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Le Kor Griffè a parlé. Sachez qu'il en sera ainsi jusqu'à la fin de cette prose pestilentielle, guidée entre autres par le rythme du hip hop. Vous serez mené par ce corps déchiqueté et, si votre raisonnement se heurte à plusieurs points d'interrogation, so sorry ! Cette introduction, cet aparté, où conduit-t-il et surtout, où veut-il en venir ? Jamais de question plus difficile ne fut posée. L'oreille ouverte, les sens à l'écoute, la vie au bord du coeur : libérez-vous de vos inhibitions et plongez aveuglément dans ce dédale de maux. Généralisons : le lien intime qui relie une partie de baseball et de fesses, un rythme indéfinissable et une mélodie sourde, redondante, qui passe et repasse sans avertir, déambulant tel un génie aérien sans arrière-pensée, spontané : trêve de généralités.
Un jeune homme dans la vingtaine se sauve avec un sac contenant une bouteille de Jack Daniels et deux onces de marie-jeanne. Il n'a ni but, ni espoir, sinon celui de vivre pleinement, sans limites et sans conventions. Il se moque d'à peu près tout, sauf peut-être de la musique, que ce soit de l'atonal, du baroque, du blues, du classique, du grunge, du jazz, du punk, du rhythm & blues, du rock, du techno, (remarquez ici le rationnel ordre alphabétique), il s'en contre-crisse éperdument et c'est tant mieux. Ce qui le fait bander, c'est le rythme, toujours le rythme, que ce soit le Mahavishnu Orchestra, Miles Davis, Kurt Cobain, Jimi, l'éternel Jimi, Steve Coleman (il lui a serré la main), bref, le rythme sous toutes les formes possibles.
Il ne se limite pas au platonique 4/4, il s'étend sur des vagues iconoclastes, passant du 7/4 au 17/8 avec une facilité déconcertante. Ce qu'il préfère, c'est le live, le rythme live, le
vibediront certains. En quelque sorte, il est pris dans le vibe, et c'est tant mieux. Car qui a vécu le vibe ne veut pas en sortir. Il veut le vivre à perpétuité ; il se construit un univers, incompréhensible pour certains, apparemment issu de l'abstraction mais toujours concret dans son état d'âme le plus pur. En fait, c'est un trip complexe, jamais dénué de subtilités, toujours reconstruit, différant à chaque reprise, s'accroissant infiniment, de chaque note, chaque schème rythmique ; il accentue constamment le deux et le quatre, et seulement parfois se permet-il de déhancher sur le un et le trois, sans jamais se pervertir à danser sur le mauvais beat, car le rythme est démoniaque. Voilà pour les prémisses de ce texte mouvant et incertain, en construction, ne se limitant à rien, désirant tout embrasser, pour le meilleur et pour le pire.
Ah ! Man...
Ce jeune homme se sauvant avec une bouteille de Jack Daniels et un sac de deux onces de marie-jeanne a tué quelqu'un, quelqu'un qui, selon plusieurs critères, ne méritait pas de vivre, se moquait des détails de la vie, et ne vivait que pour une chose : son commerce. Et là, certains me diront, sans verser dans la peste nouvelle, la rectitude politique : Man, who the fuck are you to judge people's values?. Et moi de répondre : "Je juge qui doit être jugé, selon mes règles, selon l'entendement que j'ai pris avec le tout-puissant, mon tout-puissant, c'est-à-dire moi-même, the one and only, l'égoïste trinitaire me-myself-&-I, le maître de la cérémonie". Mais encore, suis-je objectif ? tonitrueront certains. Non, pas vraiment, mais je ne désire point tendre à l'objectivité, je n'ai que faire de cette chimère. Je tends vers la subjectivité pure, vers l'univers des possibilités. Si je n'évoluais pas, à quoi bon écrire ce texte, à quoi bon se sauver avec une bouteille de Jack Daniels et un sac de deux onces de marie-jeanne ?
Y a-t-il un état plus plat que celui de la certitude, qu'elle soit intellectuelle ou amoureuse, voire la certitude d'exprimer la vie ? Vous le demandé-je ? Non, ce n'est qu'une question rhétorique. C'est pourquoi je décide de repousser les limites, toutes les limites, celles vitales à l'homme qui se veut libre, du moins qui tente d'être libre, car le libertaire est souvent freiné par les ornières de ceux qui se veulent ses pairs...
Entrons maintnow dans la chair du sujet.
LivEvil2K, work-in-progress
© 1996 - 2007 LeRoy K May
Copyleft LeRoy K. May
3 comments:
Quelle Méga joie! Rire et se déhancher sur son siège à roulettes en écoutant "Lithium" de ce dear Kurt Cobain !! Et, il n'est même pas 6 heures du mat encore. "Aube" pour mes aubes Yeah-é-i-èè-é x 6 Yeah !
C’est qu’il gagne en fougue ce K. Aube II et plus on veut. GrrRr ! Ça y est, je bouffe à ma faim au matin. Et, comme chaque jour est mon premier et mon dernier, l’appétit est grand il revient souvent me tirailler le ventre, la fête, la tête.
…Serrer la main de Steve Coleman ( que je viens de découvrir ici-là m’ci) et jaser avec la dilicious Ariane Mofatt à Amsterdam… Mais le superK chanceux, prions qu’il ne perde pas ces mémoires.
Vraiment Superk, ce texte rythmé fait sortir des rires de la caverne. S'ti k'cé bon!
Merci mamzelle, merci.
C'est du vieux stock que je rebrasse un peu, ça va me permettre de le rééditer pour l'envoyer à un vrai éditeux :)
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