Extrait du chapitre 23
[Lecteur, à ce stade, tu comprends peut-être l'aversion du docteur May pour le religieux, ou peut-être, confus, te dis-tu plutôt qu'il devenait pieux avec l'âge, et que cela affectait sûrement ses capacités à mener à bien une aventure quelconque, encore moins un roman. Mais tu t'en contre-crissais vraiment, tu écoutais Sexy Distorsion de AlienSeduction, tu hochais de la tête comme un idiot en te disant hum, baiser une sylphide, ça doit être pas mal, tu déraillais vraiment, tu lisais en diagonal comme on lit la chronique de Bertrand Raymond : cette chronique, c'est toujours utile pour ne pas tacher ta table de cuisine avec ta tasse de café Dollarama qui déborde. J'ai compris que j'étais seul jusqu'à la dernière page et que le grand âge du docteur May n'avait pas joué en ma faveur. Passé 200 ans, on n'est plus très utile, en général. Je te maudis, Éma Ch'vai ! Je te maudis, tu-te-toi ! Non mais donnez-moi un gun quelqu'un que j'en finisse ! Garde ! Mon olanzapine !]
et
[Ben oui le smat, tu fais semblant de comprendre, tu comptes les agnus les adoramus et les excelsis, tu cherches le nombre d'Or, comme si la séquence de Fibonacci avait quelque chose à voir avec ce que tu viens de lire.
Olanzapine ! Venlafaxine ! Je veux perdre/gagner du poids tuer tuer tuer tuer tuer tuer tuer tuer je veux me/te/se/le dépersonnaliser ha ! Je t'hallucine et je te visuel tu es une gencive saignante gonflante ronflante je te vomis en pleine psychose je te convulse je t'hépatite je te pancréatite je te dyskinésie tardivement dans la nuit sanguinolente comme l'allergie cutanée que tu es, Lecteur.]
ou encore
[je nausée tu maux de tête je m'apathise tu me constipes je suis le colon irritable de mes étourdissements fatigués je t'insomnise en plein vertige comme une bouche sèche impuissante qui n'a plus envie de baiser ; tu transpires j'acouphènes tu es une action impulsive d'hypotension orthostatique rêvée vive et anormalement animée (entre 5 et 9 pour cent selon la température ambiante et la vitesse du vent) ; tu me perds l'appétit tu augmentes ma pression sanguine tu me brain zap je t'akathisie tu m'agites et j'en perds la mémoire, Lecteur.]
4 comments:
C'est tellement...organique ! J'aime quand ça sent les tripes, quand ça palpite sous les doigts, quand le texte se fait chair, quand l'état-délirant prend le pas sur la fiction et exsude l'encre par tous ses synapses.
T'ai-je déjà dit que tu écris avec la fulgurance et la majesté d'un fou à lier ?
... Ou plutôt d'un fou à lire ;)
eh ben eh ben, m'a le prendre comme qu'on dit.
pas évident de garder ce beat très longtemps par contre. j'espère que l'alternance psychotique/stable est bien rendue. le meilleur exemple que j'aie vu de cette alternance, c'est dans Click de Kristopher Young, vraiment génial. le PDF est dispo en ligne. mais pour le prix, ça vaut la peine de l'acheter, vraiment.
icitt, à 98% je dois te dire Super K que j'attends le papier. dans les mains sous les yeux.pas lire avant.
sur ce, bon printemps heero gaz
je file dans mon chalet.
bon chalet nina, et j'écoute du braille sur la peau, toi aussi tu peux l'écouter ici
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