ciboires.

 

Bon tu es fâchée. Tu es en crisse en tabarnak d'osti d'calice en putain d'bordel de merde fais chier en putain d'crisse en ciboire de bordel d'enculé à la con, c'est ça?

...

Très mature. Full. Genre. M-A-T-U-R-E.

aNyWaY...

 

Tegucigalpa c'est la colline d'argent où j'ai cru perdre ton coeur et le mien à 1 000 mètres d'altitude. C'est une ville animée par le bruit et mon coeur ton choeur sont situés autour d'une cathédrale d'une église d'une bicoque d'une bordel à prêtre full baroque.

 

En face, on traverse un parc central mais pas Central Park parce que Central Park c'est à New York et là on est à Tegucigalpa ça t'intéresse cette histoire ou non si si tu me fais de la tête tu te prends pour Marie-Sissi Labrèche tu vas me faire la passe du canard qui tousse drette là devant une cathédrale une église une bicoque un bordel à prêtre full baroque?

 

Je n'ai pas Super Écran à l'Hôtel-Dieu. Jeanne Mance non plus ne l'avait pas. Mais ça ne l'a pas empêché de fonder cet hôpital pendant que je glandais dans le Vieux-Port avec Francisco et Miville; nous jouions des 2 de 3 aux échecs et c'est souvent Francisco qui gagnait, mais c'était mieux que d'aider cette pute de Jeanne!

 

             Jeanne Jeanne Jeanne

 

Ton nom est partout dans cet asile. Je vois ton portrait ta face ta crisse de face laide que j'aurais envie de démolir détruire séduire avec mes ongles.

On ne me donne pas assez de velafaxine.

C'est un antidépresseur savamment appelé inhibiteurs spécifiques du recaptage de la sérotonine et de la norépinéphrine ou ISRSN pour les intimes.

 

Quoi? Je raconte des ragots? Mais tu as raison ma chérie! On s'en contre-crisse. Venons-en au fait.

 

"Suffit!", criait alors Miville vêtu de sa cape violette et de sa couronne en simili-or du Dollaramona. Ces bottes Kodiak finies jusqu'à la semelle lui donnait un air de faux travailleur de construction et Francisco ne le tolérait que parce qu'il jouait une crisse de bonne ouverture indienne (fianchetto côté roi).

 

En fait ce n'est pas une si mauvaise idée. Hormis la Rootbeer (fleurk) le plan n'était pas mauvais. Qui te connaît? Bon OK t'as fait l'Olympia de Paris trois fois et alors, Indochine aussi et demande à un gamin ou un policier s'il te connaît et il dira probablement qu'il n'en a rien à battre à cirer à crisser à déconcrisser rien à calicer d'une chanteuse pénible qui braille dans un 4½ à Montréal.

 

Excuse-moi non tu n'es pas finie mais non je me mettais à la place des mômes et des keufs mais pourquoi je parle à la française ça doit être la faute d'un polar que je lis, oui les polars c'est génial pas trop de pages, pas trop de réflexion, juste des nanas, des toughs, des flics pourris de la came des putes quoi, la totale, mais non t'es pas une pute tu mélanges tout ce que ça peut être compliqué de te parler des fois.

 

Raccroche pas. Merde je suis maladroit. Pas merde crisse plutôt non tabarnak oui tabarnak ça c'est le bon mot c'est celui qui est le plus senti le plus plein de hargne celui qu'on entend une fois et on se dit wow ça résonne comme des mots qui sonnent ouache hum plus de tabarnak oui plus de tabarnak j'aime bien ciboire aussi oui ciboire c'est bon parce que ça contient le mot boire et comme j'aimerais boire au creux de tes hanches un nectar quelconque pourvu que je puisse me recroqueviller en ton sein et regarder Fox Mulder chercher la vérité qui est ailleurs.

 

Tu ne voulais rien savoir. Tu étais même en tabarnak, pourrait-on dire. Mais tu n'en étais pas à ta première crise, j'en avais vu d'autres, nous passerions au travers, il y aurait un lendemain.

 

adieu ou au revoir? Comme si vous n'aviez jamais existé le monde reste sans trace de vos terres de vos nations de vos paysans et en serais-je la cause? Tout cela est absurde mais toi, tu ne dis mot et ne sais me réconforter. Dis quelque chose. Suis-je au centre de toute cette catastrophe? L'Amérique du Sud tabarnak! C'est pas Rouyn-Noranda!

 

mais tu n'y connais rien les putes ne sont plus downtown elles se cachent où elles peuvent dans Central Park dans Spanish Harlem ce n'est plus comme dans Taxi Driver depuis longtemps;

est-ce que tu me parles?

est-ce à moi que tu parles?

c'est à moi que tu parles tabarnak?

c'est-tu à moi que tu causes biatch?

tu veux qu'on discute enfoirée?

tu veux jaser enculée de mes deux?

Les putes seront toujours les meilleurs amis de l'homme on les retrouve au Bois de Boulogne au Cimetière Côte-des-Neiges dans les palaces abandonnés du Yémen ou sur des cordes à linge de lavande accrochées aux ondes circonflexes du shakra de l'autre.

 

          Apparition de la Pute mystère

 

Soit, certains auditeurs ont eu la gentillesse de comprendre que l'apparition de la Pute mystère tirée de Taxi Driver jouée par Jodie Foster n'était qu'un jeu

 

et qu'en fait il fallait bien la divertir puisqu'elle avait prit la peine de participer ludiquement à l'exil en moi-même.

Mais de la tuer, là, sans explication, cela ne vous plaît pas. Vous avez été très clair:

« Osti d'facho!!! »

ou

« Vous pouvez pas nous laisser en suspens de même, nous faire voyager de Tegucigalpa à New York pis abandonner l'Auditrice de même! C'est immoral! »

et encore

« T'es vraiment rien qu'un osti d'pourri de tuer une femme de même. Elle avait rien faite! »

qui plus est

« Pire que Sarkozy, Harper et Bush ensemble!!! »

Y a pas à dire, vous êtes forts sur l'exclamation.

Sans parler de vos sympathiques appels:

- Allo je voudrais parler au docteur May s'il vous plaît?
- C'est moi.
- Osti d'calice de fucken freak à marde de psychologue tout croche de crisse de crosseur va t'faire foutre par un psychopathe, 'culé!

 

On m'injecte ses drogues en fait non je les ingurgite ce serait plus précis donc j'ingurgite ses drogues parce qu'elles auraient supposément - en fait c'est que j'aime de ces drogues c'est qu'elles sont off the record mais non elles sont légales oui mais elles sont encore expérimentales ciboire l'olanzapine n'est connu que depuis 200 ans bon tu as raison merci je te remercie mais y a vraiment pas de quoi.

 

Cette utopie n'existe pas dans le Demi-Monde.

Cette utopie est notre calvaire. Ciboire.

Si boire était un crime, nous serions tous morts de delirium tremens, disais-je dans ma jeunesse, au XXe siècle.

 

J'avais un groove dans les genoux et dans le cou ce qui facilitait la mise à mort de cette écriture qui s'achèverait en travers d'un terre-plein sur un boulevard passant des Amoureux Newman Taschereau Hamel St-Germain Sunset Hollymotherfuckenwood Boulevard

D E U X cent 23 mother fucken kms

 

O N E hundread 36 goddamn kilometres later

 

Alors que tu allais avaler ta langue gavé par tant de moins-que-moderne-mother-fucken-piece-of-litt-crap tu en vins à interpréter l'éthique de la vertu, LÀ, devant Trazodone qui venait de débloquer un récepteur un capteur de sérotonine mou en roulant un spliff; et je me concentrais sur les caractères et les motivations de mes amis les agents constabulaires qui ne tarderaient pas d'éclaircir tout ce brouillard lévisien pour y souffleter dessus et y découvrir la surveillance et la punition pubiques;

 

Mais tout cela te rendait nerveuse et tu avais peur que ton plan échoue.

  • Leroy ça va?
  • Ça roule ma poule. A1 ma belle, A1.
  • T'es sûr? J'ai pas envie que tu me chies dans (les) mains.
  • Cum'on honey j'ai pas que ça à faire t'aider à dominer le monde. Gimme the mother fucken gun qu'on en finisse.
  • OK Leroy, j'te fais confiance.

 

la liste d'ennemis pour les United Fucken States devenaient rarissimes mais ne surestimons jamais les capacités d'un pays belliqueux à se trouver un adversaire de taille, ou plus petit que lui.

 

Et tous ces milliards de yens roubles dollars euros francs pounds servirent à la reconstruction unifiée de l'African Republic of Motherfuckers.

 

Des locaux couraient après notre Buick 68 en criant dineros dineros gringo et fuck USA mais c'était bien mal nous connaître. Ils auraient dû crier viva Doctor May viva Obama ou viva viva tant qu'à y être fuck la policia ou va fangoule ou fuck el Estato. Ou fuck les putsch pour rendre honneur à Juan José Arévalo le père du droit de grève guatémaltèque.

 

Donc comme nous avions du temps à perdre à brûler à frimer que nous avions un peu de substances illicites en tout cas assez pour nous pousser à passer la frontière en douce probablement aux heures où les douaniers seraient les moins vigilants, eh bien nous nous lançâmes à l'assaut des Unites Fucken States of America, dernier vertige d'un passé britannique.

 

          Note post-coïtale

 

Je vous salue Marie pleine de marde;
le Seigneur est ton pusher. 
Vous êtes bénie entre toutes les putes et Jésus,

le fruit de vos fornications est un osti. 
Sainte Marie, Mère du vice, 
priez pour nous pauvres enculeurs, 
maintenant et à l'heure de notre calvaire.

Sacrament.

4.3.09

Marie-Dieue : acte 1, scène 1

Personnages :

  • Marie-Dieue : la boss
  • Élyse de Vaudreuil : réceptionniste-stagiaire
  • Job : directeur des Ressources Humaines
  • Easy Chill : concierge

 

 

             Acte I, Scène I

 

Les Entreprises Dieue Inc. sont situées au 333, allée des Miracles, à Venotium, au Royaume Rouge. Au 33e étage se trouvent l'accueil, la réception, la salle d'attente, la machine à café, à chocolat chaud et à boissons gazeuses, eau et friandises de toutes sortes. La réceptionniste, Élyse De Vaudreuil, répond à une vitesse frénétique aux innombrables appels qui retentissent dans le bureau en forme de cloche de Marie-Dieue.

 

Élyse. Les Entreprises Dieue Inc. God Enterprises Inc. bonjour good morning comment puis-je vous aider how may I help you? Un moment je vous prie one moment please.

 

Musique d'ascenseur

 

Élyse se précipite sur son clavier et ouvre un fichier XML dans Emacs : elle remplit un formulaire afin de l'envoyer au journal local.

 

Élyse. Les Entreprises Dieue Inc. God Enterprises Inc. bonjour good morning comment puis-je vous aider how may I help you? Un moment je vous prie one moment please.

 

Musique d'ascenseur

 

Gros plan sur l'écran d'Élyse : elle tape sur les touches Ctrl-X-puis Ctrl-X-Ctrl-K. La fenêtre du logiciel disparaît.

 

Marie-Dieue traverse la scène de gauche à droite et tient son ventre. Au-dessus de ce dernier s'appuie un ordinateur portable où, visiblement, Marie-Dieue répond à ses e-mails. En même temps, elle parle au téléphone, le retenant dans le creux de son cou pendant qu'elle continue de répondre à ses admirateurs, ses collègues de travail, ses créditeurs.

 

Marie-Dieue. Écoutez, dans la conjoncture économique actuelle, l'éternelle fluctuation des marchés, sans parler du retour des dot-coms, la bourse de DasNaq a à nouveau pris des allures de Klondike alors je vous prie de comprendre, M. Gatesó, que votre proposition en matière de services informatiques ne sera pas retenue puisque nous faisons affaire depuis longtemps avec des partenaires libres. Merci de vous intéresser aux affaires des Entreprises Dieue Inc. Gracias por su interés en nuestra compañía.

 

Marie-Dieue s'approche du bureau d'Élyse et se tire une bûche.

 

Marie-Dieue. Salut Élyse, quoi de neuf aujourd'hui ?

 

Élyse. Rien de spécial, same ol' same ol', you know the song, honey.

 

Marie-Dieue. Et moi, je reçois les appels d'idiots qui croient que, parce que je suis une femme, enceinte de 8 mois de surcroît, je céderai plus facilement à leur demande, que je vais piquer une crise d'hystérie, et quoi encore !

 

(Marie-Dieue éclate en sanglots.)

 

Élyse. Ben voyons Marie, c'est normal que tu sois épuisée, t'es deux fois omnisciente donc, tu vois deux fois plus d'imbéciles.

 

(Les deux éclatent de rire.)

 

Marie-Dieue. Ah ! Qu'est-ce que vous allez faire quand je serai plus là, hein ? Vous allez rusher comme des bonnes et vous allez dire : « Ah ! Si Marie était là, elle saurait quoi faire ! »

 

(Elles éclatent de rire à nouveau.)

 

Élyse. Tu sais, au salaire où tu nous payes, je n'ai pas tellement peur et je me sens privilégiée. Et de toute façon, ta remplaçante ne pourra prendre aucune action directe, elle devra être secondée par 90 % des voies du comité exécutif, n'est-ce pas ?

 

Marie-Dieue. Bien sûr.

 

Élyse. And even if your replacement should turn out to be an absolute failure, répugnante et vile comme ce serpent que ces ridicules d'humains tried to portrait dans ce livre qu'il nomme la Bible...

 

Marie-Dieue. Ah oui ! la Bible, cette curiosité.

 

Élyse. Eh bien ! Tu seras toujours de retour après ton congé de maternité que tu t'autopayes, right ?

 

Marie-Dieue. Bien sûr...

 

Élyse. Good. Aujourd'hui, il faut : repasser les planchers, faire manger les chaises, sortir les oreillers pour leur marche matinale, laver les têtes des vidéoscopes et faire manger la maisonnée, ou quelque chose du genre.

 

Marie-Dieue. Comme dab Élyse.

 

Élyse. Comme dab Marie.

 

Marie-Dieue. Et je vais m'occuper du reste, comme dab boss ?

 

Élyse. OK boss.

Méta-hommage

Je ne la lis pas souvent, mais lorsque je le fais, je la dévore.

Par p'tits bouts. Comme ses textes.

Voici donc deux textes de Méta, aka Éma Ch'Vai.



3.3.09

Marie-Dieue : intro

Pour le printemps des poètes, je vais (sûrement?) présenter Marie-Dieue, une pièce de type vaudeville qui met en vedette Marie-Dieue, dans le rôle de Dieue enceinte de huit mois.

Pièce coécrite avec Bourbon dans un passé pas si lointain, remaniée et augmentée de petits textes truculents.

Enjoy :)

#####

Marie-Dieue : Intro

Mes frères, mes sœurs,
fermez vos yeux, ouvrez vos cœurs,
car voici les paroles que m'a transmis le Seigneur!

Notre mère qui tète au pieu
Culs et cons soient lubrifiés
Que mon vit vienne
Que ta volupté soit chienne
Entre tes lèvres entre tes reins

Donne-moi donc de jouir
Dans le dos de l'amour
Punis mon abstinence
Comme je t'ai fouettée de ne m'avoir point sucé

Et ne me soumet pas à la privation
Fais de moi ton vassal

Hymen

(merci à Méta pour la finale!)

2.3.09

David Lynch sur YouTube

C'est par l'entremise de, huh, je sais pu qui, que j'ai commencé à suivre David Lynch sur Twitter. 

Des posts courts, drôles, raffraîchissants.

Et il vient de partager une vieille vidéo promo pour Eraserhead. Le gars a de l'humour.

Oh oui! Il faut absolument que j'achète Catching the Big Fish de David Lynch, sorte d'autobiographie zen.