26.10.06

Sortir de son village

Je me suis inscrit sur le site du Voir hier. Et j'ai commencé à browser parmi les blogues. Ceux qui me connaissent savent que j'ai une affection particulière pour le cinéma, surtout le cinéma d'auteur. (Et ceux qui me lisent savent aussi que j'aime bien la langue anglaise, les anglicismes : déformation géographique, j'ai passé mes 20 premières années dans le Sud-ouest de Montréal, à jouer avec des Italiens et des Grecs qui parlaient anglais, fak...)

Or ça tombe bien, c'est le Festival du nouveau cinéma qui se déroule présentement à Montréal. La chroniqueuse Manon Dumais (parente avec Michel?) parlait justement de l'entrée en matière de Julien Fonfrède au sujet de Sisters de Douglas Buck :

Tout à l'heure, lors de la projection de Sisters de Douglas Buck, Julien Fonfrède, l'un des programmateurs de la section Temps 0, n'a parlé que dans la langue de Shakespeare pour présenter le réalisateur. Pas de traduction, qu'un «bon cinéma». Oh que le public était pas content! Allez, un p'tit effort la prochaine fois.


Voici le commentaire que j'y ai publié :

Sortir de son village

C'est vrai qu'en tant que bastion de langue française hors France, c'est agréable de pouvoir s'exprimer et, à la limite, d'exiger des réponses en français, tout le temps.

Mais dans le cadre d'un festival qui se veut international, qui présente des oeuvres provenant de tous les pays et où toutes les nationalités s'entremêlent, ne serait-il pas bon que le spectateur, voire le critique, aussi francophone ou francophile soit-il, soit capable d'un peu de tolérance envers l'Autre, l'autre langue?

Je suis encore scié de m'apercevoir que, malgré l'Amerlopolis dans laquelle nous vivons, il se trouve toujours quelques victimes de l'anglobalisation qui, sous couvert d'un certain droit acquis, s'en prennent à l'autre langue par, oserais-je dire, paresse intellectuelle ou ignorance avouée?

Montréal n'est-elle pas une ville bilingue? Cela n'implique-t-il pas que, la plupart des gens parlent anglais et que, par ricochet, il était de mise devant un réalisateur anglophone, de s'adresser dans une langue qu'il était susceptible de comprendre? Par simple politesse envers celui qui offre le spectable?

Je suis d'avis qu'il faille arrêter de voir des «combats pour la langue» partout et pour n'importe quelle raison, valable ou non.

6 comments:

Anonymous said...

Aucun lien de parenté. Désolé. ;-)

Christian Roy, aka Leroy said...

LOL, ça vous a au moins attiré! Merci de votre visite!

Anonymous said...

Et en prime, on fait même la bise aux lecteurs sympas. Pouvez pas dire que le service à la clientèle n'est pas efficace. ;-))

Bonne fin de semaine à vous

Anonymous said...

Tiens... en France on a de ça... :| Ce n'est pas comme si le français allait disparaître, mais je trouve dommage de ne pas s'ouvrir aux autres, comme tu dis.

Christian Roy, aka Leroy said...

@ jo ann. En fait mon commentaire était un peu biaisé. C'est vrai que le présentateur aurait pu faire un plus gros effort pour traduire en temps réel.

À une certaine époque, au Québec, les francophones se faisaient dire Speak White (où «parle la langue du conquérant») lorsqu'ils s'exprimaient en français devant des anglophones.

La foule aurait pu répondre Speak White (parle langue dominante dans la salle) pour signifier au présentateur que c'était leur manquer de respect que de ne parler qu'en anglais.

Môdi pays fluent dans les deux langues...

@ michel. merci pour le service après-vente, est-ce qu'il faut prendre un numéro? ;)

Christian Roy, aka Leroy said...

Pou Speak White, voir Michèle Lalonde.