30.4.09

Les Éditions Jean-Coutu

Pas sûr que ça va me remonter le moral, mais je mets La Part Maudite presque dans le tapis pour cracher un peu de venin sur tes entrailles, Web.

Ce blog a démarré par ennui, pour découvrir cette blogosphère, pour m'y perdre et être entraîné par le mosh pit nommé désir. Mais là...

Rien.

Comme une écoeurantite aiguë. Voudrait me consacrer pleinement à l'écriture et en même temps, quand je suis derrière l'écran. Rien.

Du buttinage de blogue. Du commentage. Comme une période de relaxation avant la tempête. Mais j'ai hâte qu'elle arrive qu'elle me renverse et que j'en aie la tête pleine d'eau. 

C'est peut-être la quarantaine qui me guette. Pas à cause des cochons éternuants. 

Le big 4-0. C'est pas tout de suite. Mais bon.

Une insatisfaction grandissante. Un écoeurement facile aussi. Comme un vieux chien qui veut plus courir après sa ba-balle.

Puis le monde de l'édition aussi. Avec ses putes et ses best sellers. Avec ses cocktails de grands primés qui s'autocongratulent pendant que je ronge mon frein à essayer d'être authentique tout en n'étant pas pathétique.

J'avais pas de titre pour ce post. Là je l'ai. Les Éditions Jean-Coutu. 

J'en viens à me dire qu'il faudrait que j'écrive de la chick litt de fantasy d'horreur pour les jeunes pour être publié. Faudrait peut-être juste que j'écrive plus et puis que je bitche moins.

Plus capable de rentrer au Renaud-Bray et de voir les livres en rentrant: Audrey Parilly, Anne Robillard, Marc Lévy. Un DVD du centenaire du CH avec ça?

Ça rejoint un peu Stéphane Ranger lorsqu'il dit crève, Quebecor.

Il y a pourtant toute une économie qui gravite tant bien que mal autour du soleil Quebecor. Les librairies indépendantes -- trop peu présentes dans mon coin, déménage à Montréal LeRoy tabarnak! -- les disquaires indépendants, les éditeurs intelligents.

Juste tanné de chercher I guess. 

Fak je devrais reconcentrer mes efforts dans un projet au lieu de m'éparpiller en twitteromans... 

Su'l bord de rappeler la psy moi là...

Focus on focusing disait mon grand manitou. Ouin. Focus LeRoy!

Dans le doute, il y a toujours MC Gilles pour me montrer que la vie vaut la peine d'être écoutée dans la noirceur.

Rappel! Show de La Part Maudite, c'est demain!

Ben oui... 

LA PART MAUDITE va jouer demain soir, précédé par 2 groupes américains : MEM1 et AREA C !
Tout cela dans un loft chaleureux sur Van Horne, avec de la bière pas chère et un train qui passe à tout moment.
Ce sera le lancement de notre superbe cassette audio en collaboration avec DIOS MIO!

Une belle occasion d'étrenner ton kit de printemps !



vendredi 1 mai/may 1 friday à L'envers
La Parte Maudite + Mem1 + Area C
 
La Part Maudite is a debonair noise rock trio from Montreal. They play sounds organized in time, flooded by distorted noise inspired by the philosophy of Bataille.  Featuring Philippe Battikha - trumpet & pedals, Mivil Deschenes - bass, and Patrick Dion - drums.
 
Mem1 (Mark + Laura Cetilia) seamlessly blends the sounds of cello and electronics to create a limitless palette of sonic possibilities. In their improvisation-based performances, all sounds are derived from the cello as the sole source material, which is manipulated in real time. (Los Angeles, California)
 
AREA C's compositions work with timbre, texture and live loops, exploring cyclical relationships and the details of their decay over time. Improvisation plays an important part in both recordings and live performances, encompassing extended explorations of minimal rhythm and melody, drawing on remnants of other times and places, outdated and untested technologies, signals sent out but never received. (Providence Rhode Island)
 
portes 21h00/musique 22h00    $5
 
 

Shows at 185 Van Horne (@ Esplanade, est du Parc)

-- 
Love to see you here,

l'envers

Danielewski rocks. You don't.

En suivant le Colloque du LaboNT2, j'ai lu ce tweet:
LaboNT2: Anaïs Guilet : texte imprimé vs. écriture électronique, querelle des anciens et des modernes à la sauce année 90 ! #haalh
Ce qui m'a poussé à googler Anaïs Guilet, qui se trouve intéressée par l'oeuvre de Danielewski et plus particulièrement, House of Leaves, LE livre que j'aurais aimé écrire, qui m'a tant fasciné et donné la chienne lorsque je l'ai lu, en 2005:

Le livre est en effet une des figures centrales du roman de Danielewski où les processus de lecture et d'écriture sont omniprésents que ce soit thématiquement ou formellement. Le roman brouille les pistes paratextuelles dès les premières pages en se présentant comme « House of Leaves », écrit par Zampano, introduit et annoté par Johnny Truant, nos deux figures d'auteur/lecteur. La rédaction, le rassemblement du livre sont alors au centre de l'intrigue qui se déroule en parallèle de l'exploration de l'étrange maison de Navidson. Le titre du roman prend tout son sens : le livre est une maison de feuilles, dont les dimensions sont plus grandes à l'intérieur qu'à l'extérieur, il nécessite donc d'être exploré à l'instar de la maison du photoreporter. Le texte devient dès lors labyrinthique.

Colloque international du NT2 «Histoires et Archives»

Si tu veux suivre le Colloque international du NT2 « Histoires et Archives » en ligne, qui a lieu présentement à l'UQAM du 30 avril jusqu'au 2 mai à l'Agora Hydro-Québec du Cœur des sciences (175, avenue du Président-Kennedy), tu as deux choix (au moins):
  • en vlog sur le site du Labo NT2 (certaines difficultés de transmission, toutefois...)
  • sur Twitter en suivant le hashtag #haalh

29.4.09

Twitter et la littérature

Tu en penseras ce que tu voudras, depuis que je suis EmaChvai sur Twitter, j'ai découvert ceux que j'ai appelés les p'tits nouveaux, pas parce qu'ils "sont" nouveaux, mais bien parce que je viens de les découvrir (ou presque).

Thriller dans la pampa

La Fascination, ce n'est pas qu'un roman de Stephanie Meyer pour les adolescentes en manque d'histoires fantastiques, c'est aussi l'opus d'un auteur brésilien, Tabajara Rujas, peu connu en Amérique, ce qui ne veut pas dire que sa prose n'en vaut pas le coup d'oeil.

Criblé de dettes et sur le point de subir les contre-coups de liquidités sans cesse réduites, un entrepreneur apprend qu'il hérite d'une maison ancestrale, propriété d'un aïeul, dans la pampa brésilienne. Peu enclin de quitter la ville pour habiter une vieille bicoque pourrie, il est tranquillement séduit par l'idée d'y déménager avec sa femme, une marâtre prête à vendre les meubles de la maison sur-le-champ, et son fils, un jeune homme téméraire et ambitieux.

Le tout se gâte lorsqu'il traîne dans un bordel et qu'il ramène une belle et jeune brune à la maison de la pampa, alors qu'il a bu plus qu'il ne l'aurait dû... et qu'il s'éveille avec une surprise qu'il tentera de dissimuler.

C'était le premier roman que je lisais de cet auteur jusqu'à récemment méconnu. C'est en suivant mon rituel habituel que je l'ai trouvé: en regardant les livres récemment rapportés à la bibliothèque. Mais comme pour nombre de traductions que j'ai lues ces dernières années, il semble que l'adaptation dans la langue d'Aquin ne se fasse pas sans heurts. J'ai eu beaucoup de difficultés à m'habituer au style de l'oeuvre, rédigée au passé composé presque tout le long de l'intrigue, alors que, dans ma tête, je réécrivais au passé simple.

Déformation professionnelle? Peut-être. N'empêche pas que l'effet de style n'a su me convaincre qu'une fois où j'ai accepté qu'écrire une histoire au passé composé, ben pourquoi pas?

Voilà pourquoi, dans la mesure du possible, je préfère lire les livres dans leur version originale. Bien évidemment, je ne suis pas polyglotte, rares sont ceux qui peuvent s'en targuer. Mais si c'était à refaire, je relirais Generation X de Douglas Coupland en anglais, car la traduction était vraiment imbuvable (sûrement à cause de la dichotomie français de France/français québécois).

Mais dans le cas de Tabajara Ruas, ce n'était pas le cas. C'était simplement une traduction maladroite.

À mon humble avis, bien entendu.

N'empêche que pour le périple à travers le Brésil, puis les quelques incursions en Uruguay et en Argentine, ça dépayse. Un thriller au rythme lent mais pas ennuyeux, ça se peut?

Si, surtout en Amérique du Sud.

28.4.09

"Nos couilles sont comme des soleils morts"

Comment ne pas être jaloux d'un tel titre!

La Part Maudite est fière de présenter son premier E.P, en plus de m'avoir rendu mortellement jaloux. Voilà, je suis mort.

"Nos couilles sont comme des soleils morts" est une variation un peu plus street d'une strophe dans un poème de Bataille...

Downloade leur premier E.P. Nos couilles sont comme des soleils morts


Et assiste au lancement cette semaine:

!!! LIVE !!!
VENDREDI le 1er MAI à 21h30 à l'ENVERS
185 Van Horne au coin De l'Esplanade - http://www.myspace.com/lenvers185

Yeah !

Mivil

24.4.09

Buboneka: quatrième chapitre

Je te balance toutes sortes d'infos depuis que j'ai terminé et envoyé mon roman aux éditeurs, mais peu de fiction. Alors voilà, je m'y suis remis.

Pour ton plus grand plaisir, je l'espère, le 4e chapitre de Buboneka est tout chaud.
Tu peux aussi lire l'épisode 1, 2 et 3 pour comprendre toute l'histoire, ça aide :)

22.4.09

De la glamourisation de la littérature

En réponse à l'article de Caroline Allard sur Côté Blogue:

Je vais assumer qu'il faut lire ce billet au 2e degré, voire au 3e, et que personne n'a vraiment envie de voir une gang de pseudo écrivains se faire donner des cours d'écriture par de «grands écrivains». Et le public déciderait du gagnant?

Vous êtes pas tannés de cette StarAc qui produit des interprètes en chaîne qui n'ont toujours rien à dire? Ça donnerait quoi une StarAc d'auteurs? Des auteurs «populaires» et glamour? Des écriveux de best-sellers à la chaîne? Oh please... On n'a pas besoin d'autres téléréaliteux, pour emprunter l'expression d'Isabelle Gaumont, une auteure, une vraie.

Pis je vais prendre un 6/49, du papier Q pis le dernier Anne Robitaille avec ça.

21.4.09

Hamidou Diop chez Front Froid

Ma plus belle découverte du salon du livre de Québec, c'est sûrement l'éditeur de bandes dessinées de genre Front Froid.

Hamidou Diop, une bande dessinée de Simon Bossé et Éric Simon, sera lancée le mercredi 22 avril au Cheval Blanc.

Oui, Hamidou Diop, c'est le personnage d'Hubert Aquin dans Prochain Épisode!

I want one now!

De Perec à Phaneuf ou l’art du name-dropping

«Super génial trop top inouï trop beau groovy trop frais cheesy classieux stylé ok funquy trop drôle samedi trop cool extra sympa puissant dément piscine villa champagne taxi hifi dolby botox glamour sexy crazy» -- Katerine, 100% V.I.P.

En m’intéressant au twitteroman, vous savez ces romans écrits dans Twitter, j’ai découvert le blogue de Thierry Crouzet, un auteur qui, jusqu’à ce qu’il se mette à l’écriture d’un « twiller » (un thriller écrit avec Twitter), avait écrit deux livres sur a génération Internet, si on veut résumer.


Rien de très littéraire.


Hors, dans une entrevue, il cite ses inspirations pour l’écriture de son twiller. Les auteurs du Nouveau Roman et de l’Oulipo : Piaget, Perec, Simon, etc.


Donc, lors d’un passage à la bibliothèque du coin – qui est très pauvre, en passant, et où je trouve rarement ce que je trouve, déplorable – je ne trouve qu’un livre de ces trois bonzes de la littérature. Un curieux ouvrage d’une centaine de pages, soit Un Cabinet d’amateur de George Perec.


Ce cabinet d'amateur, dont le livre tout entier est l’objet, est une peinture d’Heinrich Kürz (1913) qui « représente une vaste pièce rectangulaire, sans portes ni fenêtre apparentes, dont les trois murs visibles sont entièrement couverts de tableaux. ». C’est grâce au collectionneur Hermann Raffke que le bon peuple découvre cette œuvre pour le moins fascinante, qui contient nombre de peintures célèbres reproduites en minuscules. Perec expose ensuite son érudition, en plusieurs longues énumérations de critiques, de peintres et de marchands d’art :

« (…) une longue étude concernant le tableau de Kürz parut dans une revue d’esthétique passablement confidentielle, le Bulletin of the Ohio School of Arts. L’auteur, un certain Lester K. Nowak, intitulait son article « Art and Reflection ». « Toute œuvre est le miroir d’une autre », avançait-il dans son préambule : un nombre considérable de tableaux, sinon tous, ne prennent leur signification véritable qu’en fonction d’œuvres antérieures qui y sont, soit simplement reproduites, intégralement ou partiellement, soit, d’une manière beaucoup plus allusive, encryptées. Dans cette perspective, il convenait d’accorder une attention particulière à ce type de peintures que l’on appelait communément les « cabinets d’amateur » (Kunstkammer) et dont la tradition, née à Anvers à la fin du XVIe siècle, se perpétua dans défaillance à travers les principales écoles européennes jusque vers le milieu du XIXe siècle. »

Pour préciser la nature de ces cabinets, le fameux Nowak énumère les plus célèbres d’entre eux, dont la plupart des noms de peintres possèdent une consonance hollandaise : Willaerts, Van Haecht, Van Dyck, Wildens. Le néophyte en peinture, jusqu’ici, n’y voit que du feu. Car le principe même de la prose de Perec est de mélanger réalité et fiction en un parfait alliage de faux-semblant. D’apparence savante et raffinée, ces énumérations ne sont que poudre aux yeux, un exercice de name dropping pour épater la galerie.


Toujours selon Nowak, le tableau de Kürz serait une véritable histoire de la peinture : « de Pisanello à Turner, de Cranach à Corot, de Rubens à Cézanne ». Or, le 2 avril 1914, le collectionneur Hermann Raffke est trouvé mort. Et le testament de ce dernier rappelle étrangement les énumérations à n’en plus finir de Nowak.


Plus l’intrigue avance, plus Perec s’en permet, allant jusqu’à attribuer à Henri Pontier l’habitude de finir les chansons par « tagada tsoin tsoin! ». Mais il contrebalance ces exemples loufoques par d’autres plus crédibles comme le Portrait du marchand Martin Baumgarten de Hans Holbein le Jeune. S’ensuit une description de la carrière du marchand de Baumgarten, parcourant la péninsule arabique, l’Allemagne, ses années à Londres, etc., pour brouiller les pistes, pour faire oublier aux lecteurs que ces détails sont peut-être faux…


Puis, des phrases qui surprennent : « De vives controverses se sont élevées au sujet de l’auteur de ce tableau dont la perfection formelle dégage un sentiment de sérénité presque insupportable. » Et des anecdotes rigolotes : « MM. Gawdy et Raffke arrivèrent au 37 de la rue Victor-Macé vers onze heures du matin, visitèrent l’atelier, et emmenèrent ensuite Degas manger quelques huîtres de Colchester à la Maison Dorée. » ce qui jure complètement avec l’érudition apparente du bouquin.


Perec nous guide vers la lumière lorsqu’il affirme que « la deuxième œuvre n’existe pas, ou plutôt elle n’existe que sous la forme d’un petit rectangle de deux centimètres de long sur un centimètre de large, dans lequel, en s’aidant d’une forte loupe, on parvient à distinguer une trentaine d’hommes et de femmes se précipitant du haut d’un ponton dans les eaux noirâtres d’un lac cependant que sur les berges des foules armées de torches courent en tous sens. »


Et le pinacle : « et un très étonnant Voyage au centre de la Terre, d’Eugène Riou, une des rares peintures de cet artiste surtout réputé comme graveur et illustrateur (2 500 $).


Mais voilà que, ô surprise, je trouve des traces de cet Eugène Riou! Un certain Bernard Piton, auteur de Le Voyage d’agrément de Jean-Luc Cheval, relate la visite qu’a faite ce monsieur Cheval chez un collectionneur où il y aurait trouvé deux toiles d’Eugène Riou, dont l’une retint plus particulièrement son attention. Il s’agissait d’un tableau de format moyen mettant en scène l’un des épisodes du Voyage au centre de la Terre de Jules Verne.


Bernard Piton serait-il un habile faussaire?


Et Marc-Antoine K. Phaneuf dans tout ça?


Qui?


Un poète québécois qui en a surpris plusieurs avec ses Téléthons de la grande surface que j’ai acheté au Salon du livre de Québec parce qu’à ma bibliothèque et à la librairie de mon bled, ben faut le commander, ça arrive pas « par défaut ».


Un ami m’avait parlé de l’utilisation de la « liste d’épicerie » en poésie. Pas pour rien que le sous-titre du recueil soit Listes, poésie, name-dropping,


Et comme chez Perec, on se laisse prendre au jeu. Dans un des poèmes, L’agence de mannequins, il énumère, à priori, de très belles femmes : Vahina Giocante, Scarlett Johansson, Audrey Tautou. Mais il y a aussi plusieurs clins d’œil à des personnes moins connues – pour ne pas dire inconnues – ou moins belles, comme Rrose Sélavy (un personnage fictif créé par Marcel Duchamp), le chanteur Katerine, et Sushiwhore Skywalker, qui est peut-être la sœur de Luke, mais lorsque j'ai tweeter à ce dernier, il m’a envoyé un message direct me disant « je cherche mon père ». J’ai abandonné.


Idem pour le poème Au pet shop, où Phaneuf énumère des animaux domestiques : un poisson rouge, une tortue, un hamster; pour ensuite délirer un peu plus en ajoutant au mix La Poune déguisée en E.T., une bunny Playboy, etc.


En écoutant Katerine en background qui chante 100 % VIP, on est en voiture.



20.4.09

L'électronique changera-t-il vraiment notre manière de lire et d’écrire?

"La migration du livre vers le numérique ne sera pas une simple question de négociation entre l'encre et les pixels, mais va sans doute changer la façon de lire, d'écrire et de vendre des livres de façon profonde. L'électronique nous permettra d'acheter des livres plus facilement, mais rendra également plus facile d'arrêter de les lire. Il va élargir l'univers des livres que nous tenons au bout des doigts, et transformer l'acte solitaire de la lecture en quelque chose de plus social. Il va permettre aux écrivains et éditeurs de vendre plus de livres obscurs, mais aussi saper certains attributs que nous associons à la lecture du livre depuis plus de 500 ans."

Le reste est ici.

Génération rock Rive gauche

Via Alain Gabriel:

Très bel article de Gilles Médioni sur la nouvelle génération de chanteurs français :

Ils se ressemblent: environ 30 ans, airs d'étudiants en lettres, rage, minimalisme, exigence, naturalisme, gueule ouverte. Ils prennent la chanson à bras le corps, trait d'union entre Brel et The Clash (1). Et, cinquante ans après les murmures de l'Ecluse, jettent un pont vers une rive gauche hantée par le fantôme du rock anglo-saxon. Dominique A, Mano Solo, Miossec, Silvain Vanot, Thomas Fersen, Jean Bart, Katerine, Pierre Morin, Dominique Dalcan, Jean-François Coen, Mirwais et Juliette... redessinent cette «fine fleur de la chanson française» chère à Jacques Douai, porte-drapeau, après guerre, de la «chanson de qualité».

Pareils au courant Rive gauche ou à celui de la «nouvelle chanson française», ils affirment un style unique: musique dépouillée, textes cérébraux percutés par une chronique insolente de désirs non partagés, d'échecs, de morts, de colères, de haines, de peines. La voix, parfois apprêtée, s'envole du côté de Barbara (Jean Bart, Dominique A), prend une moue à la Bardot (Juliette et les Indépendants). Ou crache une désillusion à la Gainsbourg (Jean-François Coen), une désespérance à la Brel, à la Ferré (Miossec, Mano Solo). Arrimés à leurs stylos, ils arpentent d'un vocabulaire simple et délétère les ports et les bas-fonds, cueillent les fleurs de caniveau et l'écume des tripots. «Quand je m'achève sur les comptoirs/ Comme une grosse baleine», vomit Miossec (Evoluer en troisième division). Jeff n'est pas loin, car Brel veille. Et Neil Young, et Leonard Cohen, et Carco, et Gréco.

17.4.09

Le Quartanier lance 3 nouveaux titres

Communiqué du Quartanier

Bonjour!

C'est avec plaisir que nous vous invitons au lancement des trois nouveaux titres de la Série QR,
par:
  • Nathalie Stephens
  • Franz Schürch
  • Thierry Dimanche
Les auteurs seront là tous les trois (Nathalie from Chicago, Thierry de Sudbury, Franz du voisinage) pour vous accueillir et trinquer avec vous.

— 
                           

Carnet de désaccords

De  N A T H A L I E   S T E P H E N S

+


Autoportraits-robots

De  T H I E R R Y   D I M A N C H E

+


Ce qui s
'embrasse est confus

De  F R A N Z   S C H Ü R C H

—                             

Le lancement-apéro aura lieu
le mardi 21 avril
de 17 h 00 à 19 h 30
à la librairie Le Port de tête à Montréal

au 262, Mont-Royal Est
entre Henri-Julien et Laval
Info : 514 678-9566



Chers lecteurs et amis, vous êtes attendus en nombre et en forme pour célébrer les parutions du printemps.

L'équipe du Quartanier & du Port de Tête

Pour information, entrevues,
services de presse :
514-692-5276
lequartanier@videotron.ca

Un premier Twitteroman dans une librairie près de chez vous?

Laurent Zavack annonçait sur Twitter ce matin qu'il avait terminé son twitteroman!

Twitteroman revue et corrigé, augmenté, très classe l'histoire.

C'est un roman maintenant quoi. En gros, en plus de l'histoire de Ziméo Korny (mais je ne vous en dit pas plus haha), c'est l'histoire de deux loosers qui vont kidnapper puis séquestrer leur actrice porno préférée, avec moult pérégrinations of course.

Le tout s'intitule KAMUKS, vous en avez un extrait, le début, en mode brouillon ici.

Bon, faut plancher sur Buboneka alors...

15.4.09

Nina louVe en entrevue

Copiage-collage du blogue à Nina.

Toujours alive and kicking, voici Nina louVe, en primeur mondiale, live au café Matthieu.

À propos de l'écriture de Du Braille sur la peau.



Et Du Braille sur la peau, version imbriquée, pour votre confort auditif.

La Mort du livre as we know it et sa transfiguration

Excellent article de Samuel Archibald sur la fausse annonce messianique de la fin du livre en tant que média:

Nous sommes confrontés aujourd'hui à un nouveau lieu commun : le livre et le texte sont exposés à des transformations radicales et se retrouvent à un moment décisif de leur existence ; on prétend même qu'ils vont disparaître. Certains font dire des messes, d'autres sablent le champagne.
 
Pour éviter ce débat un peu lassant entre des discours opposés sur le fond mais très proches par leur vague hystérie, il nous faut considérer les deux questions essentielles que pose l'existence du livre à l'ère du numérique. Primo : est-ce que le livre, en tant qu'objet technologique, est appelé à subir une mutation ? Secundo : qu'arrive-t-il lorsque les contenus traditionnellement associés aux livres émigrent vers d'autres supports ? En empruntant la terminologie de l'informatique, on pourrait dire qu'il y a là une question de hardware et de software.


14.4.09

Nina est en crisse...

... pis moi avec.

Il semble qu'un bon docteur lui ait prescrit du dextropropoxyphène paracétamol alors que dans son cas, ben c'est contre-indiqué... avec des conséquences pas vraiment cools, voire alarmantes.

Je t'invite donc à passer chez Nina et à lâcher ton fiel toi aussi.

Moi ça m'écoeure. Grave.

C'est de la VIE d'une personne qu'on parle!

SVP pas de pitié, pas de "bon courage". 

Fougue. Force. ViVante! C'est comme ça que Nina aime ça.

Crisse de gang d'incompétents en sarrau pogné avec le complexe de Dieu.

Live : La part Maudite + Mem1 + Area C le 1er Mai à L'ENVERS!

La part Maudite lance un pavé communal dans la mare capitaliste, soyez-y!

!!! PROLÉTAIRES !!! VENEZ TOUS À NOTRE SPECTACLE DU VENDREDI 1er MAI !!!


Pour l'occasion, LA PART MAUDITE va jouer de la musique, précédé par 2 groupes venus directement des STATES : MEM1 et AREA C!

En plus : Ce sera le lancement de notre cassette audio avec DIOS MIO.

Tout cela dans un loft underground chaleureux sur Van Horne, avec de la bière pas chère!

Incroyable... Et vous qui, encore tout à l'heure, se plaignait de n'avoir rien à faire!

Au programme :

===== LA PART MAUDITE =====
( Phillipe Battikha, Patrick Dion + Mivil Deschênes )
MTL - http://www.myspace.com/lapartmaudite
« Rock brutal, free jazz et bruits, massacrés et mélangés. »

Précédé de :
===== MEM1 =====
(Mark + Laura Cetilia)
Los Angeles - http://www.myspace.com/mem1la
« (...) seamlessly blends the sounds of cello and electronics to create a limitless palette of sonic possibilities. »

Précédé de :
===== AREA C =====
(Erik Carlson)
Providence, Rhode Island - http://www.areacmusic.com
« (...) an astonishingly refined and singular approach to guitar-based composition. »

!!! LIVE !!!
VENDREDI le 1er MAI à 21h30 à l'ENVERS
185 Van Horne au coin De l'Esplanade - http://www.myspace.com/lenvers185

Passez le mot! Y'a de la place en masse...

Mivil, Patrick et Phillipe

8.4.09

Hommage à Ricky D.

Fouille-moi pourquoi, mais quand je me réfère à Richard Desjardins, je l'appelle Ricky D. Ça doit être un flashback sur l'acide d'avoir écouté un DJ poche de CKMF par inadvertance...

Demandons à Superjoe qu'ils nous éclairent la lanterne.

J'ai marqué d'une croix la clôture de ta cour
Je suis rentré chez moi par la sortie d'secours
Je me suis dit tout bas : «Non ce n'est pas mon jour
Son coeur est un détroit, ses yeux un carrefour»
J'ai pris l'harmonica, descendu dans la cour
Et dessous du lilas, j'ai chanté sans détour :

Quand j'aime une fois j'aime pour toujours
Quand j'aime une fois j'aime pour toujours

«L'amour est un tournoi où tombent tour à tour
Les guerriers maladroits noyés dans la bravoure»
Si c'est ce que tu crois, si tel est ton discours
Sois sûre qu'une proie deviendra ton vautour
Alors que fais-tu là enfermée dans ta tour?
Je veux briser les lois qui règlent tes amours

Quand j'aime une fois j'aime pour toujours
Quand j'aime une fois j'aime pour toujours

Tu entendras ma voix dans le ciel du faubourg
J'avancerai vers toi avec les yeux d'un sourd
N'entends-tu pas déjà le compte à rebours
Ouvre ta véranda, annonce mon retour
Je foncerai comme un ours aux pattes de velours
Je veux toucher du doigt la peau de ton tambour

Quand j'aime une fois j'aime pour toujours
Quand j'aime une fois j'aime pour toujours

6.4.09

André Breton est un assassin?



André Breton est manipulé par une entité supérieure qui le pousse à tuer. Ou sait-il quelque chose que tu ne sais pas?

La suite sur Buboneka. Le 4e chapitre est en chantier.

Ma vie à N.D.Lay

La nouvelle aventure du Rimailleur est toute chaude. C'est l'histoire d'un linguiste gardien de nuit :

L'International Spy Foundation est une batisse de brique rouge située sur la Western Avenue. Elle abrite un musée destiné à "réconcilier le citoyen avec le monde du renseignement". C'est ce que m'a expliqué dans son dialecte de technochrate retors , Ange Staboulov, le directeur de la fondation. Rompu depuis l'université au désenfumage sémantique, j'en ai déduit qu'il s'agissait de nous faire aimer l'oeil dans la tombe, celui-là même qui passe son temps à nous reluquer le nombril. Ceci dit, le salaire est convenable, la cantine est acceptable et un travail de nuit me laisse du temps pour ne rien faire. Aussi je garde pour moi les états de mon âme et le linge sale qui va avec.


Tout est ici.

2.4.09

100 % !!!

Eh oui!

J'ai été vache un peu. Je l'ai terminé mardi soir mais je n'avais plus la force de t'en parler. Mais j'en ai glissé mot sur Twitter, et reçu quelques félicitations dont celle de Caroline Vermalle.

Merci ça fait plaisir.

J'espère juste qu'un éditeur voudra dépenser de l'argent et publier mon !$#%$&* de roman :)

Extrait du chapitre 23

Je sentis les rails de la révolution bolchevik noire française sous mes pieds alors que j'avançais sans hésiter sur ce grand boulevard des Amoureux Taschereau Newman St-Germain-des-Prés HollyMotherFuckenWood pour en finir avec la médiocrité l'insipidité et le superficiel. J'allais finalement passer à l'histoire faute de me faufiler entre tes jambes et sentir le monde s'écrouler dans tes yeux, mon cœur abandonné, avarié.

Les Beretta 92 (un pistolet semi-automatique italien conçu par Beretta et entré en production dans sa première version en 1976 – il s’agit d’une amélioration du modèle 1951 qui connut un succès commercial considérable car adopté, entre autres, par les armées américanoitalocanadofrançaises sous les appellations Beretta 92G, MAS G1 M9 92F M10 92FS) que je pointais dans des directions aléatoires étaient beaux comme cette infirmière nurse garde Bilodeau que j'avais écrabouillée à coups de pot de chambre de porcelaine. Ils déclencheraient l'horreur coquette finale et liquide qui me guiderait enfin en toi, à jamais pour toujours, ton LeRoy, ma Marie-Lou-Livide.

Stop fucking around, let's get down to business, ladies and gentlemen.

1.4.09

Le Dernier Souffle du vieux dégueulasse

MAJ: C'est aussi publié sur CoteBlogue.

Note: J'ai tenté de publier cet article sur coteblogue.ca, mais comme je n'ai aucune idée s'ils vont le publier et que je n'aime pas attendre...

Lorsque j'ai vu Pulp Fiction en 1994 — plusieurs fois — j'ai été intrigué par le titre de la version française, Fiction pulpeuse. Je trouvais que la traduction ne rendait pas justice au titre original.

Lorsque je suis passé à la bibliothèque de mon bled et que j'ai croisé le roman Pulp de Bukowski dans la rangée des auteurs dont le nom de famille commence par la lettre B, je me suis dit tiens, voilà l'occasion d'approfondir le concept de la fiction pulpeuse.

Nick Belane est le meilleur détective de L.A. Enchaînant vodka sur vodka et traînant la plupart de la journée dans des bars miteux, il doit résoudre des énigmes impliquant:
- la Grande Faucheuse, qui lui commande de lui ramener Louis-Ferdinand Céline, mort 32 ans plus tôt;
- une invasion extra-terrestre, dont la pulpeuse Jeannie Nitro, qui peut se cloner, est la leader;
- le Moineau Écarlate, un étrange personnage dont personne ne semble savoir grand-chose.

Ce qui fait la force de Pulp Fiction, outre la composition non-linéaire du récit, ce sont les savoureux dialogues. Et plus je lisais le dernier opus de Bukowski, plus je faisais des parallèles avec l'oeuvre de Tarantino. Ce dernier ne s'en cache pas, le kitsch, les séries B, ça le connaît. Et il s'en est plus que largement inspiré pour écrire le film qui lui a valu la Palme d'Or à Cannes en 1994.

C'est dans cet univers de gonzesses de rêve, de répliques éclairs et de regards noirs que Bukowski a choisi de terminer sa vie, sachant que sa fin approchait, étant atteint de leucémie.

Charles Bukowski ne l'a pas eu facile. Né en Allemagne après la Première Guerre mondiale, il déménage aux États-Unis en 1928 et subit le sarcasme de ses nouveaux amis à cause de son accent germanique et des vêtements ringards que ses parents l'obligent à porter.

Son père perd souvent son boulot, et le harcèle physiquement et mentalement. Bukowski souffre aussi d'acné sévère, ce qui engendre une gêne terrible. Inutile de dire qu'avec les filles... Bref, rien pour construire l'estime personnel d'un petit immigrant.

Tout cela explique-t-il la complexité et la tourmente de son oeuvre, et le sobriquet peu élégant qu'il s'était donné, "le vieux dégueulasse", faisant référence à son célèbre recueil de chroniques (Journal d'un vieux dégueulasse)?

Sais pas. Je ne suis pas un gros fan de l'explication de l'oeuvre par l'autobiographie, malgré qu'il semble difficile de dissocier l'oeuvre de la vie de Bukowski, mêlée à quelques extensions du domaine du possible littéraire.

Mais Pulp. Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire? C'est simplement la littérature de gare, cette littérature que l'on lit en attendant le train ou l'avion. Une littérature facile à lire, souvent policière et d'espionnage, ou littérature à l'eau de rose.

Donc, cette fiction pulpeuse n'avait rien à voir avec les lèvres charnues d'Uma Thurman? Rien n'était censé être moelleux ou duveteux? Autant Tarantino que Bukowski ont choisi de rendre hommage à ce que les académiciens se complaisent à appeler de la mauvaise littérature, du mauvais cinéma.

Bukowski, même s'il ne s'est jamais gêné, ni en personne ni en littérature, en profite pour mettre les pendules à l'heure, comme il est souvent le cas dans ce genre littéraire:

Sur la rectitude politique: "À propos, si le mot pute vous gêne, je vous autorise à m'en suggérer un politiquement correct."

Sur le désespoir humain: "Chacune de ses composantes. Le smog, par exemple, mais aussi son taux de criminalité, l'air empoisonné, les eaux polluées, la nourriture cancérigène... Mais encore la haine, le désespoir... La seule chose de belle sur votre planète, ce sont les animaux, contre lesquels vous vous acharnez, et qui bientôt auront tous disparu, excepté les rats apprivoisés et les chevaux des champs de course. Ça m'attriste, mais ça m'explique aussi pourquoi tu bois tant."

Sur le pessimisme: "D'ailleurs, la plupart des meilleurs moments de l'existence sont ceux où l'on n'en branle pas une, où l'on mâche et remâche tout ce qui nous passe par la tête. Vous savez bien, ces moments où plus rien ne semble avoir de sens, alors qu'en y réfléchissant, toute cette absurdité s'éclaire petit à petit, de sorte que vous finissez par admettre que ce qui vous paraissait sans grande signification en était au contraire intensément porteur. Vous m'avez compris, hein? Une telle conception du monde pourrait s'appeler du pessimisme actif."

Merci Charles pour cette fiction pulpeuse, pour ces femmes plus sexy que nature, pour ses répliques canons qu'on voudrait tous dire au moins une fois dans notre petite vie rangée, merci pour cet imaginaire débridé et fascinant.

St-Denis coin De Castelnau

Court texte retrouvé en faisant du ménage.
Phil. Câlice d'osti de lesbienne à marde! Toujours en train de ramener des taons à maison!

Nick. Des taons?

Phil. Ben oui, des taons!

Nick. Veux-tu ben me dire c'est quoi, un taon?

Phil. Un taon, c'est une fille laide, un laideron. Si tu regardais moins de films américains et plus de films français, tu saurais c'est quoi, un taon.

Nick. Bon, bon, bon… Nancy t'as pas rappelé?

Phil. Câlice-moi patience, le psy de garde-robe.
Nick avait le don de sortir avec des filles qui, dans le fond, voulaient juste se faire sauter. Des filles lubriques & saphiques, ce qui faisait l'affaire de la câlice d'osti de lesbienne à marde, mieux connue par ses parents sous le nom d'Anick.

Anick la daredevil,

Anick la militaire,

Anick l'autoritaire,

Anick la manuelle.

Anick semblait souffrir de schizophrénie aiguë : autant elle pouvait être douce, gentille et câline, autant, à ces moments, elle se transformait en über-bitch. Genre que t'as envie de la rentrer dans un mur pour que ça lui fasse mal. Ben mal.

Et moi, Phil, je faisais le tampon entre ces deux atomes aux antipodes de l'accommodement raisonnable. Irrécupérables.