3.11.06

Ell&Il, prise 6

Il échappait aux cadres liminaires des chercheurs barbus et pervers de l'Université de X en attendant sa Belle sur le perron de l'église des 100 soufrances; ces mêmes chercheurs qui au printemps 2001 l'avaient aspergé de poivre de cayenne pour en voir l'effet sur les marginaux de la société; les hamsters c'est bien beau mais c'est sur les hommes qu'il faut tester les vrais médicaments. Il échappait au regard des femmes bien vêtues puisqu'Il était invisible insatiable incorruptible inimaginablement beau comme une sépulture déterrée.

Il se faufilait comme un rat entre les trous du fromage de l'Université pour rejoindre la Femme qui amnésiait son mal de vivre son mal ivre d'amour pour une femme finie et usée à la corde au sourire marron mais aux yeux étincelants: tant que les yeux tiennent le coup, y a de l'espoir. Il se glissait entre les cratères du Mont Saint-Bruno pendant que le chargé de cours déblaterait des âneries sur la relation particulière qu'entretenait Balzac avec ses personnages, sur son lit de mort les croyant avec lui en lui complètement halluciné par son oeuvre.

Il fuyait les amphithéâtres pleins à craquer de jeunes filles en fleurs venues découvrir les vertues somnifères de lire Proust avant que la lune l'illumine le ciel endiablé de Tokyo sous la pluie automnale; Il esquivait les cours magistraux sur l'essence de la littérature française québécoise sénégalaise et acadienne se bourrant le crâne de citations de Ponge et de Gide pour mieux recracher du Gauvreau et du Van Schendel; Il arpentait les corriders de l'université la tête basse griffonant des obscénités comme «mouille tes fesses avec ma sève» pendant que les jeunes filles en fleurs riaient en catimini de sa mine déconfite: elles auraient tant voulu qu'Il vienne au 5 à 7 paroles et musiques...

Il gribouillait dans son petit cahier noir des poèmes sans queue ni tête sur l'élévation de Ses cuisses et la nature de Ses seins; Il décrivait en menus détails la géographie de Sa chatte et les bordures salines qui la délimitait; Il détaillait la forme de Son anus et la façon qu'Il envisageait d'effeuiller Sa rose de mordre les pétales et de perforer la cavité interdite; Il avait visiblement mieux à faire qu'écouter ces connards de profs ou ces midinettes bourgeoises.

Il tanguait à l'idée de passer le restant de sa vie avec Elle loin des dédales sinueux de la psychanlayse littéraire et de ses méandres boiteux de ses arcanes diffuses et de sa symbolique patente et patentée. Il bandait à l'idée de passer le restant de sa vie alité avec Elle près des dédales somptueux de Sa chair lettrée et des méandres sucrés de Ses antres.

8 comments:

Jack said...

Pas le temps de monter toutes les marches, tu en ajoutes au fur et à mesure! Alors, je les redescendrai la tête par en arrière s'il le faut. Peu importe. C'est crissement bon! Ici, en cette prise 6, même si tu invoquerais l'argument de la «fiction naturelle», et même si je ralentissais au max mon imagination galoppante qui aime bien aussi le naturel, j'y trouve matières académiques auto-collantes. Enfin, j'aimme situer quelques brides sur les bribes de ta propre monture. Question de lunettes! Ce que je viens de dire est typiquement mondain, 5 à 7 (elle st bien bonne cette passe là).

Plus tôt, ce matin, il me semble avoir lu le 4. D'ailleurs, j'ai été en retard au boulot noère. Mais c'est pas à cause de ton texte. Ton texte fut une goutte d'eau de plus à toutes ces séquences qui font que j'arrive régulièrement en retard. Pire c'est. Doit être l'âge. Mais je reviens à ce 4 ou à ce 5. Là où pixels éclatent dans la face vissée. Ne sois pas Thomas. Je trouve qu'il y a du Réjean dans ton écriture. Ducharme. Je dis cela à cause de tes personnages qui sont crus, mais campés, typés, reconnaissables. Reconnaissables en soi-même dans la belle soie de nos journées d'aujourd'hui. Je suis vraiment content de te lire.

Christian Roy, aka Leroy said...

Et je suis vraiment content que tu me lises! Sérieux, je suis content d'avoir découvert des lecteurs, c'est tellement bon!

Tu devrais avoir le temps de tout lire, je ne devrais pas écrire en fin de semaine, question que ça marine (le pen?) un peu.

Et puis faut ben que je m'occupe de mes p'tits monstres et de ma blonde!

A+ Jako-Jak

Nina louVe said...

C'est vrai que c'est bon en chien doux des lecteurs!!! Bon sens, bon sang, bon ! vivifiant ! Ça impose le dépassement. On te suis Superk !!



Je vais quand même aller voir si Bourbon givré par l'amour a fini par finir d'arrêter d'écrire.

Christian Roy, aka Leroy said...

les lecteurs proactifs ça donne de la chaleur dans l'oesophage et du labello dans la gorge.

je ne m'attends jamais à vos commentaires, et j'espère ne jamais m'y habituer!

Nina louVe said...

Ouais! parce que l'habitude c'est l'ennemi de l'émerveillement.
(sourire)

Anonymous said...

C'est quoi "5 à 7"? C'est idiomatique? :|

Christian Roy, aka Leroy said...

sûrement, c'est l'apéro :)

Anonymous said...

Ça explique...