17.11.06

Ell&Il, prise 12

Il n'avait pas faim car depuis 4 jours Il La cherchait sous son lit dans ses armoires sous dans le frigo sans dessus dessous des draps maculés de rouge à lèvres qu'Il ne Lui reconnaissait pas Il s'était encore fait prendre dans les jeux de l'amour et du hasard dans les ruelles sombres de Bleston ou de Reykjavik peut-être celle d'Hanoi ou de Beyruth ou même de Ste-Thérère; chose certaine Il ne reconnaissait pas la femme qui gisait dans son lit à l'endroit où Elle aurait dû gémir; il était certain qu'Il n'était plus sûr de rien et que même dans un zoo Il se serait senti plus en sécurité plus sûr de Lui moins perdu dans la brume de ses bouquets et plus en confiance qu'Il allait retrouvé ses esprits égarés au gré des promenades nocturnes à l'orée des jeunes filles en fleurs des jeunes hommes imberbes et élégants comme une pluie acide en plein Sahara.

Il n'avait pas faim et pourtant Il aurait aimé la croquée cette inconnue cette va-nu-pieds cette jolie chose qui semblait inerte et joliment blanchâtre macavérique cadabrement belle comme la soie qui se défile sous les doigts de la tricoteuse-batteuse qui au champ laboure sur les saisons pluvieuses de Tokyo Cocktail comme les jeunes filles qui déchirent leurs blousons en écoutant de la pop germanique à cheveux crêpés; Il aurait aimé que sous Ses dents Il sente la chair fraîche de cette demie déesse inconnue incomprise prise entre deux chaises entre deux vases de terre morte les linceuls ne suffisaient plus à embellir les cicatrices qui parcouraient le visage de cette midinette inconnue assassinée (?) prise au piège dans cette guêpière surprenante qui rendait Son membre plus masculin qu'il ne l'eût souhaité moins animal pourtant que lorsqu'Il L'avait vue pour la première fois sur le toit d'un loft dans le Vieux-Montréal qui communiquait par les toitures avec le Vieux-Port celui oû habitent les gueux et les androgynes ceux et celles qui parcourent le chemin de fer qui relie Lachine à Ville-Marie en passant par LaSalle et Charlevoix.

Il n'avait pas faim et comme si une voix (in)connue Lui chuchotait doucement mais qu'attends-tu donc pauvre con qu'attends-tu donc pour planter tes incisives à même sa chair se durcissant se calcifiant se déconcrissant sous ton touché western kidnappant Ta nouvelle femme comme dans ce western pendant lequel Clint Eastwood l'oeil hagard Te regardait comme s'il allait te buter comme s'il allait t'enculer avec un cactus; Il avait tout dégueulé en se disant que c'est Elle qu'Il aurait étranglée s'Il n'avait pas été aussi bourré qu'il était temps qu'Il La retrouve avant de faire des bêtises plus grave comme s'ouvrir la jugulaire par erreur ou dévaliser une banque de sperme ou gravir l'échelle du désir en ruminant du Arthur H.

Il était grand temps qu'ils se trouvent pour mieux se panser.

7 comments:

Anonymous said...

Il était temps qu'ils se trouvent, qu'il crache le cactus hors sa gueule blessée. Gésir à deux ?!!!!! Et pourquoi et pourquoi encore. Elle, sans nom, sans âge, un passé une vanne d'air pénétrante. Le rouge à plèvre, le bleu des lèvres, l'affreuse hideuse envie de ne pas toucher la jolie pudeur offerte. Un élan, un élan et Elle tombe contente entre les deux toi, les deux toits.Les émois restent au zoo et font la grimace aux édentés. Il ne prend pas la pluie, il tarit, Il sèche en mouillant. Elle n'avait plus l'appétit, émaciée rebelle une main dans la pas belle crécelle du lépreux ouverte sur les abats. Le Sahara est une plage de Beurs aux yeux de sang bleu. Il n'avait pas faim, il aurait voulu la croquer mais elle était décomposée, plus de prose ni de poème dans sa bouche. Les dents noirs de temps. Une ronde sans son, un dièse muet. La muerte insignifiante, blanche, beauté cruelle. Une voix perçue Lui grelotte dans l'oreille tous les couinements de l'aura qui rit. Le zoo du Vieux Montréal est plein d'avocados en purée. Les cocktails de Tokyo font sortir les files de femmes qui s'échinent sans souliers.

Christian Roy, aka Leroy said...

Oh que oui Nina, oh que oui!

Christian Roy, aka Leroy said...

you starting to get da riddim girl :)

Anonymous said...

Deux pour me perdre. A croire qu'une seul n'était pas suffisant... :(

Christian Roy, aka Leroy said...

Oui en effet, c'est pas facile... c'est ça le flot incessant des mots, en tout cas le mien.

«Il» et «Elle» sont les personnages principaux. Ils se cherchent à travers plusieurs villes.

Continue à lire, ils se sont trouvés :)

Anonymous said...

Oh non... pas les personnages! Toi et Nina! :P
Ce serait déroutant de voir qu'au 12ème chapitre j'avais pas encore capté la chose. Je suis une littéraire, à l'origine... avant de devenir scientifique social ;)

Christian Roy, aka Leroy said...

OK désolé, on sait jamais ;-)