2.11.06

Ell&Il, prise 3

À force de courir Elle se casse la gueule Elle tombe sur un genou déchire son bas Elle roule sur le dos sa chaussure l'assomme, presque; Elle retourne à la maison George l'attend avec une brique et un fanal mais Elle est rapide Elle se faufile entre le mur et George Elle lui dit «enculé» il gèle pas toujours vite vite le George. Jean-Thomas revient avec un sac plein d'amour et de sperme c'est pour sa maman chérie qui l'attend moitié-stone moitié-bourrée en regardant des re-runs de la P'tite Vie elle aime bien pôpa qui lui rappelle le mari parti le mari perdu celui parti au dépanneur acheter un paquet de du Maurier et qui n'est jamais revenu, celui qui allait porter les bouteilles avec la plus jeune, Virabelle; il la portait sur ses épaules en chantonnant «une poule sur un mur qui picore du pain dur picoti picota lève la queue et puis s'en va» et Virabelle répondait par des encore encore papa qui ne se terminait qu'au retour du guerrier, une du Maurier au bec et une grosse Mol entre ses cuisses: mais ce temp-là est terminé.

La Merde se recueille en pensant à l'Adonis perdu dans la brume de Saskatoon de Maure-les-Vivantes ou de Broken Town au bord d'un abyme de pool de femmes faciles de bières chaude et de tabac coupé. La Merde s'égosille à engueuler Jean-Thomas qui, bon jour mal jour, s'envoit quelques hommes bien friqués qui paient pour voir son p'tit cul sur le Web; ils branchent leur caméra et disent je m'appelle Nique-ta-Mort et je veux que t'écartes les fesses, tapette. Je veux voir ta bite en gros plan pour que je suce l'écran et que les pixels m'explosent en plein visage; que je sente ta sueur sur mon torse que je lèche tes pores salées que j'imite le call de l'orignal en automne pendant que tu décharges dans ma bouche, salaud.

Elle a réussi à se changer sans que George ne l'embête, trop ébêté par sa cyberdépendance. Lorsqu'il ne peut pas La frapper, George se venge sur les nymphettes virtuelles qui lui parlent la langue du cochon ou du moron, elles lui disent viens mon gros porc viens décharger sur ma chatte juteuse à saveur de gomme baloune; mes p'tites culottes sont propres propres propres pour toi mon gros George; viens, viens caresser mes seins avec tes grands doigts gluants sanguinolents (tu ne l'as pas fait exprès George, tu ne pouvais pas savoir qu'en caressant le chiot avec tant de passion que tu finirais par écraser sa p'tite cervelle, gros con), viens passer tes mains sur mon corps pendant que je te décline les 100 orgasmes de Justine que je t'expose les arguments qui font du Marquis de Sade le plus grand connard des connards, vacherie de vacherie.

Elle est passée à côté de George hypnotisé par sa Justine du Jour et Elle lui glisse un «à plus du con» qui ne le fait même pas réagir, obnubilé qu'il est par cette vision d'accalmie qu'il ne pourrait jamais toucher, jamais sentir, jamais aimer pour vrai; il demeurera à jamais sur sa faim pris entre le fanstasme et sa sordide réalité pris dans son 2 et demi avec sa Merde trop gelée son frère trop con et ses soeurs trop absentes.

Elle a réussi à s'extirper des griffes du loup pendant qu'il tournait en rond autour de sa queue qu'il la regardait belle qu'il la caressait vicieusement entre les bouteilles vides et les botches de joint, les lames de rasoir sont comme un mausolée de bonne espérance décorant les tables de vivisection viles et puériles; elles courent le long des pattes de la table et se faufilent sous la moquette; elles esquivent les crocs du chat qui voudrait bien s'amuser de si jolis et petits jouets sanglants; il voudrait les déchiqueter et ensanglanté ses gencives pendant que la Merde se fait une ligne; les lames servent à égaliser les lignes de coke, pas de ba-balle pour le chat-chat.

***

Et la suite:

1 comment:

Anonymous said...

Ah tiens, je l'avais lu, celui-là!