Escape From HGL : Journal de Morris
Mais hélas, tout n'est pas de bleu. Revenons à nos moutons...
La chambre 201 du Centre Hospitalier Aquatique (car, comme on le sait, il est très à la mode de renommer les hôpitaux et de rafraîchir leur pseudonyme pour les ajuster au goût de l'heure...) respire autant la mort malgré ce léger changement de toponymie. Précise-t-il vraiment la nature et les fonctions dudit établissement? Sert-il plutôt à employer quelque illuminé se donnant pour mission la renomenclature systématique des asiles modernes? Nous nous égarons de nouveau...
K, de par le tube qui lui sort du nez, respire mal aisément (...) et cherche son air, comme on dit. Pourtant, l'envie me tracasse et tenaille mes tripes lorsque je le vois déchéer ainsi, accroché presque artificiellement à la vie comme on se pique pour tout laisser aller pour le meilleur et pour le pire, l'envie de le libérer du joug érigé en Vert, celle de rompre avec la passivité et d'entrer dans l'action, maintnow, pour que des remords ne contraignent jamais ma conscience; l'envie de passer un après-midi chaud et venteux sur la plage à boire par grandes vagues des Rhum & Coke et à fumer des Dunhill inexpressément; à nous élever plus haut que l'âme humaine et nous laisser dériver à même la mer si proche et si vive où s'écrase la boule de feu qui cède le pas nuitamment à notre satellite.
Je ne manque pas d'imagination lorsqu'il s'agit d'inventer des scénarios d'évasion dignes des plus populaires et insipides navets de Hollywood. Mais je cherche toujours le moment parfait pour exécuter cet acte malgré moi illégal. Qui connaît mieux K? Cette bande de médecins de 22 ans ou son ami, fidèle comme un chien sans médaille? Cette question rhétorique m'incite à passer à l'action, si K le veut bien, car lorsqu'on s'échappe d'un hôpital dit psychiatrique...
L'imagination déborde aussi concernant la procrastination, cette lâche et vile façon de tout délayer, de remettre à demain ce qui est dû depuis trop longtemps... évidemment, nous ne pouvons parler à voix haute de notre dessein, puisque dans ces refuges où cohabitent maniaques et gens bien ordinaires survivent toujours les plaisirs de la médisance et du qu'en-dira-t-on. Malgré l'aspect fort près de la mort de ces compagnons de galère involontaires, certains d'entre eux gardent l'oreille vive et l'oeil rapide : la délation, faut-il croire, en attire encore...
Le fantomatique K, croyez-en mon diagnostique, n'a ni la force ni le désir immédiat de quitter son plus récent « appartement », car la drogue finit par avoir son homme, tous les hommes. Certains la fument, d'autres la boivent, mais les plus chanceux la dévêtent... Je puise en moi l'énergie nécessaire pour insinuer le plus clairement et subtilement possible à K que ce soir, nous nous enfuirons de tout, surtout de la morphine, nous nous éloignerons du monde pour vivre dans le Nôtre, hors de toute atteinte et visiblement plus sain que cette porcherie belle comme une ambulance dans un supermarché.
Voici comment je procéderai : je volerai une tenue d'infirmier après avoir doucement battu une stagiaire, pour la rendre plus belle; j'emprunterai une civière et y déposerai K, comateux averti valant bien un ministre; l'électricité mourra par ma faute et nous nous évaderons doucement de LaSalle-sur-le-fleuve rejoindre la rivière de notre enfance.
LivEvil2K, work-in-progress
© 1996 - 2007 LeRoy K May
Copyleft LeRoy K. May
4 comments:
bin... passe et rapasse monte en Ô, c'est qu'elle revient.
lu relu à relire. Grrrr.
merci, V dilicious and enlevant.
on va travayer for dincoin mada morage.
heille tu s'rais fier de ton élève dear contribut'Or... vas fouiller t'sais où !!!!
prise VI sil vous prie, j'ai faim!!
(tobe méno)
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