20.11.06

Ell&Il, prise 16

Ils étaient arrivés à l'aéroport d'Haneda et voulaient se rendre à Shinjuku là où ils avaient baptisé tous les hôtels de la région lors de leur premier périple télépathique ils avaient voyagé dans le corps de l'un de l'autre par la pensée par le sentiment sans jamais vraiment quitter leur enveloppe sans jamais oser être impertinent ou charnel faire l'amour ne se réusumait plus à un acte physique mais bien à un état d'esprit mais ils s'amusaient à trouver des endroits appropriés pour laisser vagabonder leurs esprits grivois et fébriles comme une jeune vierge dans la Baie de Tokyo.

Ils ne payaient jamais dans le métro ils évitaient les gardiens et d'un clin d'oeil magique hop ils s'embarquaient sur le plus beau des roller coasters ils se laissaient griser sur les rails de ce pays inconnu et exotique comme les tempes d'une nouvelle morte; ils ne payaient jamais rien et c'est peut-être ce qui les perdra mais pour l'instant ils sont à la recherche de Sengakuji il ne faut pas la rater transférer à A07 pour s'en aller vers l'est vers Shiumbashi d'où ils pourraient dormir un peu somnoler entre les visages cartésiens sobres et beaux comme une multitude de coléoptères comme Clarice cette belle auteure morte trop jeune trop nouvelle trop résolument moderne.

Ils ne savaient pas qu'ils croiseraient des jeunes breakdancers sortis des années 80 à Toranomon ni que transférant depuis Akasaka vers Tameikesano une bande d'étudiants les bousculerait le temps d'un gomen nasai bien senti bien émotif imprégné de respect impossible de le sentir autrement puis le temps de resomnoler jusqu'à l'arrivée à Akasaka-mitsuke d'où ils auraient pu transférer et prendre la ligne rouge vers Tokyo centre-ville ou continuer vers l'ouest jusqu'à Shibuya: mais ils se seraient perdus.

Ils optèrent plutôt vers le nord en transférant sur la ligne rouge ouest la Ligne Marunouchi où ils arrivèrent à Yotsuya puis rapidement à Shinjuku-gyommae puis Shinjuku-sanchome et finalement Shinjuku! Shinjuku! Shinjuku! Nom magique parmi cette horde de signes incompréhensibles malgré les accents cassés tentant d'aider les marmots égarés are you lost what are you looking for can I help you et ces questions pouvaient s'enchaîner pendant des minutes des heures des jours jusqu'à ce que poliment quelqu'un comprenne ce que les étranges disaient jusqu'à ce que politesse oblige on ait pu renseigner la femme et l'homme blancs et poursuivre notre petite vie d'abeille bien rangée.

Shinjuku où leurs corps allaient s'abandonner comme jadis au cimetière Côte-des-Neiges où la mémoire des morts fut honorée maintes et maintes fois sous une lune absente ou pleine peu important que l'astre satellite brillât ou non n'était nécessaire que deux sexes désireux de s'émanciper là maintenant maintnow pour le plus grand plaisir des amants désinvoltes qui se donnaient rendez-vous marie-jeanne au bec pour explorer les tombes et les ancêtres d'antan.

Ils commèrent leur expédition salvatrice au Toyama Park où surprenant deux écureuils en plein ébats ils eurent des idées phallacieuses et après quelques caresses coquines derrière les cerisiers et devant quelques animaux au nom inconnu ils se ruèrent vers le Rihga Royal Hotel duquel ils visitèrent plusieurs des 127 chambres; pour 31 000 yens ils auraient la paix tandis que les voyageurs d'affaires les saluant ahuris se demandaient qui étaient ces deux jeunes tourtereaux à peine vêtus; les plaintes fusèrent quelque trente minutes suivant leur arrivée puisqu'Elle se plaisait à hurler aisuru watashi kennayo! aisuru watashi kennayo!

Traversant Okubo-Dori jusqu'à Meiji-Dori ils dévalèrent la côte vers le Sunlite Shinjuku Hotel beaucoup moins cher (10 000 yens) mais également moins élégant ce qui donna lieu à un quiproquo qui engendra un suicide sur-le-champ: le directeur prenant les deux amoureux pour des voyous les somma de quitter son hôtel immédiatement; lorsque magiquement Il sortit de son sac les 10 000 yens bien entassés les uns sur les autres le manager n'eut d'autre choix que de se donner la mort, ce qui fit un bel auto-dafé; du coup Il reprit ces 10 000 yens faignant d'être outré et ils allèrent se donner l'un à l'autre dans la salle de bain, proprette.

Ils descendirent ensuite au Listel Shinjuku Hotel où ils décidèrent de profiter du bar lounge puis de la piscine et du sauna le but étant évidemment de foutre un joli bordel dans cet hôtel somme toute correct mais manquant de passión; ils arnaquèrent un couple de riches Berlinois qui revenaient d'une excursion sexuelle en Thaïlande (ils s'en vantaient); la femme d'une quarantaine d'années s'étaient fait refaire les seins le printemps passé c'était comme des trempolines olympiques Il avait presque envie de les croquer pour voir s'ils exploseraient l'homme était bien mis la quarantaine aussi un peu bedonnant mais quand même assez en forme assez pour se taper deux jeunes oiseaux rares venus se farcir une ville démente débile irréelle.

Après quelques vodka jus d'orange et autres drinks plus exotiques au tour de la piscine qu'ils étaient seuls à exploiter Elle retira lentement son top pour attirer le gros german cat vers Elle; Il savait quoi faire Il n'avait qu'à manoeuvrer lentement avec sa Berlinoise la faire se pâmer un peu pendant qu'il la limerait dûment puis au bord de la pamoison Il aspirerait son âme avant de la laisser choir dans le sauna dernier réceptacle pour sa carcasse de putasse.

Elle détachait son string de sa main gauche pendant que berlinois matou dénouait le cordon de son maillot pensant s'envoyer en l'air cette jeunette avant de ronfler entre les ballons de volleyball de sa tendre verheiratete Frau; alors qu'Elle se dévoilait dans toute sa splendeur ô drame le matou s'effondra demanda son bronchodilatateur en allemand mais son adorée s'affairait déjà sur le mât d'Il qui n'eut d'autre choix que de décharger promptement pour mettre fin au supplice; Il lui asséna un coup de genou en plein front qui le lui fendit sa lèvres faisant s'évacuer les derniers délices qu'elle goûtat; Elle&Il se remballèrent paniqués prirent les cartes et les liquides et se dirigèrent vers la plus proche bouche de métro.

Prochaine station: Mont-Royal.

4 comments:

Anonymous said...

Ils sèment bien le trouble, ces deux-là...

Christian Roy, aka Leroy said...

ce sont deux oiseaux mal commodes mais ils ne sont pas méchants :)

Jack said...

Ça grouille à tribords en effet. Il faudra une caméra bandée ilustrée pour tourner les racoins les plus inusités de ce strip santé. Exemple, cette dernière scène à la petite cuiller en fond de chute :

«...puis au bord de la pamoison Il aspirerait son âme avant de la laisser choir dans le sauna dernier réceptacle pour sa carcasse de putasse.»

On se repose un peu le tourne vices ici. Car les va-et-vient de ces tourteraux n'ont aucune frontières. De quel sexe sont-ils chauffés déjà? Pas encore incarnés, n'est-ce-pas?

Je m'amuse, Superk. Let's go.

Christian Roy, aka Leroy said...

Merci merci.

Désolé de vous avoir laissé en plan, ça fait une semaine que je n'ai rien écrit (haaaaaaaaaaaaaaaa!)

La fin saura être convulsive ou ne sera pas.